Tableau
Tableau : Thomyris, reine des Scythes, fait plonger la tête de Cyrus dans un vase de sang
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Guise ; rue de la Citadelle
02361
Guise
Eglise paroissiale Saint-Pierre et Saint-Paul ; Citadelle (rue de la)
En ville
Chapelle latérale sud ; sur l'élévation sud
Peinture ; menuiserie
Plan (rectangulaire vertical)
Matériau textile (en 2 lés, support) : peinture à l'huile
La toile est constituée de deux lés assemblés verticalement au moyen de coutures, le grain de la toile est assez fin et laisse apparaître un apprêt rougeâtre. Le cadre est en bois mouluré peint faux-bois.
Scène historique ; Thomyris ; reine ; ordre ; tête ; Cyrus ; décollation ; bassin ; sang ; soldat ; homme ; femme ; spectateur ; Antiquité ; à l'orientale ; vêtement ; chien ; vue d'intérieur ; colonne salomonique ; tenture
Il s'agit d'un épisode de la guerre entre le roi de Perse Cyrus II le Grand et Thomyris, reine des Scythes. Vaincu et décapité, la tête du roi est plongée dans une outre de sang pour le contenter éternellement de sa cruauté légendaire. La scène prend place dans la salle du trône du palais de Thomyris, fantaisie architecturale aux colonnes salomoniques. Un groupe de soldats et guerriers, vêtus à l'orientale et à la mode des Turcs, vient probablement d'apporter la tête suppliciée de Cyrus. Au pied de l'estrade de la reine, accompagnée de ses suivantes et de deux pages tenant sa traîne, un bourreau s'apprête à la plonger dans un baquet rempli de sang qu'un lévrier semble vouloir renifler et lécher.
H = 125,5 ; la = 200
Oeuvre restaurée ; oeuvre incomplète (?)
La toile a, semble-t-il, été coupée dans sa partie inférieure et sans doute sur la gauche. Quelques restaurations ou repeints anciens sont lisibles, en particulier dans la partie inférieure, au niveau du pied du serviteur plongeant la tête de Cyrus.
Potius Paulus (d'après, graveur) ; Rubens Peter Paul (d'après, peintre)
Ecole flamande (école)
Pays-Bas du Sud :
Copie inversée (de peinture)
Milieu 17e siècle
L’œuvre de Guise est une copie ancienne d'un tableau du peintre anversois Pierre Paulus Rubens (1577-1640). L’œuvre originale, datant du 1er quart du 17e siècle, est aujourd'hui conservée au Museum of Fine Arts de Boston. Rubens exécute une autre variante, vers 1620-25, dans une œuvre aujourd'hui conservée au Musée du Louvre. Le tableau de Rubens, dans sa richesse de coloris, son inventivité formelle et son savoureux orientalisme connaît très vite une grande notoriété, renforcée par la diffusion de gravures. Cette notoriété est attestée par le grand nombre de copies ou de tableaux s'inspirant totalement ou pour partie du tableau de Rubens. Le tableau de Guise, attribuable à un peintre relevant de l'école flamande, est dans le sens inverse de la composition originale, il a probablement été exécuté d'après la gravure de l'anversois Paulus Pontius (1603-1638). Collaborateur de Rubens, il a en effet reproduit sous forme d'estampes une grande partie de l’œuvre de celui-ci, dont cet épisode de l'histoire de l'Empire perse. La copie de Guise a vraisemblablement été réalisée vers le milieu du 17e siècle. Son iconographie est liée au développement des œuvres illustrant les valeurs des femmes fortes de l'Antiquité, que le 17e siècle, à la suite de nombreux exemples littéraires ou artistiques depuis le Moyen-Âge et la Renaissance, s'est plu à exalter. Présentant encore des réminiscences de la peinture maniériste anversoise dans les attitudes des personnages, le décor architecturé aux colonnes salomoniques, et l'accent mis sur un orientalisme de fantaisie, particulièrement perceptible dans les costumes issus de l'observation des Turcs, ce tableau est aussi un prétexte à opposer les figures masculines et féminines, le groupe des guerriers à celui de la reine Thomyris accompagnée de sa cour. Ce dispositif théâtralisé laisse au centre la figure du bourreau exécutant sa macabre besogne, l'horreur d'un tel acte étant renforcée par le détail pittoresque d'un chien, un lévrier, semblant s'approcher du baquet pour le renifler. L’œuvre témoigne du grand talent de coloriste du copiste, dans sa large gamme chromatique assourdie dans les rouges, ocres et gris. La figure du bourreau semble avoir fait l'objet de restaurations anciennes. Le tableau a été restauré et reverni en 1996-1997, tout comme son cadre qui ne paraît pas remonter au-delà du 19e siècle.
Propriété de la commune
inscrit au titre objet
À signaler
Dossier individuel
Cadre
1998
1998
Cyrus (modèle)
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens