Verrière
Verrière figurée
Éléments de deux verrières figurées (oculi de réseau) : hommes couronnés (baies 109 et 110)
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
02722
Soissonnais
Soissons-Sud
Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)
En ville
Chœur (baies 109 et 110)
Vitrail
Oculus de réseau (2, polylobé)
Verre transparent : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)
Les baies 109 et 110, identiques, sont formées chacune de deux lancettes en arc brisé, surmontées d'un oculus à six lobes. seuls les deux oculi sont ornés d'un vitrail figuré, réalisé en verre antique rehaussé de grisaille. Comme souvent, le verre rouge, qui est un verre doublé, présente un aspect hétérogène.
La partie centrale de chaque oculus est occupée par un homme en buste, barbu et moustachu, représenté de face. Sa tête est couronnée. Il est vêtu d'une tunique et d'un manteau. Les six lobes de l'oculus sont réservés à des sujets décoratifs, basés sur des cercles, des rosaces ou des combinaisons de feuillages. Faute d'inscription, l'identité de ces "rois" n'a pu être découverte. Il ne s'agit peut-être pas de saints, le cercle central évoquant plus un élément décoratif qu'un nimbe. En revanche, ces hommes pourraient représenter des rois de Juda ou des "vieillards" de l'Apocalypse.
Mesures approximatives de l'oculus : d = 195 (d'après les mémoires des travaux de restauration).
Oeuvre restaurée ; plombs de casse ; oeuvre complétée ; élément
Ces deux oculi ont été plusieurs fois restaurés, la dernière intervention - très étendue - étant postérieure à la Première Guerre mondiale. La dégradation des verres médiévaux, qui se traduit par la formation d'une couche grisâtre à l'extérieur et donc par une opacification de ces verres, permet de distinguer les éléments authentiques des parties refaites. Si le décor des lobes est en partie original, en revanche les deux personnages ont été presque entièrement refaits. Les vêtements et les visages sont une réfection complète. Seuls le fond, la chevelure, la barbe et la couronne des deux "rois" conservent quelques verres d'origine.Un lobe de l'oculus 109 est percé. L'oculus 110 présente deux trous plus importants.
Milieu 13e siècle
La plus ancienne mention de ces verrières n'est pas antérieure au milieu du 19e siècle. Elle est due au baron F. de Guilhermy qui, au cours de cette période, visite à plusieurs reprises la cathédrale de Soissons et la décrit en détails. À cette époque, les fenêtres hautes du côté nord de la nef renferment toutes dans leur oculus un buste d'homme couronné. Le même sujet occupe également deux oculi des fenêtres hautes du chœur. Ce qu'on connaît de la progression du chantier de la cathédrale permet de placer la création de ces verrières vers le milieu du 13e siècle.Les vitraux de la cathédrale souffrent d'un manque d'entretien pendant la Révolution et profitent d'une restauration vers 1807. Endommagés par l'explosion de la poudrière du bastion Saint-Remy, le 13 octobre 1815, ils sont réparés en 1816 ou 1817. Il faut attendre la seconde moitié du 19e siècle, pour que la parure vitrée du monument soit entièrement réorganisée, restaurée, et complétée, comme en témoignent les archives de l'administration des Cultes. La réfection des verrières de la nef commence en 1856 et est poursuivie au cours des années suivantes, jusque dans le courant des années 1860. Qu'il s'agisse des grisailles ou des éléments figurés, les travaux sont réalisés par l'atelier parisien des Didron. La réparation des verrières du chœur est entreprise vers la fin des années 1860, puis progresse dans le courant des années 1870. À l'issue de ces travaux, les lancettes du chœur sont munies de verre incolore, respectant un dessin de bâtons rompus, tandis que les oculi accueillent des personnages en buste du 13e siècle, remis en plomb. La vitrerie est alors réalisée par le peintre-vitrier soissonnais Jules Hermerie (ou Hermerie-Quatrevaux), tandis que la restauration des parties figurées est confiée au verrier Édouard Didron.La Première Guerre mondiale détruit le résultat de ces nombreux efforts. Le chœur, moins atteint que la nef, est rapidement restauré. Les baies 109 et 110 reçoivent deux lancettes constituées de losanges, tandis qu'une rosace polylobée, fort restaurée, provenant de la nef ou du chœur, prend place dans chacun des oculi. Ce travail est exécuté par le peintre-verrier parisien Emmanuel Daumont-Tournel, vers 1924 semble-t-il (d'après la documentation du service des Monuments historiques).
Propriété de l'Etat
classé au titre immeuble partiellement
À signaler
Sous-dossier
Ensemble des verrières de la cathédrale
IM02002768
2004
2012