Verrière
Verrière légendaire
Verrière légendaire : scènes de l'Ancien Testament (baie 7)
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
02722
Soissonnais
Soissons-Sud
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
En ville
Deuxième chapelle nord du déambulatoire, dite chapelle Saint-Pierre (baie 7)
Vitrail
Baie libre (rectangulaire vertical, en arc brisé)
Verre transparent (coloré) : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)
La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de neuf registres superposés de panneaux, intégrant sept médaillons superposés. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" recouvertes d'une abondante application de grisaille, peu délayée et retravaillée avant cuisson. Les couleurs dominantes sont le bleu, le rouge, le jaune. Cet assemblage comprend quelques verres clairs, qui semblent blancs par contraste, mais qui pourraient également être légèrement teintés dans la masse.
La verrière, composée à l'imitation du vitrail qui la précédait, présente une superposition de scènes empruntées à l'Ancien Testament, mais qui se succèdent de haut en bas, contrairement au sens de lecture le plus fréquent d'un vitrail. Les quadrilobes qui accueillent les scènes se détachent sur un fond de cercles, losanges et polylobes.En haut de la verrière, le premier quadrilobe est consacré au Monde, nouvellement créé. Dans le ciel, où sont juxtaposés le soleil, un croissant de lune et des étoiles, volent des oiseaux. Des arbres occupent la partie droite, tandis que des poissons nagent dans la partie inférieure.Sur le deuxième quadrilobe, un ange debout, une épée de feu à la main, chasse avec énergie Adam et Ève, juste vêtus d'un pagne. Ève semble faire un geste d'accablement.La troisième scène représente Caïn, debout et de trois-quarts, en train de lever une arme au-dessus d'Abel, agenouillé de profil.Sur le quatrième quadrilobe, l'arche de Noé flotte sur l'eau, tandis que les animaux sont en train d'y embarquer par couples. On y reconnaît des girafes et des éléphants. En bas à droite, prennent place plusieurs personnages, allusion possible à l'humanité surprise par le déluge, ou plus probablement, représentation des membres de la famille de Noé, sauvés avec les espèces animales. Le ciel est occupé par un arc-en-ciel, qui annonce l'alliance passée entre Dieu et les Hommes à la fin du déluge.Le cinquième quadrilobe est réservé au sacrifice d'Abraham, traité de manière traditionnelle. Abraham, vu de face, s'apprête à sacrifier son fils agenouillé. Un ange en vol retient le bras d'Abraham. Un bélier est représenté à gauche sous un arbre.À droite du sixième, Moïse, de profil, brandit les Tables de la Loi devant les Hébreux rassemblés dans le désert, avec leurs tentes à l'arrière-plan.Sur le dernier quadrilobe, le roi David, une couronne sur la tête, joue de la harpe devant l'arche d'alliance, gardée par les deux chérubins. La scène se complète d'un chandelier à sept branches et sans doute des rouleaux de la Torah.
Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.
Grillage de protection
Lieu d'exécution : 92, Fontenay-aux-Roses
3e quart 20e siècle
Comme le relate le baron de Guilhermy, dans la première moitié du 19e siècle, les fenêtres de la chapelle Saint-Pierre sont occupées par des scènes de la vie de saint Gilles, par d'autres en relation avec la vie et le martyre de saint Nicaise et de sainte Eutropie, et par plusieurs parties d'un grand personnage. En 1892, cette chapelle reçoit un ensemble homogène de verrières, consacré à la vie de saint Gervais et de saint Protais, ainsi qu'à leurs parents saint Vital et sainte Valérie. Les trois vitraux sont réalisés par le peintre-verrier Félix Gaudin, sur des dessins du cartonnier Émile Delalande. Menacées par les tirs d'artillerie de la Première Guerre mondiale, les verrières sont déposées en 1915. Mais après la fin du conflit, seuls quelques médaillons figurés de la verrière 5 peuvent être retrouvés. Les trois baies de la chapelle restent donc obturées pendant de nombreuses années.Dès 1950, le service des Monuments historiques se préoccupe de la réfection de ces trois fenêtres, qui sont encore fermées par des carreaux de plâtre. Il faut néanmoins attendre la fin des années 1960, pour que le projet soit concrétisé. Le service des Monuments historiques commande alors un ensemble de trois verrières au peintre-verrier Jacques Le Chevallier, installé 6 rue Joseph Leguay à Fontenay-aux-Roses. Un premier ensemble de maquettes est présenté par Le Chevallier en 1969. Le peintre-verrier y propose un parti consistant à disposer des scènes à personnages sur un fond coloré abstrait. Mais, les fers anciens ayant été retrouvés en démolissant le bouchement de la baie, l'artiste doit proposer une nouvelle maquette tenant compte du cadre imposé par ces fers. Les vitraux sont réalisés sous la direction de l'Architecte en chef Maurice Berry, achevés en octobre 1970, et posés vers la fin de la même année (d'après la correspondance du peintre-verrier, conservée aux archives diocésaines).
Propriété de l'Etat
Sous-dossier
Ensemble des verrières de la cathédrale
IM02002768
2004
2004