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Bateaux de pêche côtière de Loguivy-de-la-Mer

Désignation

Titre courant

Bateaux de pêche côtière de Loguivy-de-la-Mer

Localisation

Localisation

Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Ploubazlanec

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Communes littorales des Côtes-d'Armor

Canton

Paimpol

Historique

Description historique

"Depuis au moins le 17ème siècle, les marins-pêcheurs de Loguivy-de-la-Mer écument leur territoire de pêche côtière entre le sillon du Talbert et l'archipel de Bréhat jusqu'à l'entrée de la baie de Saint-Brieuc. Ces petites unités sont pour la plupart gréées en misainier ou en sloop à tape-cul. Elles font les lignes et les casiers pendant la belle saison et le goémon l'hiver. La flottille loguivienne en 1817 compte 23 bateaux de 1 à 2 tonneaux, montés chacun par deux hommes. Les noms de beaucoup de familles de pêcheurs connues au 20ème siècle figuraient déjà dans cette liste. A partir de 1850, ces hardis navigateurs n´hésitent pas à poser leurs filières de casiers jusqu´en Bretagne Sud, de l´Ile de Sein à Belle-Ile-en-mer. Ils ouvrent des comptoirs et des viviers dans les ports du Conquet, et apprennent aux marins locaux les techniques de pêche. Certains iront même aux îles Scilly en deux marées. Ils pratiquent aussi les lignes à congres en Manche, dont ils utilisent la peau pour fabriquer une colle très prisée. Leurs bateaux équipés de vivier échouent dans le fond des ports, entre deux cales et un modeste quai. Des chaloupes gréées en lougre, avec misaine et taillevent, pratiquent la petite pêche en complément de la collecte du goémon, livré à l´usine du Wern (Ouern) ou à celle de Pleubian.En 1900, la petite pêche dans le quartier maritime de Paimpol rassemble 400 armements, 477 en 1905 et 388 en 1910. En 1909, le port de Loguivy compte 107 bateaux de pêche dont 43 bateaux de plus de 10 tonneaux, qui pêchent les grands crustacés entre le Golfe de Gascogne et les îles Scilly. En 1912, la pêche côtière dans le quartier de Paimpol est pratiquée par 260 bateaux, dont une quarantaine de Loguiviens qui fréquentent chaque été l'Ile de Sein et les côtes anglaises, où ils capturent les crustacés. En 1914, le chiffre des armements en pêche côtière est tombé à 228 au lieu de 338 en 1910 (à cause de la guerre). Des bateaux à grands viviers apparaissent vers 1920, gréés en sloop ou en dundee, souvent armés par des mareyeurs, qui collectent les grands crustacés des homardiers et langoustiers. ILs disposent aussi d'un vivier dans leurs cales, qui leur confèrent des qualités de bons marcheurs grâce à ce lest liquide. 'L'Oiseau des Tempêtes' représente l'un des ces grands langoustiers de 18 m de quille. Pendant l'hiver, ces bateaux sont désarmés ou alors bouchent leur vivier et font le transport du charbon et des pommes de terre vers la Rance et le Havre.A partir de 1930, la flottille va décliner à cause de la concurrence des ports de Bretagne Sud. Les marins loguiviens vont émigrer vers d'autres ports de la Manche. Ce phénomène va s'amplifier les années suivantes en alternance avec les nouvelles pêches (oursins, praires, araignées) et techniques de pêche (casiers, filets, dragues, lignes, cordes). Les bateaux de pêche vont déserter le port de Loguivy-de-la-Mer pendant la guerre ou rester à quai. De nombreuses coques seront détruites par les soldats allemands, qui n'autorisaient que les petits bateaux non motorisés à naviguer de jour, avec un équipage exclusivement féminin, à la voile et aux avirons.Après 1945, les marins-pêcheurs vont devoir orienter leur effort de pêche vers une pluriactivité de métiers, de la drague au chalutage côtier, des casiers aux filets, sans négliger les autres productions (praires, oursins, coquilles Saint-Jacques, araignées et homards). Certains de ces marins loguiviens vont s'embarquer dans les années 1950 à la grande pêche, à Terre-Neuve et aux îles Kerguelen pour pêcher la langouste à bord de navires industriels, ou encore dans la marine de commerce. Ceux qui restent, arment de façon coopérative (avec des quirataires) de nouveaux bateaux mixtes motorisés, comme l'ancien langoustier à voiles, le 'Tourmentin' des