Polyptyque
Polyptyque de l'autel majeur
Bourgogne-Franche-Comté ; Jura (39) ; Baume-les-Messieurs
39041
Voiteur
En village
Abside
Sculpture ; peinture ; menuiserie
Chêne (vert, rouge) : doré, polychrome, décor poinçonné, sgraffito, glaçure
De très grandes dimensions, le polyptyque repose sur l'ancien autel majeur du 15e siècle. Il est constitué d'une caisse abritant des sculptures, reposant sur une prédelle et pouvant être fermée par une paire de volets brisés peints. Il a pour thème la vie du Christ : enfance, vie publique, Passion ; on note cependant l'introduction de quelques scènes de l'Ancien Testament. Lorsque les volets sont ouverts, la lecture se fait - à quelques exceptions près - de gauche à droite et de bas en haut ; elle débute ainsi à partir du compartiment situé en bas et à l'extrême gauche du volet gauche. La caisse - dont la partie supérieure est chantournée - est divisée en 6 compartiments (répartis sur deux registres et trois travées) abritant des statuettes et des reliefs. Le compartiment supérieur central est le plus développé ; il est en outre couronné d'une console feuillagée. Chaque scène sculptée est surmontée d'un décor architectural composé d'arcatures et de petites clés pendantes flamboyantes. La travée centrale, dans le registre inférieur, Jessé assis sur un trône entouré de six prophètes ; de sa poitrine, sort un rameau qui se divise en deux branches habitées, grimpant de part et d'autre du registre supérieur où est sculptée la Crucifixion. Dans cette dernière, Jésus et les deux larrons sont crucifiés sur le Golgotha sous le regard des soldats et des tortionnaires ; parmi les proches du Christ, seule sainte Marie-Madeleine est au pied de la croix tandis que Marie, saint Jean, les deux saintes femmes sont au pied de la montagne en compagnie de Ponce Pilate, de l'épouse de ce dernier et d'autres personnages dont deux soldats. De part et d'autre de Jessé sur son trône, sont placées, à droite, les scènes - sculptées dans un même compartiment - de la Nativité et de l'Adoration des Bergers, et à gauche, l'Adoration des Mages. Le compartiment à gauche de la Crucifixion accueille la Montée au Calvaire ; elle est flanquée de part et d'autre de deux petites scènes représentant le sacrifice d'Isaac par Abraham. Dans le compartiment de droite, figure le groupe de la Déploration ; au loin, on aperçoit la Mise au Tombeau. Deux petites scènes retraçant l'histoire de Jonas sont sculptées de part et d'autre.
Arbre de Jessé ; Nativité ; Annonce aux bergers ; Adoration des Mages ; Montée au Calvaire ; Crucifixion : les Saintes Femmes, saint Jean, Vierge : assis, soldat, cavalier, jeune homme, Pilate : assis, femme, enfant : boisson ; Déploration ; Mise au tombeau ; sacrifice d'Abraham ; Jonas
Iconographie et décor : Arbre de Jessé ; Nativité ; Annonce aux bergers ; Adoration des Mages ; Montée au Calvaire ; Crucifixion : les Saintes Femmes, saint Jean, Vierge : assis, soldat, cavalier, jeune homme, Pilate : assis, femme, enfant : boisson ; Déploration ; Mise au tombeau ; Sacrifice d'Abraham ; Jonas. L'Arbre de Jessé est destiné à établir la continuité entre l'Ancien et le Nouveau Testament, ses rameaux se développant de part et d'autre de la Crucifixion.
H = 400 ; la = 580 ; pr = 47 ; La largeur indiquée ci-dessus est celle du retable avec volets ouverts ; lorsque ceux-ci sont fermés, la largeur est de 290. La hauteur moyenne des statuettes est de 35 cm.
Manque ; oeuvre restaurée
En 1882 : restauration de cinq statuettes par Louis Clos, professeur de dessin au collège de Bourgoin-Jallieu (deux prophètes de la scène de l'Arbre de Jessé ; groupe d'Abraham et d'Isaac portant des fagots) ; un badigeon blanc a été posé sur la caisse. Les statuettes manquantes sont : une figure d'enfant se moquant du Christ (scène de la Montée au Calvaire), un ange de la Nativité, une statue de grande taille qui devait se trouver sur la console sommant le retable. Campagne de restauration en 1994-1995 : stabilisation de la structure, arrêt des infestations biologiques, refixage et nettoyage de la polychromie.
Marque d'atelier
Sur ce retable, il existe deux marques d'atelier différentes, appliquées sur le bois au fer chaud. La première marque d'atelier représente un avant-bras, la main ayant quatre doigts tendus et le pouce plié. Elle correspond au contrôle effectué par la corporation anversoise concernant la qualité du bois employé ; elle est présente au total douze fois les statuettes du retable. La seconde marque est composée de deux mains et d'un château. Elle a été apposée quatre fois sur la caisse et indique que la polychromie a également été contrôlée.
Lieu d'exécution : , Belgique, Anvers
2e quart 16e siècle
Les archives indiquent que le retable aurait été offert par l'université de Gand à Guillaume de Poupet, abbé de Baume-les-Messieurs (1524-1583). Il s'agit cependant d'une mention tardive (1702) et cette affirmation n'a pu jusqu'à présent être confirmée. Il est certain en revanche que le polyptyque a été fabriqué par un atelier anversois. Sans en avoir été le commanditaire, l'abbé aurait pu l'acquérir et en faire don à l'église de Baume. Guillaume de Poupet était un personnage illustre et influent dans le Comté de Bourgogne ; issu de la moyenne noblesse comtoise, son père était le précepteur de Charles Quint. Après des études à Paris, Guillaume devint protonotaire apostolique en 1522, abbé de Baume en 1524, puis chanoine de Besançon, grand archidiacre, abbé de Goailles en 1528, abbé de Balerne en 1536. Il fut également l'un des quatre conseillers du gouverneur de la Comté et maître de requêtes au Parlement de Dole. C'était également un mécène, amateur des arts et des lettres. A Baume, sa longue administration (63 ans) fut marquante car il restaura, construisit et embellit considérablement l'église ainsi que les bâtiments monastiques. Il est probable que le polyptyque fut mis en place dans l'église après les travaux de reconstruction de l'abside qui eurent lieu au début de l'abbatiat de l'abbé. L'autel majeur supportant le retable se trouvait alors dans le première travée de choeur, au voisinage des tombeaux des abbés Amé de Chalon et Guillaume de Poupet. Dans la première moitié du 17e siècle, il fut repoussé plus à l'est, dans la seconde travée de choeur puis, dans la seconde moitié de ce même siècle, l'abbé Jean de Watteville le fit placer dans l'abside.
Propriété de la commune
classé au titre objet
Dossier avec sous-dossier
1975
2006
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