Pressoir à fruits
Pressoir à raisin
À levier
Pressoir à raisin, à levier
Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Fixin ; domaine du Clos de la Perrière (non étudié)
21265
Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté
Côte-d'Or
Gevrey-Chambertin
Domaine du Clos de la Perrière (non étudié)
En village
Dans l'angle sud-est du cellier
Charpenterie ; ferronnerie
Chêne (structure) ; orme ; frêne ; fer
Le pressoir est situé dans le cellier du domaine, où il occupe les deux premières travées orientales. C'est un pressoir à levier monoxyle tiré par une vis en bois retenue par des taissons enterrés taillés dans la fourche naturelle d'un chêne. La vis est actionnée par un étiquet, longue perche en frêne, à épaulement, glissée dans la mortaise traversante de la lanterne. Cette dernière est renforcée par des cerclages en fer forgé. L'écrou de la vis est en orme. Les colonnes massives, qu'épaulent des jambes de force, sont contreventées en partie haute par des poutres longitudinales solidarisées par un potelet et deux croix de Saint-André. Deux pièces transversales, appelées 'chapeaux' par certains auteurs, maintiennent l'écartement des colonnes. Le chapeau antérieur, à intrados en arc segmentaire, est renforcé par de courts aisseliers qui s'appuient sur les fausses jumelles. Le levier est constitué par un tronc de chêne dont la fourche naturelle enserre la vis. De longs étriers en fer forgé retiennent l'écrou de la vis aux deux branches de la fourche. Les quatorze madriers de la maie reposent sur trois troncs de chêne équarris. Ces derniers, qui s'appuient sur les patins du chantier, portent au centre sur un bloc en pierre de taille. Le levier, fragilisé par une pourriture importante, localisée principalement au droit de la maie, a été renforcé par une poutrelle métallique, cette dernière ayant vraisemblablement accéléré le processus de dégradation.
Pressoir : l = 750. Levier : h = 55 ; la = 85. Maie : la = 275 ; pr = 365. Vis : d = 25. Etiquet : l = 330.
Hors état de marche
16e siècle (?)
Ce pressoir à levier est conservé dans le cellier du domaine, situé à l'étage de soubassement du bâtiment principal. Le cellier, dont les deux berceaux sont couverts de voûtes d'arêtes, est fragmenté en deux salles que sépare un mur de refend transversal. La salle sud, à deux travées, est dite 'à pieds carrés' dans un acte de vente de 1622, et la salle nord, à trois travées, est dite 'à pieds ronds', les voûtes de ces deux salles retombant respectivement sur des piles quadrangulaires à tailloir et des colonnes cylindriques à corbeille lisse. C'est dans la salle sud qu'est remisé le pressoir où il occupe les deux travées orientales. Ce pressoir, qu'aucun élément de structure ne permet de dater précisément, est sans doute postérieur au 13e siècle. Un pressoir est mentionné dans l'acte de vente de 1622 : 'En dessous des dites chambres et salles y a une cave, dite la grande cave et ensuite d'icelle un pressoir où il y a deux cuves, tenant chacune environ cinq queues, où l'on met les raisins en temps de vendange ; la dite cave et pourpris du pressoir voûté soutenu par des piliers ronds et quarrés' (texte rapporté par François Peynard). Il est vraisemblable, toutefois, que ce pressoir, sans doute ruiné par les Huguenots qui pillèrent le domaine en 1596, fut l'objet de restaurations importantes quand Jean Bouhier se rendit acquéreur du domaine en 1622, la plupart des auteurs rapportant que les portes du domaine furent brûlées, la tour détruite et les caves pillées. Quoi qu'il en soit, ce pressoir fut vraisemblablement conçu pour l'emplacement qu'il occupe aujourd'hui ou, pour le moins, pour le cellier du domaine. C'est en tous cas ce que laisse supposer l'analyse de sa structure dont l'encombrement est très étroitement adapté au volume du cellier. (La voûte a même été piochée au droit de la vis afin d'augmenter la course du levier).
Propriété privée
2000/02/03 : classé au titre immeuble
Une analyse dendrochronologique serait très utile pour connaître la date des bois qui constituent la structure de ce pressoir qui est, avec les quatre pressoirs à levier du Clos de Vougeot, à l'origine de la plupart des pressoirs à levier bourguignons et peut-être un des plus anciens. Comme les machines du Clos de Vougeot, sa structure au levier monoxyle et l'utilisation d'un étiquet en font un des pressoirs les plus archaïques qui ait été conservé. L'extension récente de la protection qui touchait jusqu'alors les bâtiments du Clos de la Perrière, et qui s'étend désormais au pressoir, est des plus justifiées.
À signaler
Dossier individuel
2002
2004
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55