Verrière légendaire : scènes de l'histoire de Moïse (baie 2)

Dénomination de l'objet

Verrière

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Verrière légendaire

Titre courant

Verrière légendaire : scènes de l'histoire de Moïse (baie 2)

Localisation

Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Numéro INSEE de la commune

02722

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Soissonnais

Canton

Soissons-Sud

Adresse de l'édifice

Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Chapelle axiale du déambulatoire, dite chapelle de la Vierge (baie 2)

Catégorie technique

Vitrail

Structure et typologie

Baie libre (rectangulaire vertical, en arc brisé)

Matériaux et techniques d'interventions

Verre transparent : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)

Description matérielle

La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de dix registres superposés. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique", parmi lesquelles se remarquent des pièces de verre rouge hétérogène. La grisaille, généreusement appliquée sur l'ensemble de la verrière, a été retravaillée à sec, avant cuisson.

Description de l'iconographie

La composition de la verrière reprend approximativement la composition de la verrière du 13e siècle qu'elle remplace, à l'exception de quelques éléments, qui étaient difficiles à interpréter et ont été laissés de côté. Les sujets, qui se rapportent surtout à l'histoire de Moïse, sont empruntés dans l'Ancien Testament au livre de l'Exode et au livre des Nombres. En revanche, le motif des chérubins sur les roues, visible sur la verrière médiévale et repris par Jacques Le Chevallier, rappelle plutôt la vision d'Ezéchiel, racontée dans les pages réservées à ce prophète dans la Bible.En partant du bas, dans un quadrilobe inscrit dans un cercle :- Un homme debout fabrique le veau d'or.- Moïse frappe le rocher d'Horeb ou le rocher de Meriba et les Hébreux se désaltèrent à l'eau qui en sort.- À la partie supérieure du quadrilobe, Moïse semble entretenir une vive discussion avec des Hébreux debout ou assis autour de lui. De nombreux passages de l'Histoire de Moïse peuvent avoir inspiré une telle illustration. Il pourrait s'agir de la colère de Moïse en découvrant la fabrication du veau d'or.Deuxième quadrilobe :- Une tente devant laquelle est dressée une table couverte de pains. Deux chérubins montés sur des roues protègent ce sanctuaire. Il s'agit là probablement d'une référence à la tente qui abritait l'Arche d'alliance et à la table des pains de proposition, même si les pains, d'après les textes, devraient être disposés en deux piles, et si les chérubins, agenouillés, devraient orner le couvercle de l'Arche.- Moïse remet à Aaron, vêtu en grand-prêtre, le bâton fleuri qui le désigne comme choisi par Dieu pour exercer le sacerdoce, ainsi que ses descendants. Deux hommes, sans doute deux chefs de tribus, assistent à la scène.Compartiment en forme d'amande :- Moïse qui tient les tables de la Loi et un homme sont assis de trois-quarts sous une tente et parlent (à des personnes non représentées sur la verrière).Troisième quadrilobe :- En bas à droite, Moïse lave Aaron en versant de l'eau sur lui. Il s'agit de l'investiture d'Aaron.- En bas à gauche, la scène représentait peut-être Aaron montrant le rameau fleuri aux Hébreux.- La partie supérieure est composée de plusieurs éléments assemblés de manière artificielle. À gauche, un homme l'épée levée s'apprête à décapiter un autre homme. Jean Ancien y voit une évocation de la lutte d'Israël et des Amalécites. À côté d'eux, se trouve un homme debout, sans rapport avec ce combat. À droite, prennent place deux soldats portant chacun une lance et un écu armorié.Enfin, dans le compartiment supérieur en forme d'amande, situé juste sous l'ogive :- À gauche, deux Hébreux soufflent dans des trompes pour annoncer le départ. - À droite, Dieu remet les Tables de la Loi à Moïse.Le fond est composé d'un damier ornemental orné de la fleur de lys de France et du château de Castille.

Dimensions normalisées

Dimensions approximatives : h = 620 ; la = 150.

État de conservation (normalisé)

Grillage de protection ; bon état

Inscription

Inscription concernant l'iconographie (peint, sur l'oeuvre) ; date (peint, sur l'oeuvre) ; signature (peint, sur l'oeuvre, partiellement illisible) ; armoiries (peint, sur l'oeuvre)

Précisions sur l'inscription

Toutes les inscriptions sont peintes en réserve. Une inscription explicative est peinte dans le premier registre inférieur : L'ICONOGRAPHIE DE CETTE BAIE / REPREND LES THEMES DE LA VERRIERE / DU XIIIe SIECLE DISPARUE AU COURS / DE LA GUERRE 1914-1918. La date de réalisation est inscrite dans la bordure inférieure : 1979. Enfin, une signature, partiellement masquée par une vergette, se lit à gauche du registre inférieur : ATELIER / [...].L'entourage des quadrilobes est occupé par un motif de fleurs de lys et de châteaux forts, qui fait référence aux armes de France et à celles de Castille.

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Lieu de création

Lieu d'exécution : 92, Fontenay-aux-Roses

Etape de création

Pièce originale (de vitrail)

Siècle de création

4e quart 20e siècle

Description historique

Après la fin de la Première Guerre mondiale, la restauration de la cathédrale débute par le chœur, moins atteint que la nef. Cette partie de l'édifice est rapidement rendue au culte, puis retrouve ses verrières au milieu des années 1920. Malheureusement, plusieurs vitraux ne peuvent être alors remis en place. La moitié supérieure de la verrière de la baie 11 a été détruite par un obus en février 1915. Et surtout, plusieurs verrières, déposées en 1915, ne peuvent être retrouvées : les trois de la chapelle Saint-Pierre, et la verrière de droite de la chapelle de la Vierge (baie 2). Les fenêtres correspondantes sont donc obturées et gardent cette fermeture opaque pendant plusieurs décennies.De cet ensemble disparu, la verrière de droite de la chapelle axiale (baie 2) était la seule à dater du 13e siècle. Comme les deux autres vitraux de la même chapelle, elle avait été déposée d'une fenêtre de la nef, puis remontée dans une chapelle du déambulatoire en 1772. À l'image de la verrière qui lui faisait face, elle rassemblait des scènes ou des personnages de l'Exode, disposés dans des cercles ou des quadrilobes.La réfection des fenêtres manquantes des chapelles absidales est envisagée dès les années 1950. Néanmoins, les travaux sont repoussés et il faut attendre la fin des années 1960 pour que le peintre-verrier Jacques Le Chevallier, dont l'atelier est implanté à Fontenay-aux-Roses, puisse s'engager dans cette tâche. Les trois verrières de la chapelle saint-Pierre (baie 3, baie 5, baie 7) sont installées en 1970, puis la moitié supérieure de la verrière de la baie 11 est posée en mars 1971. Il ne reste plus alors à concevoir que la verrière manquante de la chapelle de la Vierge pour que les chapelles du déambulatoire soient entièrement vitrées. D'après la correspondance échangée entre Jacques Le Chevallier et le chanoine Henri Doyen, le peintre-verrier propose dès 1970 de consacrer cette verrière à Saint Louis. Mais après un silence assez long du service des Monuments historiques, ce dernier passe commande à l'artiste d'une verrière reprenant la composition et la thématique du vitrail disparu : l'histoire de Moïse. Le vitrail, sur lequel a été inscrite l'année de réalisation, a été posé dans la chapelle axiale en décembre 1979.

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Intérêt de l'objet

À signaler

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Sous-dossier

Intitulé de l'ensemble

Ensemble des verrières de la cathédrale

Référence de l'ensemble

IM02002768

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2012