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Verrière figurée décorative : le Christ en gloire, entouré des prophètes et des apôtres (rose occidentale)

Désignation

Dénomination de l'objet

Verrière

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Verrière figurée décorative

Titre courant

Verrière figurée décorative : le Christ en gloire, entouré des prophètes et des apôtres (rose occidentale)

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Soissons ; Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Numéro INSEE de la commune

02722

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Soissonnais

Canton

Soissons-Sud

Adresse de l'édifice

Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais ; Cardinal-Binet (place)

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Mur ouest de la nef (rose occidentale)

Description

Catégorie technique

Vitrail

Structure et typologie

Oculus de réseau (polylobé) ; jour de réseau (32, polylobé) ; jour de réseau (en arc brisé)

Matériaux et techniques d'interventions

Verre transparent : soufflé, taillé, peint, grisaille sur verre ; plomb (réseau)

Description matérielle

La verrière prend place dans une rose à remplage. La baie est composée d'un oculus de réseau central, bordé de seize lobes. A partir de cet oculus, rayonnent seize grands jours de réseau qui s'achèvent en trilobe. A la périphérie de la baie, l'extrémité trilobée des rayons alterne avec seize petits jours de réseau en forme de trèfle. La rose est surmontée d'un grand jour de réseau en forme d'arc brisé. Le vitrail est constitué d'un assemblage de pièces de "verre antique" à dominantes rouge, bleue et blanche. Les détails sont rendus par l'application de grisaille. Un lavis de grisaille est également appliqué à la périphérie des verres bleus. Le verre rouge, qui est un verre doublé, présente souvent un aspect hétérogène.

Description de l'iconographie

L'oculus central est occupé par un Christ en gloire, assis de face sur un trône. Il bénit de la main droite et porte dans la main gauche le globe terrestre surmonté d'une croix. Il est entouré par un premier cercle de huit prophètes (Malachie, Daniel, Jérémie, Isaïe, Ezéchiel, Baruch, Jonas, Zacharie), représentés en buste et de face, chacun dans un carré posé sur la pointe. À la périphérie de la rose, prennent place douze apôtres incluant saint Paul. Ils sont également représentés en buste et de face dans des médaillons circulaires. La partie décorative, très importante, combine des croix, étoiles, fleurons et d'autres éléments géométriques, caractéristiques de l'Art déco. Une grande croix occupe le centre du jour supérieur.

Dimensions normalisées

Mesure approximative de la rose : d = 850.

État de conservation (normalisé)

Bon état

Inscription

Inscription donnant l'identité du modèle (peint, sur l'oeuvre)

Précisions sur l'inscription

Le nom des personnages représentés est peint en réserve dans les auréoles. Nom des prophètes situés vers l'oculus central : MALACHIE, DANIEL, JEREMIE, ISAIE, EZECHIEL, BARUCH, JONAS, ZACHARIE. Nom des apôtres représentés à la périphérie de la rose : ST MATHIAS, SAINT PIERRE, ST PAUL, SAINT JACQUES MAJEUR, ST JEAN, ST THOMAS, ST JACQUES MINEUR, ST PHILIPPE, ST BARTELEMY, ST MATHIEU, ST SIMON, ST THADÉE.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Lieu de création

