Grande pêche : Terre-Neuve et Islande (Binic fusionnée en Binic-Etables-sur-Mer en 2016)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Binic-Etables-sur-Mer
Commune fusionnée après inventaire : Commune inventoriée sous le nom de Binic
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Etables-sur-Mer
"Après la pêche à la baleine et surtout l'épopée de la morue sur les côtes de Terre-Neuve, et le commerce au long cours, en passant par le Cap Horn, les marins binicais n'ont pas cessé de courir les mers depuis au moins le 16ème siècle jusqu'au tournant du 20ème siècle.Les sources écrites permettent de citer le premier navire de Binic, la "Julie", signalé dans les eaux de Terre-Neuve en 1523 et de situer la période la plus florissante de la grande pêche au milieu du 19ème siècle, après que Binic fut au 1èème siècle, le premier port d'armement de Bretagne pour cette pêche (15 vaisseaux armés pour Terre-Neuve en 1612). Un document adressé aux Etats de Bretagne fait mention en 1734 du navire le "Modéré" de Binic de François Guibert, sieur de la Salle au sujet de droits de port et de conflits avec les Malouins. Les marins binicais auraient en effet étaient les précurseurs avec les équipages basques de cette pêche "à la molue" sur la côte septentrionale de Terre-Neuve. Tout l'art de "binicasser" la morue, c'est à dire de la préparer en vert (séchée sur les graves, les "fumiers" ou les "vignaux" et empilés en "mulons") ou salé, leur reviendrait. Il faut préciser que le port de Binic dépendait encore de la commune d'Etables avant de prendre son autonomie communale en 1820. En 1822, le quartier maritime de Saint-Brieuc comptait 2600 terre-neuvas et dépassait celui de Saint-Malo. En 1829, les ports du Légué, de Binic, du Portrieux et de Paimpol envoyaient ensemble à Terre-Neuve, une soixantaine de navires. En 1845, 37 navires envoyés à terre-Neuve place Binic au premier rang des ports français de Grande Pêche. Après Terre-Neuve, l'Islande devint en 1852 la nouvelle destination des marins bretons de Paimpol puis des ports de la baie de Saint-Brieuc, en suivant la trace des marins dunkerquois. Le port de Binic réoriente ses navires vers le l'eldorado islandais, plus proche, tout en poursuivant ses voyages à Terre-Neuve, jusqu'à la fin de l'usage du "French shore" en 1904. Cependant, les conditions d'accès à la ressource deviennent difficiles. En 1912, Binic n'armait déjà plus que 6 goélettes et un chasseur pour l'Islande et 6 navires pour Terre-Neuve, 2 navires en 1924 et un seul en 1927 ("Brocéliande"). Il faut aussi signaler 41 naufrages pour l'armement binicais entre 1866 et 1917, dont 17 navires perdus corps et biens (13 islandais et 4 terreneuviers), soit la disparition de cinq à six cent hommes en l'espace d'un demi siècle.Nous avons repéré 16 objets provenant de collections privées, témoins de l'épopée terreneuvienne et islandaise des Binicais, dont une coffre de main terreneuvas et un livre de bord de navire terreneuvier."
Présentation du mobilier
2007
2007
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