Verrière
Ensemble de 3 verrières
Occitanie ; Gers (32) ; Gimont ; chapelle Notre-Dame-de-Cahuzac
32147
Gimont
Chapelle Notre-Dame-de-Cahuzac
IA32000747
En village
Vitrail
Verre
Chaque lancette comprend cinq panneaux rectilignes sous amortissement. On peut affirmer que les figures y étaient dès l’origine superposées en deux registres : en atteste, en baies 104 et 105, le panneau médian assez bien conservé de la forme de droite, qui réunit autour d’un bandeau ornemental les pieds du personnage du sommet et la tête de celui placé dessous. L’ensemble comptait seize représentations si les quatre fenêtres latérales du chevet étaient ainsi garnies, mais leur nombre a pu être plus élevé.
Saint Jacques le Majeur ; Sibylle ; prophète : coiffe ; Sibylle hellespontique (en buste) ornement végétal ; Sibylle libyque ; Les clous ; Abraham ; Sibylle cimmérienne ; armoiries saint Pierre ; saint Paul ; prophète (en buste) ; Isaïe (en buste) ; Arbre de Jessé ; armoiries
Baie 104 : verrière recomposée vers 1860 par l’atelier Goussard de Condom avec des panneaux exécutés vers 1520. Tympan : bouche-trous anciens. Têtes de lancettes : trois fleurons en grisaille et jaune d’argent sur fond rouge (vers 1520, complété). Registre supérieur, à gauche, un apôtre coiffé d’un chapeau mauve festonné et muni d’un bâton - saint Jacques le Majeur ? –, en un manteau rouge doublé de bleu (vêtement complété en 1860). À droite, une sibylle tenant un fer de lance ( ?), représentée en profil perdu, coiffée d’une cornette agrémentée d’un voile qui longe le costume bleu ceinturé d’or (pour partie ancien en haut, complété en 1860). Registre inférieur, deux figures à mi-corps ; à gauche, sous des bouche-trous, un personnage coiffé d’un grand turban à revers, au vêtement intégrant un damas blanc teinté de jaune d’argent (panneaux très remaniés, tête complétée). À droite, sous les pieds d’un prophète campés sur un sol dallé -élément d’une figure perdue-, et séparé par un rang d’oves, buste de la sibylle hellespontique tenant la croix, portant une coiffe lobée rouge (tête bien conservée, vêtements restitués « à la mode d’Auch » en 1860, compris le galon du col marqué de lettres interprétées par plusieurs auteurs comme la signature d’Arnaud de Moles. Soubassement (1860) : armoiries des familles de Lagaussie et de Montpezat couronnées, inscrites sous un portique imité des encadrements des petites scènes des vitraux de la cathédrale d’Auch.£Baie 105 : verrière recomposée vers 1860 par l’abbé Goussard avec des panneaux exécutés vers 1520. Tympan : ornements végétaux (1860). Têtes de lancettes : sommets de tourelles surmontées d’un fleuron et flanquées d’ornements enroulés, en grisaille et jaune d’argent sur fond bleu (vers 1520). Registre supérieur, devant une corniche à modillons (complétée) et l’amorce d’une tenture verte, deux figures en pied ; à gauche, la sibylle libyque avec les clous de la Crucifixion (panneau ancien en haut, comprenant l’attribut, le corsage blanc et or, l’amorce des manches vertes et la coiffe orfévrée ; le visage, refait à la fin du XXe s., remplace une pièce ancienne brisée qui semblait interpolée ; panneau inférieur : costume inspiré des vitraux d’Auch, restitué en 1860). À droite, Abraham de profil, tenant un phylactère nominatif, en robe bleue et manteau rouge, coiffé d’un chapeau enturbanné violet et jaune (panneau supérieur assez bien conservé, vêtement complété en 1860 « à la manière d’Auch »). Registre inférieur, sous des inscriptions relatives aux sibylles et un bandeau ornemental à mascarons léonins (éléments anciens à droite, dont l’inscription SIBILE SAMIE ; copiés en 1860 à gauche), deux figures vues à mi-corps ; à gauche, un prophète coiffé d’un turban vert (tête seule ancienne, vêtement bleu restitué). À droite, devant l’amorce d’un damas bleu, la sibylle Cimmérienne tenant le rhyton évoquant l’allaitement du Christ et un bâton, à la coiffe lobée ornée d’hermine (panneau du buste d’origine, le reste refait en 1860). Soubassement (1860) : armoiries des familles de Montheil, de Montaut et de Luppé couronnées ; portique imité des encadrements des petites scènes des vitraux d’Auch.£Baie 106 : verrière recomposée vers 1860 par l’abbé Goussard avec des panneaux exécutés vers 1520. Tympan : verres colorés anciens. Têtes de lancettes : trois fleurons en grisaille et jaune d’argent sur fond rouge, intégrant le nimbe des figures qui suivent (vers 1520). Registre supérieur, devant un bandeau orné de rinceaux peints en grisaille et jaune d’argent bordant les tentures damassées, deux apôtres en pied : à gauche, saint Pierre muni d’une clé et d’un livre ouvert, en tunique verte couverte d’un manteau rouge à large col blanc orné d’un feston (panneau supérieur bien conservé, vêtement complété en 1860). À droite, saint Paul tenant l’épée, au profil évoquant les figures auscitaines par sa technique d’enlevés sur la grisaille, unique dans ce groupe (XVIe s. ou habile imitation de l’abbé Goussard ?) ; manteau bleu à large col d’hermine, bordé d’un galon vert orné d’enlevés circulaires (figure assez bien conservée, complétée). Registre inférieur, deux bustes de prophètes devant un damas surmonté d’une corniche bordée d’un rang de palmettes : à gauche, Isaïe tenant une tige fleurie surmontée de la colombe évoquant l’Arbre de Jessé, en turban bleu et tunique pourpre à col violet (assez bien conservé, complété en 1860). À droite, un autre prophète, coiffé d’un turban bleu et vert, vêtu d’une robe rouge au large col mauve galonné de blanc (tête et quelques pièces anciennes). Soubassement (1860) : armoiries des familles de Mauléon et de Fezensac couronnées et encadrement architectural.
