Peinture monumentale
Peinture monumentale romane de l'abside
Occitanie ; 09 ; Montgauch ; Eglise
09208
Ariège
Saint-Lizier
Lacraste
Eglise
IA09004134
En village
Abside : mur et voûte
Peinture murale
Enduit : peinture à la chaux, polychrome
Dans son rapport sur l'étude des peintures, J.-M. Stouffs donne les résultats de deux séries de prélèvements qui nous montrent que la palette utilisée est assez large avec un recours à des mélanges de pigments très intéressant pour obtenir la teinte désirée. Il précise que, dans l'état actuel des investigations, il est difficile de dire si nous sommes en présence d'une peinture réalisée à fresque ou à la détrempe.
Christ, Tétramorphe ; Annonciation, Visitation, scène (songe : Joseph), Nativité, Adoration des Mages ; entrée à Jérusalem ; Crucifixion, flagellation, résurrection : soldat ; Jugement dernier
La conque absidiale a été décorée d'une Maiestas Domini où le Christ bénissant est assis de face dans une mandorle orfévrée multicolore décorée de trait ondulés. Les quatre Vivants de l'Apocalypse l'accompagnent ainsi qu'un chérubin et un séraphin qui se tiennent debout dans la position de l'orant. Sous la mandorle sont peintes quatre jarres jaunes et une rouge.£Au dessous, dans la partie tournante de l'abside, le décor s'articule en trois registres superposés. Un cycle de 5 scènes de l'Enfance en miniature est logé dans les écoinçons des fenêtres. De gauche à droite l'Annonciation, la Visitation, le Songe de Joseph, la Nativité et peut-être une Adoration des mages. Un grand cycle de la Passion occupe une grande partie du décor dans les deux registres inférieurs. Il commençait par une Entrée à Jérusalem aujourd'hui disparue comme les scènes suivantes. Seuls des vestiges de la scène de la Flagellation sont visibles. Au centre du mur prend place une grande Crucifixion. Des fragments d'une Résurrection sont encore conservés.£A la voûte de la travée droite du choeur est peint un Jugement dernier.
Il y a environ 100 m2 de surface peinte.
Oeuvre restaurée ; manque
La restauration a été réalisée par Pierre Bellin en 1971 et Ernest Eczet en 1979. A la fin de l'année 2000, une étude à été faite par J.-M. Stouffs suivie d'une intervention de consolidation d'urgence. Il reste à compléter la consolidation des enduits, à rétablir la cohésion du mortier, surtout pour le haut de la voûte de la travée du choeur, à traiter les sulfates dans les enduits, à nettoyer la couche picturale et enfin à la restaurer. La voûte continuant à se dégrader et par la même entrainant la dégradation des peintures il est indispensable d'intervenir afin de conserver ce décor unique.
Limite 12e siècle 13e siècle
Ces peintures ont été découvertes en 1957 par l'abbé Denjean sous un enduit de plâtre du 19e siècle. Elles sont décrites en 1981 par Marcel Durliat dans le numéro 115 de la Revue des Monuments historiques. Dans le cul-de-four de l'abside, la Cour céleste entourant le trône de Dieu est réduite aux symboles des évangélistes, au chérubin et au séraphin. Au-dessous, la partie tournante de l'abside comportait trois registres superposés dont la hauteur allait en croissant de haut en bas. Très à l'étroit entre les archivoltes des fenêtres apparaît un cycle de l'Enfance du Christ, comprenant l'Annonciation, la Visitation, le Songe de Joseph, la Nativité et l'Adoration des mages. Du registre intermédiaire développé entre les fenêtres il ne subsiste qu'une faible partie de l'Entrée du Christ à Jérusalem. Le registre inférieur est le mieux conservé. Il correspond à un cycle de la Passion et de la Résurrection. Sous la fenêtre centrale, le Christ est figuré sur la croix entre le porte-lance et le porte-éponge, Marie et saint Jean. Les anges présentant le Soleil et la Lune donnent à la scène sa dimension cosmique. A gauche de la Vierge subsistent les restes d'une Flagellation et à droite de saint Jean les soldats de la Résurrection. Sur la voûte en berceau du choeur, le Jugement dernier était présidé par un grand Christ, dont on n'aperçoit plus que les pieds. Au sud, les scènes distribuées sur deux rangs montrent successivement : les trois patriarches Abraham, Isaac et Jacob tenant les âmes des Justes dans leur sein, puis une résurrection des morts et un ange accueillant un élu dans le Paradis ; pour finir, un groupe d'élus assis sur des trônes et coiffés d'une couronne. Au nord, on ne distingue plus que les restes infimes de deux compositions : l'une représentant peut-être un des anges du Jugement dernier s'adressant à des vivants, l'autre correspondant à la représentation de l'Enfer. Sur ce décor, on voit s'atténuer la tension qui caractérisait les peintures jusqu'alors. Elles deviennent moins décoratives et on progresse vers plus de sensibilité. Elles s'intègrent à la petite dizaine d'oeuvres romanes des Pyrénées françaises et sont datées de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle.
Propriété de la commune
Eglise classée MH le 23/07/1962.
À signaler
Saint-Cyr (269234 à 269238, 270031 à 270038) ; SDAP ; SRI (96090121 à 125) ; CRMH (99095358 NUC à 371, 99095373, 99095375, 99095376, 99095379)
Dossier individuel
1995
2000
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47