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Plateforme ouverte du patrimoine

Reliquaire-monstrance de la main de saint Quentin

Désignation

Dénomination de l'objet

Reliquaire-monstrance

Appellation d'usage

De la main de saint Quentin

Titre courant

Reliquaire-monstrance de la main de saint Quentin

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Saint-Quentin ; Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin

Numéro INSEE de la commune

02691

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Saint-Quentinois

Canton

Saint-Quentin

Adresse de l'édifice

Ancienne collégiale royale, actuellement basilique Saint-Quentin

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Chapelle nord du choeur anciennement chapelle Saint-Jean-Baptiste puis chapelle Saint-Pierre actuellement chapelle Saint-Quentin

Description

Catégorie technique

Orfèvrerie

Structure et typologie

Plan (rectangulaire horizontal) ; présence d'une âme ; battant

Matériaux et techniques d'interventions

Cuivre : taillé, repoussé, doré, décor en bas-relief, décor dans la masse, décor rapporté, émail ; bronze : fondu, doré, argenté, décor dans la masse, filigrané, décor rapporté, émail ; argent (?, application) ) : fondu, repoussé ; verre (rouge, décor) : taillé en cabochon

Description matérielle

Le reliquaire est composé de plusieurs éléments, réalisés dans divers matériaux et techniques. Une base rectangulaire et horizontale, en cuivre repoussé et doré, porte sur son pourtour un décor repoussé en faible bas-relief et une ornementation rapportée de cabochons de verre rouge et de médaillons émaillés. Au-dessus de cette base, se dressent deux anges qui servent de support à la monstrance. Les têtes sont fondues, probablement en bronze argenté plutôt qu'en argent massif. Les corps et les ailes sont recouverts de feuilles d'argent fixées par de petits clous et témoignent de la présence d'une âme de bois. La monstrance est réalisée en cuivre, bronze doré et verre. Elle s'ouvre à l'arrière par un battant. Elle porte un décor de faux filigrane et un décor rapporté de bronze, de bandes d'émail et de cabochons de verre rouge.

Indexation iconographique normalisée

Figure biblique ; ange ; portant ; en pied ; sourire ; ornementation ; à enroulements ; feuille ; fleurette ; palmette ; arum ; colonne ; arc trilobé

Description de l'iconographie

Le socle est orné de bandeaux de feuilles et d'enroulements, bornés par des palmettes, et de fleurettes. Le support du reliquaire adopte la forme de deux anges debout et de profil, les ailes éployées. Le visage, tourné vers l'observateur, est souriant. La monstrance a reçu la forme d'une façade de chapelle, où un arc trilobé repose sur deux colonnes. Le rampant est orné de feuilles, arums, enroulements et fleurettes.

Dimensions normalisées

Mesures de l'ensemble : h = 95 ; la = 62 ; pr = 33. L'ange de droite mesure 69,5 cm de hauteur, 17 cm de largeur et 25 cm de profondeur.

Précisions sur l'état de conservation

La dorure du socle tend à s'effacer. Quelques cabochons sont perdus.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

