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Plateforme ouverte du patrimoine

ensemble de 2 machines à pressurer : pressoirs à raisin à levier et contrepoids mobile

Désignation

Dénomination de l'objet

Machine à pressurer (2)

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Pressoirs à raisin

Appellation d'usage

À levier

Titre courant

Ensemble de 2 machines à pressurer : pressoirs à raisin à levier et contrepoids mobile

Localisation

Localisation

Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Chenôve ; rue Roger Salengro ; cuverie du Clos de Chenôve (non étudiée)

Numéro INSEE de la commune

21166

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Côte-d'Or

Canton

Dijon 4e

Adresse de l'édifice

Roger Salengro (rue)

Nom de l'édifice

Cuverie du Clos de Chenôve (non étudiée)

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Au centre de la halle de la cuverie, au rez-de-chaussée

Description

Catégorie technique

Charpenterie ; ferronnerie

Matériaux et techniques d'interventions

Chêne (structure) ; orme ; frêne ; fer

Description matérielle

Les deux pressoirs du Clos de Chenôve, ancienne cuverie des ducs de Bourgogne, sont situés au centre de la vaste halle où ils occupent la presque totalité du vaisseau central, à l'exception des deux travées extrêmes. Il s'agit de pressoirs à levier, à contrepoids mobile et à vis actionnée par un étiquet. Ils sont implantés dans le même axe, dos à dos, et solidarisés en partie basse par un tronc de chêne commun ancré dans le sol et par quatre moises longitudinales boulonnées à la partie supérieure des jumelles, moises qui sont peut-être d'ailleurs des adjonctions tardives. Les jumelles de chaque pressoir sont en outre assemblées aux madriers jumelés du chantier. Des jambes de force épaulent les fausses jumelles. Les madriers des maies reposent sur de puissants troncs de chêne équarris, soulagés dans leur partie médiane par des plots maçonnés. Les superstructures, que renforcent potelets et croix de saint André, sont ornées, en façade, de bandeaux moulurés et de colonnettes. Les vis des deux pressoirs sont lestées par de lourds contrepoids mobiles logés dans des puits circulaires appareillés. Ces contrepoids, en pierre de taille, sont suspendus par leurs moises au collet des vis. Quatre madriers, assemblés aux pièces moisées retiennent les blocs de pierre de taille du contrepoids par des épaulements et des agrafes en fer forgé. Le pressoir antérieur, le plus puissant des deux, est équipé d'un lourd levier constitué de quatre troncs surchargés par un cinquième tronc posé sur l'extrados. La vis en bois de ce pressoir a été remplacée par une vis en fer, mais la lanterne, renforcée par des étriers en fer forgé, a été conservée. En outre, aux deux étiquets fut adjoint un volant, à jante de bois et rayons de fer, mu par une corde tirée par un cabestan. Le levier du pressoir postérieur n'a pas été surchargé. Il est tiré par une vis en bois qu'actionnent deux étiquets. Ce pressoir, en état de marche, est utilisé chaque année à l'occasion de la fête annuelle de la pressée, journée festive qui a lieu les troisièmes samedi et dimanche de septembre.

Dimensions normalisées

L = 1020 ; Longueur du pressoir antérieur donnée en cm. La largeur des pressoirs est égale à la profondeur des maies. Pressoir antérieur, levier : l = 990 cm ; maie : la =370 cm , pr = 500 cm ; contrepoids = 5500 kg environ. Pressoir postérieur, l = 875 cm ; levier : l = 805 cm ; maie : la = 320 cm, pr = 390 cm ; contrepoids = 5000 kg environ.

État de conservation (normalisé)

Hors état de marche ; en état de marche

Précisions sur l'état de conservation

Pressoir antérieur : hors état de marche ; pressoir postérieur : en état de marche

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

13e siècle ; 2e moitié 14e siècle ; 1ère moitié 15e siècle ; 16e siècle ; 1er quart 17e siècle

Année de création

1238 ; 1401 ; 1449 ; 1630

Description historique

Des pressoirs sont attestés au Clos de Chenôve en 1238. L'étude du gros-oeuvre de la cuverie, les observations faites sur les pressoirs et les analyses dendrochronologiques effectuées par le laboratoire de chrono-écologie de Besançon, confirment ce que révèlent les textes d'archives consultés : les pressoirs, qui sont refaits à neuf vers 1401, sont régulièrement réparés entre 1366 et la date de leur réfection. En 1366, 'le matis' (la maie) du pressoir antérieur est refait. En 1372, c'est un 'arbre du treuil' (un tronc de levier) et une vis qui doivent être remplacés. Six ans plus tard, c'est la vis 'du pressoir devers le clos' (le pressoir postérieur) qui 'rompue par pourriture' doit être changée. En outre, les analyses de dendrochronologie nous apprennent que le contreventement des deux pressoirs ainsi qu'une jumelle du pressoir antérieur sont refaits au milieu du 15e siècle (bois coupés en 1449) et que deux des quatre troncs de chêne qui constituent le levier du grand pressoir sont remplacés un siècle plus tard. Un procès-verbal de 1560 précise que la vis et l'écrou du gros pressoir doivent être refaits avant les vendanges. En 1643, enfin, les textes nous apprennent que 'le bastiment est en masure', que le pressoir 'qui est au bout de la porte du costé du cloz est entièrement ruyné' et que l'autre pressoir a été brûlé par les soldats de l'armée de Gallas. Malgré tous ces aléas, les deux pressoirs sont parvenus jusqu'à nous et les réfections de 1449 et de 1630 sont confirmées par l'analyse des bois.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Date et typologie de la protection

1934/07/03 : inscrit au titre immeuble

Observations

De conception singulière, les deux pressoirs jumelés du Clos de Chenôve, sont parmi les derniers témoins d'un type qui semble avoir été surtout utilisé dans le nord-est de la France, en Champagne-Ardennes, en Alsace et outre Rhin, mais qui a pratiquement disparu puisqu'on ne mentionne plus aujourd'hui pour la France que quelques grands pressoirs lorrains, à raisin ou à pommes, qui se différencient d'ailleurs par leur structure des pressoirs de Chenôve. Bien que ces pressoirs comptent parmi les machines les plus anciennes de Bourgogne, ils constituent, à l'évidence, un perfectionnement du système habituel des grands pressoirs dits 'à taissons'. Moins exposés à la pourriture que les taissons enterrés, ces contrepoids mobiles présentent en outre l'avantage d'éviter les pressions excessives et d'assurer une pression régulière et continue sur les marcs. Les taissons, la vis et le levier, sujets au déchaussement sur les appareils traditionnels, étaient ménagés par l'effet tampon du contrepoids qui se soulevait quand la pression devenait excessive. La masse du contrepoids participait ainsi à l'effort de presse tout en régulant la pressée.

Intérêt de l'objet

À signaler

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2002

Date de rédaction de la notice

2004

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55

Vue du pressoir postérieur.
Vue du pressoir postérieur.
© Inventaire général, ADAGP
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