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Verrière légendaire (vitrail archéologique, verrière hagiographique) : scènes de l'histoire de saint Crépin et saint Crépinien (baie 8)

Désignation

Dénomination de l'objet

Verrière

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Verrière légendaire ; vitrail archéologique ; verrière hagiographique

Titre courant

Verrière légendaire (vitrail archéologique, verrière hagiographique) : scènes de l'histoire de saint Crépin et saint Crépinien (baie 8)

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Numéro INSEE de la commune

02722

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Soissonnais

Canton

Soissons-Sud

Adresse de l'édifice

Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Deuxième chapelle sud du déambulatoire, dite chapelle Saint-Paul (baie 8)

Description

Catégorie technique

Vitrail

Structure et typologie

Baie libre (rectangulaire vertical, en arc brisé)

Matériaux et techniques d'interventions

Verre transparent : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)

Description matérielle

La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Comme la verrière 4, elle est composée de neuf registres superposés de panneaux. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" rehaussées de grisaille, parmi lesquelles se remarquent des pièces de verre rouge hétérogène.

Description de l'iconographie

Cette verrière représente la suite de l'histoire de saint Crépin et saint Crépinien, telle qu'elle a été racontée au 16e siècle par le chartreux allemand Laurent Surius qui a fait la synthèse de récits plus anciens. Elle est consacrée aux divers épisodes du martyre subi par les deux frères. La verrière comporte sept médaillons circulaires figurés, superposés. Ils se détachent sur un fond ornemental de croisillons, de motifs feuillagés et de fleurettes, combinés parfois en rosaces. L'histoire se déroule de bas en haut.- Premier médaillon : le préfet Rictiovare commande qu'on lie saint Crépin et saint Crépinien à des meules et qu'on les jette dans l'Aisne. À gauche, Rictiovare, de profil, donne un ordre à un bourreau, dépeint de trois-quarts, qui s'apprête à précipiter saint Crépin dans la rivière. Le saint est représenté torse nu, penché au-dessus de l'eau, et une meule pend à son cou. À l'arrière, un autre bourreau tient saint Crépinien, lui-aussi torse nu et la meule attachée à son cou.- Deuxième médaillon : les deux meules se détachent et les deux saints peuvent gagner sans mal l'autre rive de l'Aisne. Les deux frères, de profil et torse nu, sont représentés en train de sortir de la rivière. Leur regard est tourné vers le ciel et ils s'apprêtent à joindre les mains. Les meules détachées coulent dans la rivière.- Troisième médaillon : Rictiovare les fait charger de liens. Les deux saints longent la rivière, torse nu. Un homme tient la corde qui lie les poignets du premier frère, tandis que le second est attaché par les bras et reçoit des coups de pied d'un autre bourreau.- Quatrième médaillon : Rictiovare fait fondre du plomb et fait plonger les deux saints dans le métal liquide, mais ils ne souffrent d'aucune brûlure. Rictiovare est représenté debout et de profil, à côté de la cuve remplie de plomb. Les deux saints, entièrement nus, sont debout dans la cuve et prient. Un bourreau, muni d'un gros soufflet, attise le feu sous la cuve.- Cinquième médaillon : une goutte de plomb liquide saute aux yeux de Rictiovare et l'aveugle. Les deux saints nus se dressent dans la cuve, sous laquelle s'élèvent de grandes flammes. Des flammèches, qui symbolisent les gouttes de plomb fondu, volent dans les airs. L'une d'elles atteint au visage Rictiovare qui se tenait debout et de face, près de la cuve. L'expression de son visage et son geste traduisent à la fois la surprise et la douleur.- Sixième médaillon : Rictiovare demande qu'on prépare un mélange de poix, de suif et d'huile et qu'on y plonge les deux martyrs. Ils prient et un ange les sort de la cuve sans douleur. Le médaillon montre les deux saints, nus, en train de sortir de la cuve. De chaque côté, un ange, représenté de trois-quarts, saisit le poignet d'un des frères pour l'aider à enjamber le rebord.Septième et dernier médaillon : de rage, Rictiovare se précipite dans le feu et meurt. Rictiovare, de profil, est représenté penché au-dessus d'un brasier. Un homme debout et de trois-quarts à l'arrière fait un geste d'effroi.

Dimensions normalisées

Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée ; oeuvre complétée ; plombs de casse ; grillage de protection

Précisions sur l'état de conservation

Seul le médaillon inférieur provient de la verrière originale. La Première Guerre mondiale a peu endommagé cette verrière. Quelques plombs de casse témoignent de la restauration qui a suivi ce conflit.