2e quart 20e siècle

Description historique

En 1228, alors que le choeur de la collégiale est en cours de construction, le corps de saint Quentin est retiré de la crypte et placé dans une châsse qui est temporairement installée dans la partie ancienne de l'église. C'est en cette occasion que la main et le chef du martyr reçoivent des reliquaires particuliers. Le reliquaire du bras de saint Quentin figure parmi le trésor de la collégiale en 1300, mais Claude Hémeré qui le mentionne n'en livre aucune description. Peu d'éléments sont connus sur cette châsse ou sur les châsses successives qui ont abrité la main de saint Quentin sous l'Ancien Régime. Le reliquaire est volé lors de la prise de Saint-Quentin en 1557. Après avoir été, semble-t-il, achetée par un noble personnage, la relique réapparait à Paris en 1642, puis est restituée à son église d'origine. Le 1er août 1668, le chapitre accorde à Paul Caignart, président au grenier à sel et ancien mayeur de cette ville, l'autorisation de faire enchâsser la main du saint martyr. Ce nouveau reliquaire est réalisé par l'orfèvre parisien Guillaume Loir pour la somme de 3800 livres et, le 30 avril 1669, Paul Caignart fait présent de cette châsse d'argent doré, dans laquelle la main est solennellement déposée. Si l'on en croit une brève description d'époque révolutionnaire, ce reliquaire est orné de quatres "figures" aux quatre angles et surmonté d'une représentation de saint Quentin, en argent doré. Le reliquaire est exposé régulièrement à la vénération des fidèles, dans une des fenêtres grillagées qui sont ménagées à côté des portes latérales du choeur.Le 6 novembre 1790, Jean Baptiste Joseph Leroy et Charles Jean François Le Caisne (le jeune), administrateurs du district de Saint-Quentin, dressent l'inventaire des objets mobiliers de la collégiale. L'armoire à reliquaires ou "Trésor", encore présente aujourd'hui dans le choeur de l'église, contient alors, entre autres reliquaires, la châsse en argent vermeil offerte par Paul Caignart, qui renferme la main de saint Quentin, ornée de bijoux. La menace pesant sur ces objets s'accroît au fil des mois. Le 18 novembre 1793 (28 brumaire an 2), des commissaires accompagnés d'un orfèvre saint-quentinois procèdent à la pesée et à la mise en caisse des pièces d'orfèvrerie, bientôt portées à la Convention nationale. Vers la même époque, les reliques sont mises à l'abri dans le caveau qui servait de sépulture aux chanoines. Si le reliquaire de la main de saint Quentin est à jamais perdu, la relique franchit les heures les plus sombres de la Révolution, ainsi dissimulée jusqu'à son exhumation le 29 juillet 1795.Il faut attendre le début du 19e siècle et la reprise du culte catholique pour que la relique soit à nouveau enchâssée. Ce reliquaire en bois doré, de forme rectangulaire, est ajouré de quatre ouvertures ovales et vitrées. Il est surmonté d'un "chapiteau en tombeau" ayant sur ses quatre faces huit ouvertures ovales vitrées. Mais peu à peu, les fidèles sont frappés et indignés par l'indigence de la châsse de l'apôtre du Vermandois. Des dons et des legs, complétés par le Conseil de fabrique, permettent d'abord la réalisation, par l'artiste parisien Louis Stanislas Lenoir-Ravrio (1784-1846), d'une châsse en bronze de style néo-gothique, destinée au chef de saint Quentin, livrée en octobre 1828. Peu après, grâce au legs de Charles Hubert Bourbier, aux offrandes de fidèles et à la générosité du Conseil de Fabrique, une seconde châsse parfaitement identique, destinée cette fois à la main du saint patron de l'église, est commandée au même artiste. La translation de la relique a lieu le 26 novembre 1829. Le procès-verbal de translation décrit un reliquaire en forme de temple gothique, de plan rectangulaire, en cuivre doré à l'or moulu, mat et bruni, dont les deux longs côtés sont séparés au centre par un pilastre qui forme deux arcades en ogive et dont les petits côtés n'ont qu'une seule arcade. Les six ogives sont terminées chacune par une rosace qui contient les chiffres du martyr, du roi régnant Charles X, de la Vierge, de Marie-Thérèse fille de Louis XVI, le chiffre de saint Louis et le millésime 1829. Sur le socle, on lit la signature du bronzier Ravrio, ainsi que la mention des donateurs.Aucune information ne nous est ensuite parvenue sur ce reliquaire. La relique en a été plusieurs fois retirée, en particulier pendant la guerre de 1870-1871, puis au moment de la séparation des Eglises et de l'Etat, mais a regagné sa châsse par la suite. Depuis 1888, la châsse est exposée sur une console, au-dessus du maître-autel.Le 5 janvier 1918, les Allemands retirent la relique et la transportent à Maubeuge, où l'archiprêtre Démaret vient la reprendre au début de mars 1920. Elle est alors placée dans un reliquaire en cuivre dont on ne possède aucune description.Enfin, l'actuel reliquaire, de style néogothique, est offert à la basilique par M. Léon Lhotte et son épouse, en souvenir de leur grande dévotion au glorieux martyr, et béni en octobre 1925. Les archives paroissiales renferment un dessin préparatoire de cet objet, permettant ainsi de connaître le nom de son créateur, l'orfèvre P. H. Brunel. Actuellement ce reliquaire est présenté dans la chapelle nord du choeur, consacrée à saint Quentin. Il faut ici préciser que la main qui y est renfermée a bénéficié en 2008 d'analyses qui ont permis de rectifier sa datation (fin du 15e ou début du 16e siècle), bien postérieure à l'évangélisation de la Gaule, et qu'il ne s'agit donc pas de la main de saint Quentin. Une conclusion s'impose : la main restituée en 1642 n'était pas celle du martyr.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété d'une association diocésaine

Intérêt de l'objet

À signaler

Références documentaires

Dénomination du dossier

Dossier individuel

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2009

Date de rédaction de la notice

2009

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L'ange droit : vue du visage.
L'ange droit : vue du visage.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Vue générale.
Vue générale.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Dessin du reliquaire, réalisé par l'orfèvre P.H. Brunel, vers 1925 (AC Saint-Quentin : 6 S 15).
Dessin du reliquaire, réalisé par l'orfèvre P.H. Brunel, vers 1925 (AC Saint-Quentin : 6 S 15).
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général ; (c) Ville de Saint-Quentin
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L'ange droit : vue générale.
L'ange droit : vue générale.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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L'ange gauche : vue générale.
L'ange gauche : vue générale.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Le reliquaire : vue de profil.
Le reliquaire : vue de profil.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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L'ange droit : détail montrant les assemblages.
L'ange droit : détail montrant les assemblages.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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L'ange gauche : vue du visage.
L'ange gauche : vue du visage.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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