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Verrière légendaire (vitrail archéologique, verrière hagiographique) : scènes de l'histoire de saint Gilles (baie 10)

Désignation

Dénomination de l'objet

Verrière

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Verrière légendaire ; vitrail archéologique ; verrière hagiographique

Titre courant

Verrière légendaire (vitrail archéologique, verrière hagiographique) : scènes de l'histoire de saint Gilles (baie 10)

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Numéro INSEE de la commune

02722

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Soissonnais

Canton

Soissons-Sud

Adresse de l'édifice

Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Première chapelle sud du déambulatoire, dite chapelle Saint-Valère (baie 10)

Description

Catégorie technique

Vitrail

Structure et typologie

Baie libre (rectangulaire vertical, en arc brisé)

Matériaux et techniques d'interventions

Verre transparent : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)

Description matérielle

La verrière prend place dans une baie en forme de lancette, qui s'achève en arc brisé à sa partie supérieure. Elle est composée de neuf niveaux superposés de panneaux. Elle est formée d'un assemblage de pièces de "verre antique" rehaussées de grisaille, parmi lesquelles se remarquent des pièces de verre rouge hétérogène.

Description de l'iconographie

La verrière comporte huit médaillons figurés circulaires, superposés. Ils racontent le début de l'histoire de saint Gilles, telle qu'elle est rapportée par Jacques de Voragine ou par d'autres auteurs médiévaux. - Saint Gilles est né à Athènes. Encore enfant, un jour qu'il se rend à l'église, il voit un pauvre malade qui demande l'aumône. Saint Gilles lui donne sa tunique, et le pauvre recouvre la santé en touchant le vêtement. Le premier médaillon montre saint Gilles enfant, debout et de trois-quarts, en train de remettre sa tunique à un homme pauvre, le torse nu et l'air malade. La scène se déroule devant la porte d'une église, sous le regard d'un autre homme.- Une autre fois, revenant de l'église, il rencontre un homme qui avait été mordu par un serpent. Saint Gilles le guérit par ses prières. Le deuxième médaillon, qui illustre ce miracle, laisse voir à gauche un homme assis de trois-quarts, qui semble désigner le serpent qui rampe à ses pieds. Saint Gilles, debout, bénit l'homme, tandis qu'un religieux attentif observe la scène.- Un dimanche, alors qu'un possédé trouble l'office par ses cris, saint Gilles invoque le nom de Jésus et force le démon à sortir du corps de l'homme. Le troisième médaillon montre donc le jeune saint Gilles, à l'intérieur d'une église, dont on voit l'autel sur lequel est posé un calice. le saint, debout et de trois-quarts, fait fuir un petit démon, qui s'échappe de la bouche d'un homme possédé, vu de profil. - Le bruit de ses miracles se répandant dans Athènes, saint Gilles décide de partir et de se rendre en Provence où il pourra vivre ignoré. Au cours du voyage maritime, saint Gilles calme une tempête en priant. Ce passage de la légende est réservé au quatrième médaillon où l'on voit saint Gilles et deux marins, à bord d'un bateau, pris dans une tempête rendue par de fortes vagues. Les deux marins debout semblent effrayés, mais saint Gilles est agenouillé à l'avant et prie. Au-dessus de lui, la main de Dieu sort de nuages et le bénit, signe de protection divine et du proche apaisement de la tempête- Arrivé en Provence, il devient pendant deux ans le disciple de saint Césaire, évêque d'Arles. On voit, sur le cinquième médaillon, saint Gilles et saint Césaire, assis côte à côte et de face, en train de converser. La scène se déroule sous des arcades, évocation probable du palais épiscopal ou de la cathédrale d'Arles. L'évêque semble dispenser un enseignement. Deux religieux agenouillés, dont un en prière, encadrent les deux saints.- Il réalise de nouveaux miracles et guérit la fille de Théocrita, son hôtesse. Le sixième médaillon est consacré à ce miracle. La scène se déroule dans la maison de la veuve Théocrita, chez qui loge saint Gilles. La fille de Théocrita est allongée, malade, dans son lit. Saint Gilles, debout à côté du lit, amorce une bénédiction et la guérit. Théocrita, debout derrière saint Gilles, observe la scène. - Fuyant la renommée, il se retire vers l'intérieur du pays, auprès de l'ermite saint Vérédème. Il obtient par ses prières une pluie providentielle. Ce sujet occupe le septième médaillon. L'ermite Vérédème est assis de trois-quarts à l'entrée d'une grotte. Avec un mouvement d'admiration, il regarde la pluie tomber, à la prière de saint Gilles, agenouillé et de profil. Derrière saint Gilles, un arbre est rempli de fruits.- Pour fuir la foule qu'attire sa renommée, saint Gilles se retire dans une forêt où une biche le nourrit de son lait Le huitième et dernier médaillon représente saint Gilles, devenu ermite, assis de face dans une forêt symbolisée par quelques arbres. Une croix est plantée près de lui. Il enlace le cou d'une biche, dont les pattes antérieures sont posées sur ses genoux.Ces médaillons se détachent sur un fond ornemental composé d'un quadrillage, sur lequel se détachent des cercles renfermant des rosaces de feuillages.

