Bateaux de charge : cabotage
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Pléneuf-Val-André
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Pléneuf-Val-André
Dahouët
En ville
"L'essor du commerce à Dahouët du Moyen-Age à l'époque contemporainePendant la période du Moyen-Age, le port de Dahouët fut le débouché maritime de Lamballe surtout dans l'Angleterre du Sud-Ouest : 13 navires de Dahouët sur 36 navires étrangers entre 1381 et 1400, malgré la vétusté des aménagements du port, qui ne permettaient pas de recevoir des tonnages accrus. De plus Lamballe qui, contrairement à son ancienne rivale Saint-Malo, a payé sa fidélité au duché puis à la Ligue par des pillages multiples des royalistes, ne peut développer son port avant le 19ème siècle. Il fallut attendre la reprise de l'activité de la capitale du Penthièvre pour voir se concrétiser la construction de la route Lamballe-Dahouët et le déroctage de la grande passe du port. La construction des quais à Dahouët et l'ouverture de la nouvelle route de Lamballe en 1803, allaient marquer le démarrage réel du port et l'essor du cabotage.Le 19ème siècle : siècle des épopées maritimesCe ne fut qu'en 1815 que se termina la guerre maritime franco-anglaise, qui ne permettait les expéditions commerciales et la grande pêche que pendant les trêves.D'autre-part au 19ème siècle, la misère sévissait dans les campagnes, et seule la reprise de l'activité de grande pêche après ces guerres de l'Empire allaient permette de sauver de la famine les populations littorales engagées dans cette épopée maritime, qui se développa en baie de Saint-Brieuc jusqu'en 1862, pour le flottille morutière de Terre-Neuve (avant l'épopée islandaise). Une industrie maritime était née en Côtes du Nord, de loin la 1ère industrie du pays, après le déclin de l'industrie toilière. Pendant la décennie allant de 1820 à 1830, six bateaux de commerce vont être armés par des négociants lamballais :La Joséphine, 29 tonneaux, armement Rouxel, capitaine RozéLes Trois Soeurs, 54 tonneaux, armement Carfort, capitaine Laurent HamonetL'Alcyon, construit à Dahouët, 28 tonneaux, armement Quérangal et Cie, capitaine DerlotLa Sidonie, 180 tonneaux, armée par trois négociants associésLe Calvados, 63 tonneaux, armement Le Bret, capitaine Hippolyte Grimaud.Ces navires transporaient surtout des chargements de blé pour les ports de Brest, Saint-Malo, Le Havre. Certaines années, on y embarquait jusqu'à 4000 tonneaux de cette denrée. Vers 1835, on prolongea le court quai qui existait alors.Le commerce triangulairePlusieurs armateurs de Dahouët armaient pour la grande pêche en Islande, tandis que des importateurs-exportateurs, telle la maison Dagorne depuis 1876, affrétaient des goélettes emportant entre 2500 et 1000 tonnes de pommes de terre vers le Portugal, qui les utilisaient comme semences. Ces goélettes revenaient chargées de sel, qui, entreposé dans les "greniers à sel", était ensuite chargé sur les navires en partance pour Islande et utilisé pour conserver le poisson séché sur les bancs. Le bâtiment chasse-marée le « Saint-François » de l´armateur Rubin de Ray, construit en 1829 à Saint-Vaast la Hougue, était inscrit au registre Veritas et assuré en 1857 par la Cie Universal Lloyd pour ce commerce.A la même époque, le navire bisquine Saint-François, appartenant depuis 1839 à plusieurs quirataires, dont pour un quart au capitaine Le Bret et un autre quart au meunier Sorgniard, fut vendu par les veuves respectives en 1851 à un sieur Victor Henri Visdeloup de la Villebéart.Le commerce maritime à la voile connut sa première crise avec la concurrence du vapeur et du chemin de fer, après la guerre 1914-1918. Les Lamballais préférant le chemin de fer au bateau pour expédier leurs marchandises. La pomme de terre "Chardonne" était fort appréciée des Portugais et servait de monnaie d'échange contre des haricots. Mais l'année 1915 vit un ralentissement de ce trafic.Si le commerce des grains fut actif durant cette période, il n'atteignit cependant jamais l'importance de celle des autres denrées et notamment celle de la pêche islandaise. En 1945, les besoins en matériaux de construction vont faire revenir les bateaux chargés de bois du Nord, d'ardoises, de ciment. Cependant, ces caboteurs repartaient à vide, alors que le Penthièvre représentait toujours une source de débouchés. C'est alors que les élus de Pléneuf se tournèrent vers les maisons Auffray-Briend et Morin de Lamballe, spécialisés dans le commerce des produits du sol.Paul Morin à la tête du "Comptoir Agricole et Commercial du Penthièvre" depuis 1930 put racheter la maison Quémart en 1953, et se joingnt à Briend pour assurer le négoce maritime de Dahouët, faisant entrer des cargos de 800 tonneaux dans le port de Dahouët entre 1957 et Du 1er septembre 1959 au 30 juin 1960, une dizaine de petits caboteurs amenèrent à quai en 44 voyages 2535 tonnes de sable, 2630 tonnes de maërl, 440 tonnes de superphosphate et autres marchandises, alors que 12 cargos étrangers, hollandais, allemands, anglais venaient charger 440 tonnes de blé pour l'Allemagne, 2663 tonnes de blé et 598 tonnes de pommes à cidre pour l'Angleterre.Pendant l'année 1964, 43 caboteurs et une cinquantaine de sabliers fréquentèrent le port de Dahouët, pour un tonnage global de 36800 tonnes.Le premier caboteur qui entra au port après l'armistice fut le "Pomelin" de Paimpol, capitaine Henri, chargé de 150 tonnes de ciment en 1948.De nouveaux entrepôts furent construits dans la côte de Fort-à-Faire. L'immeuble du Pont-Neuf servit de magasin d'accueil comme les anciens hangars Carfantan sur le port. Toutefois, le port seulement accessible à marée haute et d'un évitage difficile allait subir la concurrence du port du Légué, où des travaux importants fuent engagés.Le décès brutal et consécutif des deux négociants allaient préparer le lente agonie du port et sa fermeture au commerce en 1975 ; à l'heure où la pêche à la coquille Saint-Jacques et la plaisance commençaient à donner une autre figure de ce port et des autres petits ports des Côtes d'Armor. Le dernier caboteur fut le bateau anglais "Romark" basé à Jersey, qui renta au port le 1er avril 1976 avec 515 tonnes d'engrais, et qui repartit le surlendemain en faisant sa dernière manoeuvre d'évitage avec le pilote René Morvan. La page était tournée pour le port de commerce de Dahouët. Les navires quittèrent Dahouët pour le port du Légué."
Présentation du mobilier
2003
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