Verrière
Ensemble des verrières de la chapelle Notre-Dame de Nazareth
Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Toulouse ; Philippe-Feral (rue) 6 ; église dite chapelle Notre-Dame-de-Nazareth
31555
Haute-Garonne
Saint-Etienne (quartier)
Philippe-Feral (rue) 6
Église dite chapelle Notre-Dame-de-Nazareth
IA31104739
En ville
Vitrail
Lancettes ; tympan ajouré
Verre (en plusieurs éléments), polychrome : jaune d'argent, rouge, grisaille ; plomb (réseau)
Baie 1 : 3 lancettes et tympan à un oculus et 2 quadrilobes. Fragments désorganisés et pièces modernes en complément. Motifs colorés modernes dans les quadrilobes inférieurs. Vitrerie losangée cernée de filets bleus dans les lancettes. Baie 3 : 2 lancettes trilobées et tympan à un ajour losangé et 2 écoinçons. Écoinçons supérieurs : verre rouge uni. Vitrerie losangée dans les lancettes. Baie 100 : Un oculus (12 panneaux structurés par des fers perpendiculaires). Verre rouge mis en plombs sur du verre jaune teinté dans la masse
Ange putti : lance, bouclier ; saint François d'Assise (?) La Nativité
Baie 1 : oculus du tympan : un ange thuriféraire de profil, nimbe festonné, grisaille et jaune d’argent sur fond bleu (XVe s.)£Baie 3 : Têtes de lancettes (panneaux en place, 1525-1530) : sur fond rouge, sommets de niches à coquilles colorées surmontées d’un putto debout, armé d’une lance et d’un bouclier (intact à gauche, complété de bouche-trous à droite, putti de même facture que les anges de la baie 100). Ajour central du tympan (XVe s.) : remploi du buste nimbé d’un moine tenant une croix, probable fragment de la figure de saint François d’Assise que Guilhermy vit entière dans une lancette (grisaille et jaune d’argent sur fond rouge, verres très corrodés).£Baie 100 : La Nativité, scène de grande échelle sans bordure. Verrière marquée de part et d’autre d’un écu armorié d’or au dragon ailé rampant de gueules, identifié par Lahondès comme celui de la famille de Casanove ou Caseneuve (verre rouge mis en plombs sur du verre jaune teinté dans la masse). Dans les quatre panneaux carrés du centre, devant une muraille en ruine (très restaurée, toiture de l’étable recomposée à partir de quelques pièces anciennes), la Vierge agenouillée à gauche (tête moderne, pièce du cou ancienne avec mèche de cheveux teintée de jaune d’argent ; robe rouge et un manteau bleu clair au drapé putoisé, en partie d’origine) ; à droite, saint Joseph coiffé d’un bonnet rouge, vêtu d’une tunique violette et d’un manteau vert doublé de blanc (tête refaite, avec celle du berger qui apparaît au centre) ; partie inférieure : l’Enfant couché dans la paille, adoré par trois petits anges (zone peinte en grisaille et jaune d’argent, bien conservée sauf l’ange de gauche). Panneaux curvilignes du pourtour : en haut, sur fond de ciel bleu deux anges tenant des phylactères (authentique à droite, comme l’inscription IN TERRA P[AX H]OMINI[BUS …], figure de gauche restaurée sauf les ailes rouges). Panneaux de gauche : sous des rochers peints en grisaille et jaune d’argent (complétés), l’âne et le bœuf (assez bien conservés) auprès de l’écu armorié. Panneaux de droite, dans un paysage accidenté avec un arbre au tronc duquel s’accroche l’écu armorié symétrique du précédent, l’Annonce aux bergers ; en haut, l’ange tenant le phylactère GLORIA IN EXCELCIS …, que contemplent deux bergers au milieu de leur troupeau, l’un tenant sa cornemuse et saluant d’une main (panneaux bien conservés, peints en grisaille et jaune d’argent à l’exception des lointains sur verre bleu ; quelques bouche-trous dont une pièce damassée). Panneaux inférieurs dissimulés par le sommet du retable du maître-autel.
