Sablière ; entrait ; blochet ; poinçon
Décor d'architecture
Décor de charpente : 18 sablières, 8 blochets, 6 poinçons et entraits
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Canihuel
Saint-Nicolas-du-Pélem
Saint-Nicolas-du-Pélem
En village
Charpente ; sculpture
Bois (monoxyle) : décor en demi relief, teint, peint, monochrome
Les sablières, les entraits et les blochets sont peints à l'ocre jaune ou teintés au brou de noix. Les monstres sont représentés sur les sablières, l'homme nu et le monstre sur les blochets, le masque, la tête et le fleuron sur les abouts de poinçons.
Chien, lapin: cadavre, animal: attente: lapin ; femme: à mi corps, spectateur, homme: bagarre ; ange: phylactère ; homme: à mi corps, homme: main: joint, homme: bras: levé ; homme: assis: nu ; être fantastique ; ornement à forme végétale, fleuron, ruban
L = 270. Dimension approximative du tronçon 17.
Mauvais état ; partie en remploi ; oeuvre restaurée ; manque
Tronçon 7 vermoulu ; blochet D remployé.
Signature (gravé) ; inscription (gravé)
Deux inscriptions sont gravées sur les sablières, la première est inscrite sur la sablière 14 en lettres gothiques gravées sur 7 phylactères, la seconde se situe sur la sablière 3, en majuscules sur 2 lignes. Une signature : Henri Calve, est gravée deux fois sur l'about de poinçon de la croisée du transept. Transcription de l'inscription 1 : IHS / LAN DE GRACE 1474 / ESTOIT RECTEUR DE CEANS MESSIRE J. DE LA ROCHE / YVON LE POMEL EN ETAIT LE FABRIQUE / Q CESTE OUPVRE CY FIST L'OUVRIER / NOME LE LOERGAN OLIVIER MAEC. Transcription de l'inscription 2 : CHEST EGLIS FUI BRULE 1595 PAR LARME DE MONSIUR LE MARECHAL DAUMON 1598 FUF FAIT LE MARCHE DE FAIR LES BOIES DE CEST EGL / ET FU FAIT PAR HERRI CALVE CHERPANTIER ... ET MISSIR ROLLA LE NENDRE DU VILLAGE DE CAPLENOUT CURE DE CEST PARROI ES 1599.
La Roche Jean de la (commanditaire) ; Le Pomel Jean (commanditaire) ; Legendre Rolland (commanditaire)
3e quart 15e siècle ; 4e quart 16e siècle
Cet ensemble résulte de deux campagnes successives : au cours de la première, en 1474, Olivier Le Loergan réalise la charpente, qui est en partie détruite par l'incendie de 1595 provoqué par le maréchal d'Aumont. Il ne subsiste alors de l'oeuvre d'Olivier Le Loergan que 7 tronçons de sablières (dont un avec la signature et la date), l'entrait I remployé, les blochets C, D, H et les poinçons J, K, L, M. La seconde campagne menée par Henri Calvé intervient à partir de 1598. Ce dernier restaure la charpente, c'est-à-dire les fragments restés intacts et laissés sur place après l'incendie. En revanche, le reste est resculpté à l'exception des sablières au-dessus de la 1ère arcade de la nef (nord et sud) et l'extrémité nord de la sablière de la chapelle nord (mur est). Les deux sculpteurs se caractérisent par des styles très différents. Olivier Le Loergan, auteur également des sablières de l'église paroissiale de Saint-Nicolas-du-Pélem (1474) et du jubé de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët dans le Morbihan (1480), est reconnaissable par sa maîtrise de la composition, la qualité du modelé et des formes, et la vivacité des expressions. Les sablières de Canihuel marquent une prédilection pour les scènes figurées : trois d'entre elles sont illustrées de sujets réalistes, animaux ou personnages dont le traitement montre une étude poussée de la réalité. En revanche, les deux sablières sculptées d'anges présentent une attention plus soutenue à l'effet d'ensemble, ce sont les lignes sinueuses qui déterminent la composition. Ainsi, Olivier Le Loergan est non seulement un artisan habile, mais aussi un artiste dont le talent avait été reconnu par le duc François II qui l'avait anobli en 1469. La connaissance de ce fait donne la tentation d'interpréter la fin de l'inscription portée sur l'une des sablières de Canihuel en y lisant : MA[ITRE] EC[UYER] ; ceci n'est bien sûr qu'une hypothèse. Quoiqu'il en soit, il est visible que l'artiste a connu un certain rayonnement régional. Sa manière et les sujets qu'il traite ont un écho direct à Saint-Gilles-Pligeaux dans les sablières de la chapelle Saint-Laurent et davantage encore dans celles de l'église, où la scène de chasse du bras sud égale en qualité et en vivacité le réalisme de Le Loergan, tandis que la scène tirée du Roman de Renart est une copie malhabile et tardive de la même scène sur le jubé du Faouët. La partie sculptée 125 ans plus tard par Henri Calvé, d'un esprit tout différent, traduit une recherche décorative qui l'emporte sur toute autre tendance. Sa facture tend à la géométrisation aussi bien des motifs végétaux que des motifs animés grâce à un traitement très sec de la sculpture qui élimine le modelé au profit des effets brutaux d'ombre et de lumière dus à des incisions profondes, à des trous nombreux et aux bords verticaux des sculptures. Sa composition tire essentiellement ses effets de la répétition de motifs de petits formats et de lignes géométriques. Lorsqu'il représente des êtres animés, le sculpteur ne cherche pas à raconter un récit mais juxtapose une suite de personnages et d'animaux stylisés sans rapport les uns avec les autres. Plus généralement, il se complaît dans les variations ornementales d'une grande liberté où les motifs végétaux et géométriques stylisés tiennent une grande place. Quant aux deux grotesques qui ornent des blochets, ils sont représentatifs d'un penchant à la trivialité souvent exprimé dans la sculpture des éléments de charpente. Leur traitement stylistique est si fantaisiste qu'on peut y voir des personnages nus mais portant une coiffe et une collerette. En définitive, malgré sa réelle force expressive, l'oeuvre d'Henri Calvé traduit, par rapport à celle de son prédécesseur, un appauvrissement de l'inspiration et de la technique qui, parfois, aboutit à la monotonie (abouts de poinçons des bras nord et sud). Nous ne connaissons pas, pour le moment, d'autres oeuvres signées par Henri Calvé mais nous observons une certaine parenté entre sa manière et celle du sculpteur qui a décoré les sablières des murs nord de la nef et du collatéral de l'église de Kerpert, dans le même canton.
Propriété publique
À signaler
Dossier individuel
1982
2005
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35