Verrière
Verrière figurée ; verrière légendaire
Verrière figurée (verrière légendaire) : l'Église contemporaine (baie 5)
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
02722
Soissonnais
Soissons-Sud
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
En ville
Deuxième chapelle nord du déambulatoire, dite chapelle Saint-Pierre (baie 5)
Vitrail
Baie libre (rectangulaire vertical, en arc brisé)
Verre transparent (coloré) : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)
La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de dix registres superposés de panneaux (bordure inférieure comprise), accueillant dix-sept scènes rectangulaires juxtaposées et superposées. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" recouvertes d'une abondante application de grisaille, peu délayée et retravaillée avant cuisson. Les couleurs dominantes sont le bleu, le rouge, le jaune. Cet assemblage comprend quelques verres clairs, qui semblent blancs par contraste, mais qui pourraient également être légèrement teintés dans la masse.
La partie supérieure de la verrière représente la cité d'aujourd'hui. On y distingue une succession serrée de grands ensembles, près desquels s'élève une église moderne, et un alignement de pavillons ou petites maisons, précédé par une file de voitures.En dessous, le troisième registre est réservé à la famille et à l'école. À gauche, les divers membres d'une famille semblent rassemblés près d'une table dressée pour un repas. À droite, l'école est représentée par des enfants qui accomplissent à l'arrière-plan différentes activités difficiles à distinguer (jeux dans une cour de récréation ?). Le premier plan, réservé à l'étude, est occupé par des écoliers assis à une table et par une étagère remplie de livres.En descendant, les deux principaux types d'activités professionnelles de l'époque (travail aux champs et travail en usine) sont juxtaposés au quatrième registre. À gauche, un homme sur un tracteur (ou toute autre machine agricole) parcourt un champ, sur fond de village dominé par un clocher massif. À droite, deux hommes accomplissent une tâche sous un enchevêtrement de rouages et tubulures évoquant un environnement industriel.En dessous, les cinquième et sixième registres sont réservés au concile Vatican II, dont les participants sont en train de siéger. On reconnaît au niveau supérieur les cardinaux vêtus de rouge, vus de trois-quarts, et à droite le pape et son entourage, vus de face. Le niveau inférieur est occupé par un groupe d'évêques, la mitre sur la tête et à droite par les "observateurs" (religieux chrétiens non catholiques, auditeurs et auditrices laïcs). Ces derniers sont précédés d'un garde suisse pontifical debout, vêtu de son costume traditionnel et tenant une hallebarde.Le septième registre est consacré à l'Église du Tiers-Monde. La partie gauche illustre l'exercice de la Charité. Des religieuses africaines entourent et soignent une personne alitée. La partie droite montre la célébration d'une messe en Afrique devant des fidèles en costume local. Un prêtre lève les bras derrière un autel sur lequel sont posés le calice et des chandeliers d'autel. Sur le côté, un homme joue du tam-tam.Les deux derniers registres figurés sont réservés à l'Église actuelle. Au huitième registre, sont représentées une messe et une chorale. À côté d'un grand chandelier et d'un cierge allumé, un prêtre en chasuble officie ou distribue la communion, assisté d'un enfant de chœur. La scène se complète de fidèles. À droite et devant un grand orgue, les membres d'une chorale chantent, face à l'observateur, leur partition à la main. Au neuvième registre, prennent place l'Extrême-Onction et le catéchisme, ainsi qu'un cercle d'études. Ce registre, masqué par le haut du retable de la chapelle, est difficile à observer. On n'y perçoit à gauche que l'administration de l'Extrême-Onction, où des personnes sont rassemblées autour du lit d'un malade ou d'un mourant. Un crucifix est fixé au mur. À droite, le cercle d'études est traduit par un rassemblement de personnages. Le registre inférieur est occupé par la bordure décorative. Cette bordure qui court sur le pourtour de la verrière est inspirée par les verrières médiévales encore en place à la cathédrale et se compose d'une succession de cercles, quadrilobes, losanges ou fleurs de lys.
Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.
Grillage de protection
La verrière est protégée par un grillage extérieur. Néanmoins, la scène consacrée à la chorale (partie droite du troisième registre inférieur) renferme un verre cassé.
Lieu d'exécution : 92, Fontenay-aux-Roses
3e quart 20e siècle
Comme le relate le baron de Guilhermy, dans la première moitié du 19e siècle, les fenêtres de la chapelle Saint-Pierre sont occupées par des scènes de la vie de saint Gilles, par d'autres en relation avec la vie et le martyre de saint Nicaise et sainte Eutropie, et par plusieurs parties d'un grand personnage. En 1892, cette chapelle reçoit un ensemble homogène de verrières, consacré à la vie de saint Gervais et de saint Protais, ainsi qu'à leurs parents saint Vital et sainte Valérie. Les trois vitraux sont réalisés par le peintre-verrier Félix Gaudin, sur des dessins de son cartonnier Émile Delalande. Menacées par les tirs d'artillerie de la Première Guerre mondiale, les verrières sont déposées en 1915. Mais après la fin du conflit, seuls quelques médaillons figurés de la verrière 5 peuvent être retrouvés. Les trois baies de la chapelle restent donc obturées pendant de nombreuses années. Dès 1950, le service des Monuments historiques se préoccupe de la réfection de ces trois fenêtres, qui sont encore fermées par des carreaux de plâtre. Il faut néanmoins attendre la fin des années 1960, pour que le projet soit concrétisé. Un ensemble de trois verrières est alors commandé au peintre-verrier Jacques Le Chevallier, installé 6 rue Joseph Leguay à Fontenay-aux-Roses. Un premier ensemble de maquettes est présenté par Le Chevallier en 1969. Le peintre-verrier y propose un parti consistant à disposer des scènes à personnages sur un fond coloré abstrait. Mais, les fers anciens ayant été retrouvés en démolissant le bouchement de la baie, l'artiste doit proposer une nouvelle maquette tenant compte du cadre imposé par ces fers. En ce qui concerne la verrière centrale (verrière 5), qui n'a pas de quadrilobes, le parti général est conservé, mais avec une échelle plus petite pour s'accorder avec celle des verrières latérales. Quant à l'iconographie, ces vitraux sont à refaire sur des thèmes libres et éventuellement axés sur des problèmes contemporains. Le programme de la verrière centrale, élaboré en collaboration avec le chanoine Henri Doyen (titulaire des grandes orgues de la cathédrale), est en effet consacré à l'Église contemporaine, programme assez ardu à concevoir, du propre aveu de l'artiste. Ces vitraux ont été réalisés sous la direction de l'architecte en chef Maurice Berry, achevés en octobre 1970, et posés vers la fin de la même année (d'après les archives des Monuments historiques, et la correspondance du peintre-verrier, conservée aux archives diocésaines).
Propriété de l'Etat
À signaler
Sous-dossier
Ensemble des verrières de la cathédrale
IM02002768
2004
2012