Baie 1 : h = 120 cm ; la = 150 cm baie 3 : h = 120 cm ; la = 100 cm baie 100 ; d = 190 cm
Oeuvre restaurée
Pour abriter une statue de la Vierge découverte, selon Catel, vers 1265 dans un fossé proche de la Porte Montgaillard, une maison du faubourg devint un oratoire dédié à Notre-Dame de Nazareth. Le petit sanctuaire, déplacé intra muros vers 1345 au temps des incursions anglaises, fut rebâti à l’emplacement actuel au milieu du XVe siècle, avant 1458 d’après la toponymie de l’îlot urbain. Située au cœur du quartier des parlementaires et utilisée par la magistrature et le barreau, l’église fut remaniée vers 1520 à l’instigation du président au parlement Georges d’Olmières et du conseiller Michel de Vabres. Ils obtinrent en 1525 du pape Clément VII d’y ériger un collège de six chanoines, ce que le chapitre cathédral fit annuler dès 1529. Les huit à douze prêtres séculiers qui desservaient l’église jusqu’à la Révolution témoignent de son importance. En 1793, l’avocat Pierre Roucoles acquit l’édifice et le rendit au culte en 1800. Affecté aux Pénitents noirs en 1830, il fut racheté en 1847 par l’archevêque David d’Astros pour y installer les frères missionnaires du Sacré-Cœur. Enfin, revendue en 1912 à une association de fidèles, l’église est depuis 1954 la paroisse des Italiens de Toulouse. L’église comprend une abside pentagonale et une courte nef dont la première travée, voûtée de liernes et tiercerons, a été remaniée au début du XVIe siècle avec le portail. Elle est éclairée d’un grand oculus dans l’axe de l’abside, entouré d’un rang de fenêtres hautes aux remplages flamboyants sauf modifications modernes. Deux petites baies s’ajoutent dans les chapelles nord, qui avaient leur pendant au sud jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Ces fenêtres avaient été décorées de vitraux dont subsistent des fragments dans les chapelles ainsi qu’une monumentale scène de la Nativité du XVIe siècle dans la rose du chevet. Guilhermy les a décrits peu après 1850, jugeant la rose élégante et en bon état, et signalant d’autres panneaux, dont certains disparus depuis – une figure de sainte Catherine endommagée dans une baie et des armes de France et de Navarre du XVIIe siècle dans une autre. Lahondès avait par ailleurs relevé en 1894 dans « le vitrail du sanctuaire côté Évangile » (baie 101 ?) les armes de Michel de Vabres, d’azur au chevron d’or accompagné de trois roses d’argent, qui avait été inhumé en 1546 au milieu de la nef. En dépit des restaurations qui défigurent ses principaux protagonistes, la Nativité de l’oculus du chœur comprend des morceaux intacts qui permettent de remonter de plus d’un demi-siècle la datation communément admise sur la foi des armoiries dont elle est marquée. Celles-ci sont en effet attribuées à « Jacques de Casanove, capitoul en 1593 » mais la facture des parties authentiques appartient au plus tard aux années 1525-1530, comme les niches de même venue des têtes de lancettes de la baie 3. Si le commanditaire de la rose n’est l’un de ses aïeux, les écus primitifs ont pu être remplacés à l’occasion d’une reprise que Jacques de Casanove aurait financée à la fin du XVIe siècle. Les baies 101 et 103 ont été murées et peintes de fausses fenêtres gothiques. En vis-à-vis au sud, les fenêtres 102 et 104, refaites en plein-cintre, ont reçu deux verrières ornementales ponctuées de bustes des Évangélistes en médaillons, créations dues à Ernest Lami de Nozan, contemporaines des peintures des voûtes datées de 1852. Les autres ouvertures sont closes de simples vitreries.
Propriété de la commune
1974/12/27 : inscrit au titre immeuble
Dossier avec sous-dossier
2017
2019
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