Photographie
Photographie aérienne de la baie d'Yffiniac
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Langueux ; Briqueterie (rue de la)
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Langueux
Boutedville
Briqueterie (rue de la)
En écart
Topographie
Papier
Photographie : tirage papier en couleur.
L = 18 ; la = 24
4e quart 20e siècle
La baie de Saint-BrieucCette photographie du fond de baie, côté Langueux, permet de distinguer la topographie de la baie d'Yffiniac : la circulation des eaux (hydrographie marine de la baie), les terres gagnées sur la mer, les polders, les formes d'habitat groupé, les voies de circulation, la digue.Conséquence de l'activité des salines et de l'essor du maraîchage, la moitié de la population langueusienne est concentrée sur la frange littorale dés la fin du 18e siècle. Les maisons sont perpendiculaires au rivage pour se protéger de la mer et des vents. Aujourd'hui, l'organisation de l'habitat aux Grèves montre toujours l'étroite relation des hommes avec l'estran.La baie de St Brieuc est une vaste étendue sablo-vaseuse entre terre et mer. Le fond de la baie est cerné par la pointe du Roselier à l´Ouest, Morieux à l´est, Yffiniac au Sud.Cinquième baie au monde et deuxième en France pour l´importance des marées, la mer découvre lors des grandes marées 2000 ha de sable. Cette portion du littoral comprise entre les plus hautes et les plus basses mers s´appelle l´estran. Cet estran est parcouru de « filières « (chenaux d´écoulement des rivières et des marées) qui se déplacent en fonction de la sédimentation. Milieu riche et fertile, les vasières du fond de baie sont le point de départ de nombreuses chaînes alimentaires. La richesse écologique et la biodiversité de toute la baie dépendent de l´estran.Les espaces littoraux remarquablesLes sites littoraux remarquables de la commune de Langueux représentent une surface totale de 465 ha 17, dont 351 ha 77 entièrement sur le DPM (marais maritime de l'anse d'Yffiniac), 2 ha 38 de polders (végétation des digues), 73 ha 13 de coteaux et vallons de Boutdeville, La Cage (falaises et abords, zones boisées proches du rivage) et 37 ha 89 de zones boisées sur le Vau Hervé et les vallées de Douvenant. Cette anse naturelle fait partie de l'ensemble paysager, écologique et biologique du fond de la baie de Saint-Brieuc (unité paysagère, intérêt botanique, géologique). Elle fait partie de la Réserve Naturelle, avec un niveau de valeur européen pour l'avifaune hivernante (ZNIEFF type I et II, ZICO). Les usages traditionnels de pêche à pied, de pacage sur les herbus et d'agriculture littorale maintiennent des relations ethno-écologiques avec cet espace côtier. Cependant, le phénomène d'eutrophisation des eaux de la baie, liées aux marées vertes posent le problème de l'industrialisation de certaines activités agricoles et de la rurbanisation du littoral (proximité de la Grève des Courses). La réponse passe certainement par la maîtrise de la qualité de l'eau des bassins versants, et le maintien de zones-tampons entre la Réserve Naturelle et les zones urbanisées (polders, activité agricole extensive).Les projets d'aménagementDepuis 1760 et pendant plus de deux siècles, le fond de la baie a été menacé par divers projets d´assèchement ! Les premiers visaient à y développer l´agriculture. Cette vaste étendue dégagée à marée basse suscite des convoitises. Cependant, la construction d´une digue viendrait en opposition avec les intérêts des sauniers et des seigneurs locaux.En 1762, Lefebvre de la Brulaire, un riche propriétaire, commence la construction d´une digue de 3.5 km de long et 230 m de large entre la Pointe d´Hillion et celle du Roselier . Les terres cultivables gagnées par la digue lui reviennent en échange d´une redevance au roi. Le projet est abandonné cinq ans plus tard sous des protestations des sauniers qui avaient besoin du sable de l´estran pour fabriquer le sel.Usagers de l´estran : vers la défense d´un intérêt communEn 1833, le nouveau projet d´endiguement de la baie a suscité l´opposition, à la fois des sauniers, et des autre usagers de l´estran. Les maraîchers y prélèvent la marne, les habitants de Cesson y nourrissent leurs cochons et les éleveurs y trouvent d´excellents prés-salés.Par ailleurs, les salines, plaque tournante de l´économie locale, procurent des revenus à une grande partie de la population des communes environnantes. Ainsi, exploitants de marne, commerçants du bois, maraîchers, éleveurs, négociants furent tous solidaires des sauniers contre le projet d´assèchement.Les maraîchers avaient l'habitude de prélever de la marne tant pour amender leurs terres que pour consolider la digue, combler et assécher leurs parcelles, souvent inondées par les grandes marées, enfin pour faire barrage à la mer.Pour exemple : la demande de concession de Jean Allouis en 1888, sur les bords de la rivière de l'Urne, en Langueux, pour y prendre des mottes destinées à soutenir ses terres. En 1904, François Le Corguillé demande aussi une concession sur le DPM afin de réparer les dégâts causés aux digues par la mer. Cette forme d'appropriation pratique et symbolique des marais littoraux va permettre de mettre en parcelle ces terres marines et de cadastrer une partie de l'estran poldérisé.
Propriété d'un établissement public
Dossier individuel
2003
2003
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