Lieu d'exécution : 75, Paris ; lieu d'exécution : 60, Roye-sur-Matz

Siècle de création

3e quart 13e siècle (détruit) ; 2e quart 20e siècle

Description historique

L'analyse archéologique de la façade permet de placer la construction de la rose peu après le milieu du 13e siècle. L'installation d'une verrière dans cette baie compartimentée doit donc dater du 3e quart du même siècle. Cette verrière, masquée par l'orgue et donc peu visible, puis détruite au cours de la Première Guerre mondiale, a été rarement évoquée ou décrite. Il s'agissait d'une verrière décorative, ornée de deux cercles concentriques de petits médaillons circulaires figurés : les uns, formant une couronne autour de l'oculus central, les autres, repoussés à l'extrémité des rayons. Les rares mentions et les fragments qui en subsistent permettent d'y voir une évocation de l'Apocalypse, de la Jérusalem céleste, ou du retour glorieux du Christ à la fin des temps. Les médaillons conservés représentent en effet, soit des hommes portant des phylactères, soit des vierges sages et des vierges folles. Les hommes portant des phylactères sont très probablement des prophètes, dont le rôle principal a été d'annoncer la venue du Christ. La Bible recense seize prophètes : quatre "grands" et douze "petits". Or la rose occidentale de la cathédrale est une rose à seize rayons. Quant aux vierges sages et folles, il s'agit d'un thème iconographique lié au retour du Christ à la fin des temps et au Jugement dernier. Néanmoins, leur nombre dépasse rarement la dizaine ou la douzaine. Peut-être étaient-elles mêlées à d'autres personnages, comme les apôtres ou les Évangélistes ? Enfin, au centre, se trouvait une représentation du Christ. En revanche, rien n'est connu sur le décor original de la grande ouverture en arc brisé qui surmonte la rose. Comme toutes les verrières de la cathédrale, la rose souffre d'un manque d'entretien pendant la Révolution et profite sans doute de la restauration générale effectuée vers 1807. Elle est gravement endommagée par l'explosion de la poudrière du bastion Saint-Remy, le 13 octobre 1815, puis par un ouragan en décembre 1815. Une délibération du conseil de fabrique le signale clairement : la magnifique rose de l'orgue a été mise en pièces. Un premier devis de l'architecte-expert Louis Duroché, daté du 8 février 1816, abonde dans ce sens en estimant à la moitié de la rose la surface à réparer. Néanmoins, face à l'étendue des dégâts dans la ville et donc à l'énormité de la dépense, les travaux sont réduits au strict minimum, et de nouveaux devis revus à la baisse sont demandés. La rose est réparée vers 1817, en intégrant peut-être des panneaux ou des verres provenant de l'église abbatiale Saint-Yved de Braine, en cours de démolition partielle (d'après les archives diocésaines). Vers le milieu du 19e siècle, le baron de Guilhermy distingue dans le jour en arc brisé qui surmonte la rose, un vitrail du 16e siècle, comportant la représentation d'une sainte debout, accompagnée de moutons (peut-être sainte Geneviève). Malheureusement, rien ne permet de savoir s'il s'agit de panneaux posés dans cette ouverture au 16e siècle, ou s'il s'agit plutôt d'une restauration du début du 19e siècle, faite à l'aide de vitraux provenant de Saint-Jean-des-Vignes (Soissons) ou de l'église abbatiale de Braine.La rose est victime du siège et des bombardements de Soissons en octobre 1870. Malgré l'importance des dommages subis par le monument, et en dépit des difficultés financières générales, la verrière est réparée en 1872, ce dont témoignent les archives provenant de l'administration des Cultes. Les travaux sont alors réalisés par le peintre-verrier parisien Édouard Didron, et c'est probablement à son intervention qu'il faut attribuer les quelques personnages créés dans le goût du 13e siècle qui ont survécu au premier conflit mondial et sont actuellement intégrés à des verrières de complément.La grande rose occidentale, maintes fois restaurée, est presque totalement détruite au cours de la Première Guerre mondiale. Les quelques éléments subsistant au lendemain du conflit sont soigneusement démontés et conservés. La documentation du service des Monuments historiques et les archives de l'atelier Gaudin permettent de suivre les étapes de la reconstitution du monument et de la création d'une nouvelle rose. La restauration de la cathédrale, commencée par le chœur, moins atteint par les bombardements, gagne la nef vers la fin des années 1920. Un rapport de l'architecte Émile Brunet, du 7 février 1930, fait état de la possibilité de rendre au culte en 1931 la nef et ses collatéraux. Parmi les travaux qui restent à achever, figure la remise en état de la grande rose. Le peintre-verrier parisien Jean Gaudin, qui avait déjà doté de nouvelles verrières le bras nord du transept, soumissionne pour la rose le 28 juillet 1930. Les vestiges de l'ancienne rose, alors conservés dans des caisses au Panthéon, servent de source d'inspiration au verrier qui propose un projet dérivant de l'ancienne disposition. Une première maquette de Gaudin est présentée à la commission des Monuments historiques le 17 octobre 1930. Un certain nombre de corrections sont demandées par l'inspecteur général Eugène Rattier qui, entre autres remarques, recommande de donner un volume plus important au Christ central et de conférer une tonalité rouge à la surface des panneaux rayonnants. L'exécution du travail subit quelque retard, à cause de la réalisation de la verrière de la chapelle du Sacré-Cœur, d'une grève des ouvriers coupeurs et sertisseurs, et de contretemps. La réalisation de la verrière commence enfin au début de l'année 1931, menée de front dans les ateliers de Paris et de Roye-sur-Matz (Oise). Le vitrail achevé est posé à partir du lundi 20 avril 1931, peu de jours avant la grandiose cérémonie de reprise de possession de la nef (dimanche 26 avril 1931). Contrairement aux lancettes du bras nord du transept, il ne semble pas que Louis Mazetier ait participé à la conception de la rose. Son nom n'est jamais mentionné dans les archives de l'atelier Gaudin relatives à cette verrière. En revanche, le rapport de l'inspecteur Rattier semble attribuer la maquette à Jean Gaudin.Les rares éléments figurés de la précédente rose qui avaient survécu à la guerre, conservés au dépôt de Champs-sur-Marne, ont été intégrés à deux verrières de complément vers 1992. Ces deux vitraux, posés dans la baie 15 et la baie 116, ont été réalisés par l'atelier Le Chevallier, de Fontenay-aux-Roses.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Intérêt de l'objet

