Peinture monumentale
Peinture monumentale : Intercession du Christ et de la Vierge
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Vervins ; place de l'Eglise
02789
Vervins
Eglise paroissiale Notre-Dame ; Eglise (place de l')
En ville
Sur le 1er pilier nord de la nef
Peinture murale
Plan (rectangulaire vertical) ; plan (circulaire)
Mortier (support) : peinture à la chaux, polychrome
L’œuvre, de forme rectangulaire et verticale, est peinte sur un pilier de plan circulaire. Le texte en latin imite la forme d'un panneau quadrangulaire aux angles échancrés concaves.
Scène biblique ; Dieu le Père ; nuée ; Christ Juge ; croix ; Vierge de miséricorde ; homme ; femme ; prière ; chapelet ; fond de paysage ; palmier ; cours d'eau ; ville ; Jérusalem
La Vierge, assise, dévoile son sein à son Fils qui lui fait face. Celui-ci, tenant la croix de son supplice montre la plaie de son martyre à Dieu le Père qui surgit d'une nuée. Deux donateurs, un homme et une femme, assistent, agenouillés et en prière à cette vision mystique. Le fond de paysage représente un pays exotique, marqué par la présence d'un cours d'eau bordé de palmiers (le Jourdain ?), la ville que l'on aperçoit au loin est sans doute Jérusalem.
Dimensions de la scène de l''Intercession : h = 185 ; la = 110. Dimensions de l''inscription : h = 27, la = 79.
Oeuvre restaurée ; mauvais état
Inscription concernant l'iconographie (peint, sur l'oeuvre, latin)
O homo, securum habes accessum/ad deum ubi matrem habes ante filium/et filium ante patrem mater pro te/ostendit filio pectus et ubera filius/ostendit patri pectus et vulneba.
Ecole franco-flamande (école)
Picardie, 02, Vervins :
2e moitié 16e siècle
Cette œuvre est liée au renouveau et au développement du culte marial et christique à la suite de Bernard de Clairvaux. Elle est en effet une illustration quasi-littérale d'un sermon prononcé par l'abbé cistercien sur la Nativité de la Vierge. Celui-ci recommandait l'adoration de la Vierge comme la médiatrice la plus miséricordieuse et puissante auprès de son Fils et de Dieu le Père. Cette iconographie de l’Échelle des Pécheurs rejoint un autre thème issu de la mystique de saint Bernard, celui de la lactation, puisque la Vierge montre au Christ le sein qui l'a allaité pour intercéder en faveur des Pécheurs au Jugement dernier. Ainsi, les figures de la Mère et du Fils se conjuguent pour aider l'humanité à accomplir ses fins dernières. Ce sermon devait inspirer au 17e siècle le théologien espagnol Pierre de Morales dans une citation qui figure au-dessous de la scène de Vervins, celle-ci est un ajout de la restauration de 1871. Cette iconographie à connotation eschatologique devait connaître un grand succès à partir du 14e siècle, correspondant aux mentalités du temps. Elle est ainsi un témoignage des pratiques religieuses de la Thiérache du 16e siècle. Cette peinture est probablement celle qui est la plus marquée par une influence maniériste flamande italianisante, probablement par le biais de la gravure ou de la peinture anversoise. Cette connaissance des canons esthétiques issus de la Renaissance italienne est particulièrement visible dans le traitement du corps du Christ, à la nudité musculaire, dans celui du drapé de son perizonium, tout comme des figures de la Vierge et de Dieu le Père apparaissant dans une nuée. On retrouve de semblables exemples dans la peinture maniériste lombarde de la 2e moitié du 16e siècle. La monumentalité des figures bibliques contraste avec la petite taille des deux figures de donateurs, dans la partie inférieure de la scène qui semblent assister à cette vision mystique miraculeuse. La modestie de leur accoutrement, au regard des portraits présumés des Coucy-Vervins, est marquée par l'absence d'un riche pupitre. Il s'agit probablement d'un couple de notables vervinois, marchand, syndic ou notaire, dont l'identité nous est inconnue. La femme, coiffée du traditionnel bonnet thiérachien, égrène un chapelet. Le paysage et la ville, à l'arrière-plan, évocation probable de Jérusalem, relèvent de la tradition picturale flamande avec une touche d'exotisme constituée par les quelques palmiers. A l'occasion de sa restauration en 1871 par le rémois Rigon-Maillet, l'inscription en latin d'après Pierre Morales est ajoutée dans la partie inférieure du pilier, prenant comme modèle graphique l'épitaphe du notaire Pasquier-Constant sur le pilier dit de l'Annonciation. Le pilier a été publié, d'après une photographie du vervinois Lamouroux, dans le 2e volume de 1872 de La Thiérache. Il a beaucoup souffert au cours des siècles, en témoignent les importants repeints et réintégrations illusionnistes.
Propriété de la commune
classé au titre objet
À signaler
Sous-dossier
Peintures monumentales : scènes de la vie du Christ et de la vie de la Vierge
IM02001778
1999
2000
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens