Bateaux de pêche, de collecte et de transport
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Paimpol
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Paimpol
En ville
Le port de Paimpol a été jusqu'aux années récentes un port d'accueil des bateaux de collecte des amendements marins (goémoniers, sabliers), des caboteurs et des bateaux de pêche (de pêche côtière et de grande pêche).Entre 1830 et 1850, le quartier de Paimpol comptait environ 3000 marins, dont 900 matelots engagés à la petite pêche (maquereaux, lieux, congres de ligne, grands crustacés au casier), 1300 marins embarqués pour la pêche à la morue et à la baleine et 900 marins au cabotage.Le développement de la petite pêche a coïncidé avec les années d'apogée de la pêche à Islande pour les années suivantes : 1895-1896 (429-433 navires) et 1905 (477 navires). La décadence de la petite pêche a commencé après la 1ère guerre mondiale : en 1916-1917 (161 et 126 navires). Le chiffre de ces armements est en progression jusque l'année 1922 (300 navires dont 16 de pêche au large) pour diminuer fortement jusqu'en 1939 (153 navires). A la fin de la grande pêche, vers 1936, les bateaux de pêche étaient quasiment inexistants au port de Paimpol, hors les goémoniers et quelques bateaux de charge. Avant 1940, un seul sablier fréquentait le port de Paimpol, l 'Henri Henriette', appartenant à Benjamin Le Pache (courtier pour les engrais marins et les matériaux de construction) et à Pierre Dauphin (armateur). Ce bateau coula à Roc'h Ormelec', l'Arcouest et fut renfloué. On pouvait encore voir quelques caboteurs de l'armement Dauphin, d'anciennes goélettes motorisées reconverties au cabotage, dont le trois mâts 'Louis Désiré', transformé en caboteur et la goélette 'Brocéliande'. On peut encore citer le dundee 'Sapho' et le cotre tape-cul 'Kenavo', du patron Duclos. Ces deux navires partirent en Grande Bretagne pendant la seconde guerre mondiale. Quelques gabarres de Pleubian, armées au goémon et au bornage (le 'Pomelin'), livraient aussi à Paimpol. Cependant, en 1945, il n' y avait plus un seul bateau de travail dans le port.Le commerce portuaire paimpolais ne reprendra que très progressivement à partir de 1950 alors que la petite pêche côtière stagnera encore quelques années, jusqu'en 1970. L'armement de sabliers Corbel s'installa sur le port en 1953. La compagnie de navigation Garnier est à citer pour l'armement des premiers chalutiers ('le Cénacle') et des caboteurs motorisés (le 'Goëlo', 'Elvy', petit cargo, le 'Mandarat', ancien vapeur de transport). Les sabliers (anciennes gabarres à voiles) envahissent les quais (Morand, Loti et le Quai neuf) : 'Perle d'Arvor', 'Azalée', avant le développement de la plaisance et le renouveau de la pêche.Le 25 juillet 1945, le premier chalutier paimpolais, de pêche industrielle, le 'Kelou Mad', armateurs Auffray et Huon, sous le commandement du capitaine Bescond de Plounez, faisait sa première marée, inaugurant ainsi une nouvelle et courte épopée des pêches côtières. Au début de l'année 1946, apparaît un second chalutier 'Océana', appartenant à la 'Société Anonyme d'Armement de Paimpol', créée sous la présidence de E. Ferlicot. Puis Rouzès er Le Lionnais transforment et arment en chalutier l'ancien caboteur 'Cénacle'. En juillet 1946, Lachiver, de Kérity, capitaine armateur rattache au quartier de Paimpol son 'Pod Paimpol'. Pendant l'hiver 1946-1947, les armateurs Garnier, Oulhen, Bonne et François Dauphin affectent leurs navires à la pêche fraîche, alors que d'autres armateurs font venir leurs navires de Dunkerque, La Rochelle. En décembre 1946, à la suite de difficultés avec les mareyeurs et certaines administrations de contrôle, les armateurs se regroupent en 'Société coopérative des Armateurs à la Pêche de Paimpol', afin de vendre leurs produits et d'avitailler ensemble leurs navires. En 1947, Charles Péré fait construire une grande fabrique de glace sur le Quai de Kernoa : les 'Glaciaires paimpolaises'. La voilerie Louis Dauhin fournit les agrès et les chaluts. L'émetteur 'Radio Paimpol' est monté par Pérennès pour les chalutiers. Cependant, ces premières initiatives ne reçurent pas des pouvoirs publics les encouragements nécessaires (sinon celle de l'administrateur maritime) dans une situation économique pourtant difficile, aux lendemains de la guerre.Les sources iconographiques ont permis d'identifier quelques bateaux de pêche et sabliers antérieurs aux années 1970, dont la gabarre 'Léocadie', bateau de collecte des amendements marins, commandé par Alain Goanvic, déjà armé avant 1940. Cependant, ces bateaux ont disparu ou ont été déplacés dans d'autres ports ('Mad Atao', gabarre construite en 1938 à Camaret, classée MH à Paimpol, propriété du musée de la mer, puis déclassée et détruite à Lampaul-Plouarzel à la fin des années 1990). Les derniers témoins des bateaux de charge et des bateaux de pêche du quartier de Paimpol furent ces épaves (véritables architectures navales), échouées à Coz Castel et détruites dans les années 1980-90, dont la belle gabarre 'Azalée' de Louis Eliès. En 1972, le port de Paimpol ne représentait que 2 % de l'activité maritime du département, avec le trafic du sable et du maërl. Le port de Paimpol était concurrencé par ses voisins de la commune de Ploubazlanec : Pors Even et Loguivy de la Mer, dont il devenait le port d'hivernage.
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