Tableau
Tableau : Salomé recevant du bourreau la tête de saint Jean-Baptiste
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Vervins ; place de l'Eglise
02789
Vervins
Eglise paroissiale Notre-Dame ; Eglise (place de l')
En ville
Dans la tribune d'orgue
Peinture
Plan (rectangulaire vertical) ; non encadré
Matériau textile (support, en un seul lé) : peinture à l'huile
La toile est constituée d'un seul lé, le tableau n'est pas encadré.
Scène biblique ; Salomé ; en pied ; de face ; nudité ; serviteur ; en pied ; de trois-quarts ; prison ; bourreau ; agenouillé ; de profil ; saint Jean-Baptiste ; tête
La scène se déroule sur deux plans. Salomé reçoit sur un plateau la tête du prophète saint Jean-Baptiste, des mains du bourreau, qui, agenouillé et de profil, vient d'accomplir son œuvre. Au côté de Salomé, dénudée, vêtue de ses fameux voiles, se tient une vieille servante grimaçante. Au travers des barreaux, on aperçoit à l'arrière-plan la salle où se déroule le festin d'Hérode et d'Hérodiade devant lesquels Salomé a exécuté sa danse.
H = 95,5 ; la = 124,5 (Dimensions totales).
Oeuvre restaurée ; mauvais état
L’œuvre paraît avoir fait l'objet d'un rentoilage. Quelques traces de chancis, la partie gauche de l’œuvre est très endommagée et a fait l'objet de nombreuses restaurations.
Inscription concernant une restauration (manuscrit, sur étiquette)
Inscription concernant une restauration (au revers du châssis) : Aisne-Vervins photo AV le 12 09 72/photo AP le 15 05 73.
Ecole française (école) ; Ecole de Fontainebleau (école)
4e quart 16e siècle
Le tableau de Vervins est une œuvre particulièrement originale tant sur un plan iconographique que purement formel. Il se rattache aux œuvres fortement marquées par le maniérisme de la deuxième École de Fontainebleau après 1550. Datant probablement du 4e quart du 16e siècle, il frappe par son étrangeté et son érotisme qui en fait moins une œuvre destinée à un édifice ou décor religieux que l'un de ces nombreux tableaux où l'argument religieux est utilisé à des fins plus profanes. Il se rapproche des nombreuses allégories et portraits de courtisanes figurées dans de semblables nudités qui sont une marque distinctive des productions bellifontaines. Il s'inscrit dans tout le courant maniériste européen qui a multiplié, sur des thèmes choisis souvent pour leur polysémie religieuse et érotique, de telles variations où l'étrangeté des formes se combine à une riche culture picturale tant italienne que flamande ou germanique. Le tableau de Vervins présente cependant des traits proprement français. L’œuvre conjugue plusieurs effets maniéristes saisissants : outre la relégation à l'arrière-plan, visible à travers les barreaux de la cellule, de la scène du festin d'Hérode et d'Hérodiade, la juxtaposition brutale de la beauté dénudée de Salomé, habillée de quelques voiles transparents, et de la laideur de la vieille servante, figure caricaturale de l'entremetteuse, semblant ici murmurer quelques conseils à Salomé. La nudité et la plénitude des formes de celle-ci, parfaitement rendues par une gamme chromatique provocante qui fait littéralement émerger la blancheur rosée de sa carnation du ténébrisme environnant, est une réelle invention formelle qui dénote ici probablement une œuvre originale, sans qu'il soit possible d'avancer une hypothèse précise quant à l'identité du peintre. L'étrangeté de cette figure est renforcée par l'apparente impassibilité de Salomé qui semble dévisager le spectateur sans prêter la moindre attention au macabre présent du bourreau. Le tableau de Vervins a subi les outrages du temps, la partie gauche, en particulier la figure du bourreau apportant la tête de saint Jean-Baptiste sur un plateau est irrémédiablement perdue, de nombreux repeints l'ayant très altérée. Elle contraste avec la qualité et la beauté plastique de la figure de Salomé. Le tableau ne paraît pas avoir attiré des commentateurs au cours des siècles précédents. Elle a fait l'objet d'une estimation lors de l'inventaire du 22 janvier 1906, sous le titre de Décollation de Saint Jean-Baptiste, pour une valeur de 20 francs. L’œuvre a été restaurée en 1972-73 et ne possède plus de cadre.
Propriété de la commune
inscrit au titre objet
À signaler
Dossier individuel
1999
2000
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens