Chapiteau
Chapiteau du pilier central de la nef
Nouvelle-Aquitaine ; Landes (40) ; Commensacq ; église paroissiale Saint-Martin
40085
Sabres
Église paroissiale Saint-Martin
IA40001401
En village
Collatéral nord
Sculpture
Pierre : décor en relief, décor dans la masse
Ce chapiteau gorgerin est en fait composé de deux frises discontinues situées sur les faces nord et sud du pilier et séparées par les ressauts de celui-ci.
Cortège : en frise, animal, musicien, félidé (flûte, tambour), porc (cornemuse), lièvre (vielle à roue), escargot, homme, sirène (miroir, peigne) ; cortège : homme, hallebarde, obscénité
Frise nord : cortège d'animaux musiciens se dirigeant vers la gauche, mené par un escargot dressé et comprenant entre autres un félin tambourinaire, un porc joueur de cornemuse, un lapin vielleux, un âne, divers bovidés et canidés ; à leur suite, plusieurs hommes, dont un fou avec sa marotte, et une sirène tenant d'une main un miroir et de l'autre un peigne. Frise sud : cortège de personnages grotesques vêtus de surcots et de capuchons ; un centaure porte une hallebarde, un homme montre son postérieur dénudé au personnage qui le suit (peut-être le jeu du 'pétengueule' ou 'baiser au cul du diable').
H = 20 (hauteur approximative).
Remontage ; traces de peinture
Les frises ont été remontées de façon irrégulière autour du pilier, sans doute dans la 1ère moitié du 19e siècle. Menues traces de peinture ocre-rouge sur la partie supérieure des reliefs.
Lieu de provenance : Aquitaine, 40, Commensacq, ancienne chapelle Notre-Dame (détruite)
Limite 15e siècle 16e siècle
Les frises composant ce 'chapiteau', probablement du milieu du 15e siècle ou du début du 16e, proviennent presque certainement de la chapelle Notre-Dame (dépendance des Chartreux de Bordeaux), autrefois située à une cinquantaine de mètres à l'est de l'église paroissiale, vendue et démolie en 1791. Elles furent remontées à leur emplacement actuel dans les premières décennies du 19e siècle, sans doute avant 1840. Les cortèges d'animaux musiciens et de personnages grotesques aux poses obscènes sont un bon exemple d'intrusion de l'art profane dans le décor religieux à la fin du Moyen Age ; ils relèvent sans doute d'intentions moralisatrices : les porcs et lapins musiciens pourraient symboliser les vices et la sirène au miroir la tentation du péché. Ce décor évoquerait aussi, selon C. Gaignebet et J.-D. Lajoux (' Art profane et religion populaire au Moyen Age ', 1985), les fêtes carnavalesques, comme l'indiqueraient entre autres la présence d'un âne et la possible figuration du jeu dit du 'pétengueule'. D'après ces auteurs, qui se méprennent cependant sur la provenance de ces reliefs, la dévotion locale à saint Blaise, auquel un autel était consacré dans le collatéral de l'église Saint-Martin, pourrait expliquer le choix du thème, puisque la fête du saint, le 3 février, marquait à la fois le début du carnaval et la tenue d'une grande foire réservée aux drapiers et aux porchers. Plus récemment, J.-P. Suau (' Les sculptures profanes de l'église de Commensacq ', Bull. Soc. Borda, 1997, doc. 2) a proposé une interprétation différente, en privilégiant une lecture morale de l'iconographie, qui regrouperait le thème des Péchés capitaux et, de manière moins évidente, celui des cinq sens.
Propriété de la commune
Dossier individuel
1996
2007
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