Pressoir à fruits
Pressoir à raisin
À vis centrale
Pressoir à raisin, à vis centrale
Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Morey-Saint-Denis ; domaine du Clos de Tart (non étudié)
21442
Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté
Côte-d'Or
Gevrey-Chambertin
Clos de Tart (le)
Domaine du Clos de Tart (non étudié)
Isolé
Dans le bâtiment attenant au logis, en rez-de-chaussée
Charpenterie ; ferronnerie
Chêne ; sapin ; fer : fondu, forgé
Ce pressoir à vis centrale en fer, au bâti en chêne et en sapin, qui a, très vraisemblablement, été conçu pour l'emplacement qu'il occupe encore aujourd'hui, présente la particularité d'être ancré dans les murs de la cuverie et arrimé à la charpente du bâtiment. Ainsi, la vis centrale, en fer, est retenue à deux poutres croisées : la poutre transversale est ancrée à ses deux extrémités dans le gros-oeuvre du bâtiment et la seconde poutre est suspendue, à l'avant, à un entrait de ferme, les murs latéraux de la cuverie ayant permis de faire l'économie des poteaux qui constituent habituellement le bâti de ce type de pressoir. La roue de presse, à gorge, en chêne, comprend douze rayons dépassants, quatre d'entre eux étant assemblés à des liens de renfort. La jante est boulonnée, comme le mouton. Douze madriers constituent la grande maie de ce pressoir, l'une des plus importante pour ce type de machine. La maie est supportée par six troncs de chêne, simplement équarris, posés en travers sur la fosse et bloqués par un septième tronc boulonné au pied de la vis. Le long treuil est actionné par une roue à écureuil, grande calandre à huit rayons, quatre d'entre eux, comme la roue de presse, étant assemblés à des liens de renfort. De longues chevilles traversent la jante. La longueur inhabituelle du treuil et la présence sur le rouleau de deux crochets opposés, en fer forgé, témoignent de l'adoption du système dit 'à corde continue', la corde se déroulant d'un côté et s'enroulant simultanément de l'autre pendant les opérations de presse. Deux estrades en bois, accessibles par deux degrés de trois marches, ont été posées à hauteur de la maie pour faciliter les travaux de chargement du pressoir.
Pressoir : la = 650 ; pr = 500. La profondeur est celle du pressoir seul, sans le treuil. Maie : la = 350 ; pr = 390. Roue de presse : d = 220. Roue à perroquet : d = 330. Treuil : l = 600.
En état de marche
16e siècle (?) ; 19e siècle
Le bâtiment d'habitation du domaine du Clos de Tart, ancienne dépendance de l'abbaye bénédictine de Tart-le-Haut, a été profondément remanié et les bâtiments annexes, cuveries et remise au pressoir, ont été partiellement reconstruits au 19e siècle. Le bâtiment qui aujourd'hui encore abrite le pressoir a toutefois conservé des éléments de charpente du 16e siècle, comme en témoigne la présence d'un blason armorié sculpté en partie haute du poteau auquel est ancré le treuil. C'est la présence de ce blason qui explique que ce pressoir est traditionnellement daté du 16e siècle. S'il est possible que certains éléments de sa structure soient contemporains de la charpente de la cuverie, en revanche, il ne fait aucun doute que la plupart des pièces les plus exposées à l'usure ont été changées au 19e siècle. C'est très vraisemblablement le cas des poutres en sapin qui maintiennent la vis, de la roue de presse et de la grande roue à cabestan refaites sans doute quand fut substituée à l'ancienne vis en bois l'actuelle vis en fer. D'après l'actuel propriétaire, le pressoir du Clos de Tart aurait été utilisé jusqu'en 1924.
Propriété privée
Avec quelques pressoirs de la Côte bourguignonne, quelques rares machines de Saône-et-Loire et de l'Yonne, le pressoir à vis centrale de Morey-Saint-Denis est un des derniers pressoirs pré-industriels bourguignons de ce type qui soit parvenu jusqu'à nous. Il est en outre très vraisemblablement dans sa cuverie d'origine et même si sa structure a été très largement refaite, il reste un témoignage important de ce qu'étaient ces pressoirs des grands domaines viticoles et des abbayes. Sa structure, enfin, présente l'intérêt d'être originale puisque le bâti, tout à fait atypique, a été conçu pour le lieu où il a été conservé. Ce pressoir, qui n'a été l'objet à ce jour d'aucune mesure de protection, mériterait pourtant d'être protégé au titre des monuments historiques.
À signaler
Dossier individuel
2002
2004
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55