À signaler

Références documentaires

Dénomination du dossier

Sous-dossier

Intitulé de l'ensemble

Ensemble des verrières de la cathédrale

Référence de l'ensemble

IM02002768

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2004

Date de rédaction de la notice

2012

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Vue générale des grandes orgues. ; Vue générale de l'orgue et de la rose occidentale.
Vue générale des grandes orgues. ; Vue générale de l'orgue et de la rose occidentale.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Détail de la rose.
Détail de la rose.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
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Reproduction d'une photographie de P. Cavin représentant la tribune et la rose vers 1939, avant la reconstruction de l'orgue (A Évêché Soissons : 2 Y, Soissons-Cathédrale).  ; Reproduction d'une photographie de P. Cavin représentant la tribune et la rose vers 1939, avant la reconstruction de l'orgue (A Évêché Soissons : Série Y, Soissons-Cathédrale).
Reproduction d'une photographie de P. Cavin représentant la tribune et la rose vers 1939, avant la reconstruction de l'orgue (A Évêché Soissons : 2 Y, Soissons-Cathédrale). ; Reproduction d'une photographie de P. Cavin représentant la tribune et la rose vers 1939, avant la reconstruction de l'orgue (A Évêché Soissons : Série Y, Soissons-Cathédrale).
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général ; (c) Diocèse de Soissons
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Carte postale montrant une vue intérieure du massif de façade, vers 1918 (A Évêché Soissons : 4 Y, Soissons-Cathédrale). ; Vue intérieure du massif de façade, de la tribune des orgues et de la précédente rose, vers la fin du premier conflit mondial (A Évêché Soissons : 4 Y, Soissons-Cathédrale).
Carte postale montrant une vue intérieure du massif de façade, vers 1918 (A Évêché Soissons : 4 Y, Soissons-Cathédrale). ; Vue intérieure du massif de façade, de la tribune des orgues et de la précédente rose, vers la fin du premier conflit mondial (A Évêché Soissons : 4 Y, Soissons-Cathédrale).
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général ; (c) Diocèse de Soissons
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