H = 400 ; la = 120 cm
Oeuvre restaurée
Une restauration est intervenue entre 1996 et 2010. Chapelle remise en état avant le 5e centenaire célébré en 2013
Inscription (peint, sur l'oeuvre)
Baie 102 : inscription SIBILE SAMIE à gauche
1er quart 16e siècle ; 2e quart 19e siècle
1520 ; 1860
Le vaisseau est éclairé d’un rang de fenêtres hautes au remplage flamboyant, à trois lancettes dans l’axe du chœur et géminées ensuite. Elles avaient pour décor un programme de figures en pied associant, comme à Auch, les apôtres à des prophètes et à des sibylles. Selon un document cité par l’abbé Cazauran (1903, p. 132 – Arch. dép. Gers, Q 191), une partie des vitraux aurait été démontée en 1791, avant la vente de la chapelle comme bien national. La ville de Gimont recouvra en 1821 la propriété de l’édifice et, au moment de la relance du pèlerinage, sa restauration générale financée par souscription débuta en 1856 à l’initiative de Mgr de Salinis pour s’achever en 1862 sous l’égide de son successeur à l’archevêché d’Auch (Revue de Gascogne, t. 12, 1871, p. 351 : nécrologie de Mgr Delamare). Menée par l’architecte départemental Léopold Gentil sous la direction de l’abbé Canéto, ce qu’indique Jean-Marie Cazauran, cette campagne requit le concours de l’abbé Goussard pour le vitrail. L’atelier condomois, auteur des petites verrières des chapelles, renouvela en 1861 celles de l’abside – en baie 100, le Calvaire (signé) marqué des armes du pape Pie IX et des deux archevêques promoteurs de l’opération, le Couronnement de la Vierge (baie 101), la Nativité (baie 102) et l’Annonciation (baie 103). Il avait auparavant déposé et restauré les panneaux du XVIe siècle qui subsistaient (Canéto, 1862), vestiges depuis regroupés dans trois des fenêtres, deux du côté est, la troisième en face. Les six figures les plus complètes prirent place en haut des lancettes, au-dessus des fragments de six autres et des armoiries des familles qui firent les frais de ces travaux. Régulièrement attribués à Arnaud de Moles ou du moins jugés parents de l’ensemble du chœur de Sainte-Marie d’Auch (Lafond, 1958), ces vitraux sont d’une qualité nettement plus modeste. La distinction entre les panneaux anciens – peu nombreux – et les apports du XIXe siècle permet d’éclairer la question : avec la caution de l’abbé Canéto, l’abbé Goussard a emprunté aux verrières auscitaines pour compléter les costumes des personnages (draperies volantes, cabochons, galons ornés de lettres…) et pour restituer une partie des encadrements. Cette « falsification » n’a pas manqué d’égarer l’érudition ; on écartera donc, entre autres hypothèses, celle d’une œuvre de jeunesse d’Arnaud de Moles réalisée pour un autre édifice (Rollet, 1996) et celle de l’influence qu’ont pu exercer les verrières d’Auch sur l’atelier en cause ici. Le style des éléments authentiques, au dessin rudimentaire, renvoie à celui des verrières exécutées vers 1515-1520 pour l’église de l’Isle-en-Dodon (Haute-Garonne). Comme le vitrage de Notre-Dame de Cahuzac était sans doute en place bien avant 1528, les deux séries peuvent être contemporaines. Au XVIIe siècle, les marguilliers de la chapelle employaient des artistes de Toulouse (croix sculptée en 1601 par Antoine Bachelier, cf. Costa, 1976 ; tabernacle du maître-autel commandé en 1643, cf. Bourdieu, 1993). Les vitraux commandés par leurs prédécesseurs témoignent-ils également de la production toulousaine ?
Propriété de la commune
Dossier individuel
2011
2019
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