Chef-reliquaire
De sainte Sabine
Chef-reliquaire de sainte Sabine
Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Sainte-Sabine ; église paroissiale Sainte-Sabine
21570
Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté
Pouilly-en-Auxois
Église paroissiale Sainte-Sabine
IA21000366
En village
Orfèvrerie
Argent : repoussé, ciselé, estampage, gravé, doré
Le reliquaire est formé de plusieurs plaques d'argent repoussé, où sont modelés le visage et une partie de la chevelure, le raccord s'effectuant à l'arrière à l'aide d'une petite pièce triangulaire découpée en zig-zag. La calotte crânienne, percée au sommet d'une ouverture quadrilobée laissant apercevoir la relique, est constituée de deux pièces circulaires excentrées, assemblées par une découpe crénelée, et d'un bord rapporté, dont la soudure est renforcée par de petits clous. Un diadème en forme de bandeau encadré de deux chaînes torsadées porte, gravé en lettres gothiques sur fond hachuré, le début de la Salutation angélique. Il pivote, ainsi que la calotte, autour d'une charnière fixée sur le front, et assure la fermeture du reliquaire par une serrure à moraillon. Autour de l'ouverture sont répartis dix petits trous dans lesquels passe un lacet qui porte, sur la relique même, les sceaux épiscopaux. Au niveau du cou, une frise au décor estampé, fixée par des rivets, est soudée à une plaque unie formant la base. Le diadème, la partie antérieure de la chevelure et la frise de la base sont rehaussés de dorure.
Sainte Sabine : tête, couronne ; ornementation (rinceaux)
Décor de rinceaux sur la frise inférieure.
H = 22,8 ; la = 17,5 ; pr = 17 ; Base : la = 14,6 ; pr = 9,6. Calotte : d = 16,4 à 17. Diadème : d = 17,5. Ouverture quadrilobée : d = 5,2.
Oeuvre restaurée
Le reliquaire a été restauré, probablement au tout début du 20e siècle, à l'époque de son classement ; sur des photographies anciennes, on voit sur le front une large balafre surmontée d'une zone dégradée.
Poinçon de ville ; poinçon de maître (non identifié) ; inscription (gravée)
Poinçons insculpés sur la base : écu aux armes de Bourgogne ancien, surmonté à gauche d'une fleur de lys, à droite d'un D gothique (poinçon de ville de Dijon au début du 15e siècle) ; la pointe de l'écu empiète sur un autre poinçon en forme de O ou d'anneau (poinçon de maître dijonnais) ; le poinçon de maître a été attribué, sans aucune certitude, à l'orfèvre Oudot des Grés. Inscription gravée en lettres gothiques sur le diadème : AVE MARIA GRACIA PLENA DOMYNUS TECUM B[E]NEDICTA TU IN MULERIBUS ET.
Bourgogne, 21, Dijon
1ère moitié 14e siècle (?) ; 15e siècle
Rapportée de Rome par un moine de La Bussière peu après la fondation de cette abbaye cistercienne en 1131, la relique du chef de sainte Sabine, veuve et martyre romaine du IIe siècle, demeura au village de Lassey - devenu par la suite Sainte-Sabine - à la suite de circonstances imprévues. La tradition rapporte que le religieux, malade, décéda en cet endroit, et que ses frères venus chercher la relique (constituée d'une moitié du crâne) ne purent parvenir à l'emporter. Le traitement assez schématique des traits du visage ne permet pas une datation précise du reliquaire, d'autant que cette catégorie d'objets se prête souvent à un certain archaïsme. Les yeux en amande aux pupilles gravées, la bouche large et mince et le nez droit aux narines renflées sont très proches de ceux du chef-reliquaire du pape saint Alexandre conservé à Bruxelles, mais aussi des chefs de saint Benoît à Saint-Polycarpe (Aude) et de saint Adrien du trésor de la cathédrale de Tours ; ce dernier présente un traitement de la chevelure assez voisin, bien que plus raffiné. Les cheveux ondulés indiquent le 14e siècle, de même que la forme quadrilobée de l'ouverture et la petite boucle dissimulée dans les mèches de la chevelure près de l'oreille gauche, détail qui n'apparaît pas avant la fin du 13e siècle. La réalisation de l'oeuvre pourrait être liée à l'achèvement de l'église vers 1300-1320. A l'origine, le reliquaire devait comporter, sinon une amorce de buste, du moins un cou plus élancé : une trace de brisure sous le menton, le fait que le rinceau estampé ornant la base soit coupé et que son axe ne coïncide pas avec celui du visage, que la chevelure s'interrompe brutalement, témoignent d'un remaniement de la partie inférieure, sans doute rendue nécessaire par un accident. La présence, sur la plaque servant de base, de poinçons que l'on peut situer au début du 15e siècle, confirme une restauration ancienne. Par ailleurs, le diadème, sur lequel est curieusement gravée la première partie de l'Ave Maria, est manifestement mal adapté à la découpe de la calotte, qui dépasse à l'arrière ; il pourrait s'agir du réemploi partiel d'un bandeau ornant auparavant la base d'une statue de la Vierge ou d'une Annonciation et la graphie de l'inscription indique aussi le 15e siècle. L'attribution de l'oeuvre à l'orfèvre dijonnais Oudot des Grés, dont l'activité est connue entre 1360 et 1398, ne peut être retenue, puisque le poinçon de maître est insculpé sur la partie restaurée du reliquaire ; en supposant que cet orfèvre ait été encore en activité au début du 15e siècle, il n'est pas certain qu'il soit l'auteur de la restauration, l'initiale O du poinçon pouvant désigner un autre orfèvre, comme Oudot Douay.
Propriété de la commune
1901/08/09 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
1987
2005
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55