Chapiteau (15) ; base (13) ; imposte (4) ; corbeau (4) ; modillon
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Ensemble de 15 chapiteaux, 13 bases, 5 tailloirs, 4 impostes, 4 corbeaux et divers modillons
Auvergne-Rhône-Alpes ; Allier (03) ; Saint-Menoux ; église paroissiale Saint-Menoux
03247
Anciennement région de : Auvergne
Souvigny
Église paroissiale Saint-Menoux
IA03000050
En village
Narthex ; choeur
Sculpture
Grès : taillé, décor dans la masse, décor en haut-relief
L'ensemble est réparti entre la décoration du narthex et ce qui reste de celle du chevet. Les quatre grands chapiteaux couronnaient les colonnes centrales, le grand chapiteau S une de celles du choeur. Outre ce dernier et sa base, sont d'origine les chapiteau et tailloir A ; chapiteau B (déposé, un angle manquant) ; chapiteau C (déposé, en 4 morceaux) ; chapiteau D (déposé, en 3 morceaux) ; bases C et D (déposées) ; chapiteau, tailloir et base E ; chapiteau, tailloir et base F ; chapiteau et base G ; chapiteau et base H ; chapiteau, tailloir et base I ; chapiteau et base J ; chapiteau et base K ; chapiteau et base L ; chapiteau et tailloir M ; chapiteau et base N ; ainsi que les quatre impostes O, P, Q et R.
Homme ; lion ; tête ; feuillage ; godron ; entrelacs ; billette ; pointe de diamant ; perle ; acanthe ; losange ; chevron ; être fantastique
Chapiteau A : lions, tête d'homme au crâne rasé, lion à tête humaine et oreilles pointues tirant la langue, masques, disques, carré de vannerie, godrons, cordon de billettes, torsade. Chapiteaux B, C, N : chapiteaux corinthisants à double couronne végétale. Chapiteau D : chapiteau à grandes feuilles (acanthes stylisées ?). Chapiteau E : chapiteau végétal habité à feuilles lisses (tête d'homme, homme en pied vêtu de braies). Chapiteaux F, G, H : chapiteaux dérivés du corinthien, à hélices. Chapiteaux I, J, K, L : chapiteaux dérivés du corinthien, à feuilles lisses. Chapiteau M : chapiteau dérivé du corinthien, à feuilles d'acanthes. Imposte O : losanges. Impostes P, Q, R : moulures superposées. Chapiteau S : dans un environnement végétal, tête d'homme souriant largement, coiffé d'une frange droite, et dont seul le bras gauche au coude replié et à la main fermée est visible (angle est) ; à côté d'un animal fabuleux à 5 têtes, tête humaine monstrueuse coiffée d'un chapeau à deux pointes dévorant la tête d'un lion et celle d'un homme agenouillé et vêtu (angle ouest). Corbeaux A, B, C, D : têtes humaines. Corniche en pointe de diamants, rang de billettes et de perles, supportée par des modillons à visages humains, animaux ou géométriques.
Chapiteau A : h = 78, la = 85 ; chapiteau G : h = 49, la = 61,5, pr = 32 ; base du chapiteau G : h = 27,5, ; base S : h = 30 ; la = 50 ; pr = 32,5. la = 49, pr = 29 ; base du chapiteau L : h = 29, la = 59, pr = 27.
Oeuvre restaurée ; partie en remploi
Diverses bases et chapiteaux ont été refaits à l'identique. Les morceaux d'origine sont partiellement conservés au sol dans le narthex.
3e quart 11e siècle
Le narthex du 11e siècle a conservé, malgré une restauration importante, pratiquement tous les éléments d'origine de sa décoration sculptée. Au moins deux artistes se sont partagé le travail. L'un d'eux s'est chargé des chapiteaux, bases, tailloirs et impostes, à l'exception de la baie haute surplombant l'entrée ouest. L'autre s'est réservé cette dernière, ainsi que les quatre corbeaux. On peut soupçonner que c'est également à lui que revint (au moins en partie) la décoration sculptée du choeur de l'église, puisqu'il est l'auteur d'un chapiteau historié et de sa base (S) en provenant. Ces derniers furent réutilisés au 12e siècle sur le côté extérieur nord du nouveau chevet, ce qui en a assuré la conservation. D'après l'iconographie de ce chapiteau (Jugement dernier), il devait décorer l'arrivée à l'autel. Sa base a la même taille que celles du narthex (G). Le chantier de l'abbatiale fut donc mené rapidement (et achevé) par une même équipe. Les sculptures, qui étaient vraisemblablement peintes, témoignent d'un goût pour les chapiteaux corinthisants, pour les bases traitées comme de véritables sculptures (M, N et S), et pour les bases à scotie placée entre deux tores. Les tailloirs et impostes, où la géométrie simple et pure domine, ne sont pas sans évoquer ceux de la crypte de Saint-Germain d'Auxerre (1023-1035). Les chapiteau et tailloir A sont à rapprocher de Saint-Aignan d'Orléans (crypte, 1029). Enfin, certains chapiteaux (G) évoquent fortement ceux de la nef de Bernay (vers 1060). L'ensemble pourrait donc dater, au plus tard, des années 1060-1070. L'hypothèse d'un art archaïque et maladroit des années 1100 semble peu plausible au regard de la qualité artistique des nombreuses oeuvres sculptées dans le 2e quart du 12e siècle dans le canton de Souvigny. Il semble plus logique de supposer qu'un temps plus long se soit écoulé entre des changements de style aussi radicaux. En outre, l'édifice du 11e siècle n'était pas une modeste église paroissiale, mais une abbatiale de belle taille destinée à recevoir des pèlerins, et ayant la faveur de donateurs importants comme les Bourbons, qui figuraient parmi les principaux fondateurs de l'abbaye. Lors des restaurations de Durand vers 1850, les chapiteaux sont décapés, perdant leurs badigeons blancs du 17e siècle, mais aussi leur polychromie romane. En 1888, Selmersheim dépose les chapiteaux, bases et tailloirs trop usés et les fait refaire à peu près à l'identique. Sur les quatre grands chapiteaux qui couronnaient les colonnes centrales, un seul est laissé en place (A). Une gravure (fautive) du début du 19e siècle et une photographie de 1883 donnent l'aspect de ces éléments encore en place, depuis l'angle nord-est de la pièce.
Propriété de la commune
1840 : classé au titre immeuble
À signaler
Dossier individuel
2003
2003
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