frères Riou. Ils pêchent les crustacés aux filets et aux casiers. Lorsque la pêche redevient florissante, les marins reviennent au pays et reprennent leur ancien métier.La 'Stella' puis 'l'Ondine' de Jean Riou, le 'Zant Ivy" des frères Corfdir, le 'Zant Anna', 'Even mor', 'Kello Mad', la 'Scara', 'Grav Bihan' de Yves Bocher, le 'Loguivien', la 'Clothilde' (Le Gonnidec, Louis-Hervé, ancien patron) et 'Libenter', pour en citer quelques uns, représentent les derniers homardiers traditionnels mixtes (voiles et moteur) en bois du quartier de Paimpol, vers 1950-55. Les canots de 15 pieds comme la 'Fleur des eaux' de Jean Bocher et le 'bateau Grèbe' à Emile Riou, la série des 18 pieds, construits par Ernest Sibiril de Carantec, comme 'Saint-Louis II' à François Riou, la 'Brise' à José Riou, 'Adrien B' et 'On verra', terminent leur carrière avec 15 casiers à homards et 38 casiers à araignées. Ils rapportent 20 à 25 homards et 300 kg d'araignées à chaque marée sur le plateau de la Horaine. Ces canots creux font le goémon pendant l'hiver, parfois livré aux quais de Paimpol, où les attendent les attelages des cultivateurs. Les équipages font des 'battues' au mulet et au bar, à la senne, mettent des filets de barrage, dans le Trieux et la baie Blanche (sillon du Talbert). Dans la 2ème moitié du 20ème siècle, Il y avait aussi la 'Fauvette' du mareyeur Jean Oulhen, qui faisait le commerce des ormeaux, des langoustes et des bigorneaux. Le 'Paul Langevin', la 'Petite Laurence' de Charles Le Bideau, 'la Fleur des Ondes' de Michel Bocher prendront la suite exclusivement au moteur. Plus tard, à la fin du 20ème siècle, les bateaux de pêche vont évoluer avec des formes différentes de construction, en employant de nouveaux matériaux (polyester, aluminium, acier), vers des coques semi-planantes ou encore des coques plus massives et sur-motorisées. Les caseyeurs et les fileyeurs vont continuer la pêche aux crustacés (araignées, homards, tourteaux, langoustes) mais aussi se diversifier vers la drague à la coquille. En 1987, Les deux ports de Loguivy et de Pors Even comptabilisaient 82 bateaux de pêche d'une jauge brute d'environ 749 tonnes et 153 marins étaient embarqués à la pêche. Dix ans plus tard, ces chiffres étaient été divisés par deux pour la commune de Ploubazlanec. Aujourd'hui seulement 45 bateaux de pêche de Loguivy, de Pors Even et de Paimpol confortent et valorisent leur production halieutique, en limitant leurs quotas, en préservant une ressource en forte diminution et en labellisant leurs pêches ('homard des côtes bretonnes', 'bar de ligne', coquilles Saint-Jacques). Cependant, les coûts de production ont beaucoup augmenté et les pêcheurs subissent une forte pression pour rentabiliser leurs armements.Les 68 marins du port de Loguivy ne partent plus vers l'Ile de Sein mais apprennent à mieux gérer localement leur pêcherie, c'est-à-dire leur territoire de pêche."

Références documentaires

Dénomination du dossier

Présentation du mobilier

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2008

Date de rédaction de la notice

2008

Adresse du dossier Inventaire

Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35

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Dessin aquarellé de Louis-Marie Faudacq : scène de débarquement d'un canot de pêche, armé par des femmes au port de Loguivy-de-la-Mer (collection particulière) ; Dessin aquarellé de Louis-Marie Faudacq : scène de débarquement d'un canot de pêche, armé par des femmes au port de Loguivy-de-la-Mer, fin 19ème siècle (collection particulière)
Dessin aquarellé de Louis-Marie Faudacq : scène de débarquement d'un canot de pêche, armé par des femmes au port de Loguivy-de-la-Mer (collection particulière) ; Dessin aquarellé de Louis-Marie Faudacq : scène de débarquement d'un canot de pêche, armé par des femmes au port de Loguivy-de-la-Mer, fin 19ème siècle (collection particulière)
(c) Collection particulière
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Bateaux de pêche dans le port de Loguivy : deux générations de bateaux
Bateaux de pêche dans le port de Loguivy : deux générations de bateaux
(c) Conseil général des Côtes-d'Armor
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