Dimensions normalisées

Mesures approximatives : h = 780 ; la = 150.

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée ; plombs de casse ; grillage de protection ; salissure

Précisions sur l'état de conservation

La Première Guerre mondiale a peu endommagé cette verrière. Quelques verres plus clairs et quelques plombs de casse témoignent de la restauration qui a suivi ce conflit. Un grillage extérieur la protège. On remarque néanmoins quelques trous et fentes. La verrière est très sale à l'extérieur, ce qui atténue sa translucidité.

Inscription

Inscription donnant l'identité du modèle (peint, sur l'oeuvre, latin)

Précisions sur l'inscription

Toutes les inscriptions se détachent en réserve sur un fond noir. Le nom des personnages représentés est inscrit dans un bandeau, placé en-dessous des pieds. Le déroulement de l'histoire s'effectue de bas en haut. Premier médaillon : S EGID[IVS] ; deuxième médaillon : S EGIDIVS. troisième médaillon : S: EGID[IVS] ; cinquième médaillon : S. EGIDIVS ; sixième médaillon : S EGID[IVS] ; septième médaillon : VEREDHEMVS, S:EGID[IVS] ; huitième médaillon : S. EGIDIVS.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Lieu de création

Lieu d'exécution : 75, Paris

Siècle de création

4e quart 19e siècle

Description historique

Sacré en 1890, Monseigneur Jean-Baptiste Duval forme le dessein d'orner de verrières la cathédrale, et tout particulièrement les chapelles du déambulatoire. Ces travaux sont confiés au peintre-verrier Félix Gaudin, installé depuis 1890, 6 rue de la Grande-Chaumière à Paris, et qui vient de restaurer trois des grandes verrières de l'abside. Après avoir doté en 1891-1892 les chapelles Saint-Paul et Saint-Pierre de deux ensembles consacrés aux saints soissonnais Crépin et Crépinien, puis Gervais et Protais, Félix Gaudin esquisse un projet de verrières pour les trois baies de la chapelle Saint-Valère. Le projet est soumis à Monseigneur Duval en septembre 1892. Ce courrier de Félix Gaudin signale qu'à cette époque, il existe encore onze médaillons médiévaux bien conservés, tous situés dans la fenêtre centrale. La présence de verrières originales peut sembler surprenante, car, quand le baron de Guilhermy visite la cathédrale au milieu du 19e siècle, aucun élément de vitrail ne participe encore au décor de cette chapelle. En revanche les médaillons qui illustrent des passages de la vie de saint Gilles sont alors regroupés dans la première fenêtre de la chapelle Saint-Pierre. Le déplacement de ces panneaux résulte sans doute de la dépose des verrières des chapelles absidales en 1882, et de la campagne consécutive de restauration et de création de vitraux. Les documents conservés aux Archives nationales et aux Archives diocésaines permettent de retracer les étapes de cette campagne de travaux. Félix Gaudin propose donc de conserver les médaillons médiévaux dans la fenêtre centrale de la chapelle Saint-Valère, et de compléter la légende par les scènes les plus faciles à traduire par le dessin. Le programme des nouvelles scènes est approuvé par le prélat, qui conseille vivement de s'inspirer des scènes anciennes pour le style du dessin et la gamme des couleurs, et critique le manque de densité des verrières consacrées à saint Crépin ou à saint Gervais. Le devis des travaux est dressé par l'architecte diocésain Paul Gout, le 12 mars 1893, et Félix Gaudin soumissionne le 23 juin de la même année. Les vitraux sont achevés en 1894, l'évêque ayant participé à cette "restauration" à hauteur de la moitié de la dépense. D'après l'ouvrage consacré à Félix Gaudin, par Jean-François Luneau, et grâce aux archives de cet atelier, il est possible d'attribuer le dessin des médaillons de cette verrière au cartonnier Émile Delalande. En effet, à une exception près, cet artiste est le cartonnier exclusif du peintre-verrier, après l'installation de ce dernier à Paris en 1890. Il est en outre spécialisé dans un dessin s'inspirant de l'art médiéval.La verrière de la baie 10, semble avoir été peu endommagée au cours de la Première Guerre mondiale, mais a été néanmoins restaurée postérieurement au conflit avant d'être reposée en 1924-1925. Cette restauration a respecté l'ordre des médaillons, tel qu'il avait été conçu par le peintre-verrier (d'après les archives du service des Monuments historiques).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Références documentaires

Dénomination du dossier

Sous-dossier

Intitulé de l'ensemble

Ensemble des verrières de la cathédrale

Référence de l'ensemble

IM02002768

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2004

Vue générale de la verrière.
Vue générale de la verrière.
(c) Ministère de la culture - Inventaire général ; (c) Département de l'Aisne ; (c) AGIR-Pic
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