Inscription

Inscription donnant l'identité du modèle (peint, sur l'oeuvre, latin)

Précisions sur l'inscription

Toutes les inscriptions se détachent en réserve sur un fond noir. Le nom des saints, CRISPINVS CRISPINIANVS, est inscrit dans un bandeau, à la partie haute du premier médaillon inférieur, à droite du deuxième médaillon, et sur le chaudron représenté au cinquième médaillon. Le nom RICTIVS / VARVS est peint à l'arrière d'un personnage du premier médaillon supérieur.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Lieu de création

Lieu d'exécution : 75, Paris

Siècle de création

1er quart 13e siècle ; 4e quart 19e siècle

Description historique

Sacré en 1890, Monseigneur Jean-Baptiste Duval forme le dessein de restituer les verrières des deux chapelles qui encadrent la chapelle axiale du déambulatoire. La chapelle Saint-Paul devient alors la destinataire d'un ensemble de trois verrières consacré aux saints évangélisateurs soissonnais Crépin et Crépinien. Un article, publié en 1858 dans le bulletin de la Société historique locale, signale qu'il subsistait encore à cette époque dans la cathédrale (au moins) trois médaillons du 13e siècle se rapportant à ce récit hagiographique. Malheureusement, l'auteur ne précise pas dans quelle baie étaient présentées ces scènes. Si l'on en croit le baron de Guilhermy, qui décrit avec une grande précision la cathédrale vers le milieu du 19e siècle, plusieurs médaillons à petits sujets servaient de bouche-trou dans les fenêtres hautes du chœur, depuis la restauration qui avait suivi l'explosion d'une poudrière en octobre 1815. En revanche, la chapelle Saint-Paul n'était alors ornée que de fragments et de grands personnages, disproportionnés pour les fenêtres où ils avaient pris place. Aucun médaillon se rapportant à la vie d'un martyr ne participait encore à son vitrage.Dans le cadre de la restauration de la cathédrale qui occupe la seconde moitié du 19e siècle, trois verrières légendaires sont donc réalisées sur ce thème par le peintre-verrier Félix Gaudin, installé 6 rue de la Grande-Chaumière à Paris, et qui vient de restaurer trois des grandes verrières de l'abside (d'après la documentation concernant les travaux effectués au 19e siècle, et partagée entre les Archives nationales et les Archives diocésaines). L'artiste, qui doit intégrer dans ses créations les éléments médiévaux préservés, soumissionne le 11 mai 1891. L'ensemble est installé en 1892, comme en témoignent l'inscription portée au bas de la verrière de la baie 4 et des documents d'archives. La composition de la verrière de la baie 8 intègre, dans la partie inférieure, un médaillon original provenant du vitrail médiéval. D'après l'ouvrage consacré à Félix Gaudin par Jean-François Luneau, et d'après les archives de l'atelier, on peut attribuer le dessin des médaillons "modernes" au cartonnier Émile Delalande. En effet, à une exception près, cet artiste est le cartonnier exclusif du peintre-verrier après l'installation de ce dernier à Paris en 1890. Il est en outre spécialisé dans un dessin s'inspirant de l'art médiéval.Cette verrière subit peu de dégâts au cours de la Première Guerre mondiale, les dommages affectant surtout la surface décorative. Avant de reprendre sa place, elle a profité d'une restauration en 1924 ou 1925, soit par l'atelier de Jean Gaudin (fils de Félix Gaudin), soit par celui d'Emmanuel Daumont-Tournel, qui se partageaient la restauration du vitrage du monument (d'après les archives du service des Monuments historiques).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Références documentaires

Dénomination du dossier

Sous-dossier

Intitulé de l'ensemble

Ensemble des verrières de la cathédrale

Référence de l'ensemble

IM02002768

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2004

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Vue générale de la verrière.
Vue générale de la verrière.
(c) Ministère de la culture - Inventaire général ; (c) Département de l'Aisne ; (c) AGIR-Pic
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Détail de la verrière de la baie 8 : les deux frères, chargés de liens, sont conduits au supplice ; puis ils sont plongés dans une cuve de plomb fondu.
Détail de la verrière de la baie 8 : les deux frères, chargés de liens, sont conduits au supplice ; puis ils sont plongés dans une cuve de plomb fondu.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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