Bateau de pêche ; bateau de collecte
PETIT LOUIS
"Bateau goémonier "Petit Louis""
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Perros-Guirec
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Perros-Guirec
Patrimoine maritime
Bois
"Le "Petit Louis" a été construit à franc bord. La coque est bordée en chêne et en pin, avec des membrures franches, sciées en chêne et un bordé d'échouage de forte section. La quille est en orme. La rablure est droite. Le bateau est fort de l'avant et possède un large tableau peu incliné. Les aménagements intérieurs : à l'avant un tillac et au milieu une cloison contre la banc central. Un autre est situé sur l'arrière. Il n' y a pas de plancher entre le tillac et l'arrière, mais la coque était vaigrée. Le bateau était motorisé en 1975 avec un moteur CLM de 15 cv, avant de recevoir un nouveau moteur SAAB."
L = 650 ; la = 250. La coque jauge 3, 38 tonneaux et mesure 6, 48 mètres, pour 2, 50 m de largeur et 1, 15 m de tirant d'eau.
Mauvais état
Le bateau est à l'état d'épave.
1er quart 20e siècle
"Le "Petit Louis", bateau goémonier, immatriculé à l'origine La 536 puis PL 191107, été construit en 1924 par le chantier Sibiril de Carantec. Après avoir pratiqué le goémon à l'île Callot, il fut acheté par Théodore Rémond en 1936 à l'armateur sablier Pierre Derrien de Lannion, pour faire le sable aux Sept-Îles. A cette époque, le bateau avait été ponté et motorisé avec un moteur de 15 cv à 2 cylindres CLM (démarrage à la ficelle, 2 pistons inversés dans le même cylindre). Il était gréé en cotre avec une grande voile à 4 bandes de ris, flèche, trinquette à 2 ris et bout-dehors pour amurer le foc. Le gui d'origine était à rouleau. Le haubanage était ridé avec des caps de mouton. La coque était lestée avec des gueuses en fonte. Très toilé, il faisait le sable et le goémon à la voile, se déhalant si nécessaire avec de grandes perches et les avirons. Il a pratiqué cette activité avant et pendant la guerre 1939-45. Pendant cette guerre, les inscrits maritimes étaient exemptés du travail forcé pour construire le Mur de l'Atlantique, de l'organisation Todt. Les marins sortaient tous les jours parce que à cette époque, le goémon se vendait bien en l'absence d'engrais phosphatés. Le "Petit Louis" naviguait en flottille avec l"Hirondelle" et la "Lucienne-René", deux autres sabliers-goémoniers, pêchant aux Sept-Îles et jusqu'à Trélévern. Georges et Théodore Rémond naviguaient régulièrement avec leur père (témoignage de Georges Rémond). Le goémon d'épave ("bizhin torr") était tiré avec des crocs et le goémon de roches ("gelmestr", "pisac'h"), coupé avec des petites faucilles. Au début du siècle, les sabliers venaient décharger dans le Lenn à l'entrée de Louannec ou aux quais de Perros. Le sable était utilisé pour la construction et comme lest.En 1945, le "Petit Louis" a fait la relève du phare des Sept-Îles pendant un an, François Le Courtes était le gardien du phare. Les marins allaient prendre le café à la batterie des Sept-Îles. Pendant les années d'après guerre, il a pratiqué la petite pêche aux maquereaux jusqu'en 1950, avant de passer en plaisance en 1973 avec le fils Théodore Rémond, qui s'est occupé du bateau jusqu'aux années 1990. En 1994, le bateau était repéré dans le cadre de l'inventaire du patrimoine naval de la Bretagne, à l'initiative du Service national de l'Inventaire, avec une proposition favorable de classement. Cependant, les travaux importants que nécessitait la coque et l'abscence d'association pour gérer le bateau et suivre la restauration éventuelle, ne permit pas de sauver le bateau, devenu aujourd'hui une épave."
Propriété privée
À signaler
Sous-dossier
2006
2006
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35