Statue
Petite nature
Statue : Saint Michel terrassant le démon et pesant les âmes
Nouvelle-Aquitaine ; Landes (40) ; Saubusse ; église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
40293
Dax nord
Église paroissiale Saint-Jean-Baptiste
IA40001540
En village
Chapelle sud, mur est
Sculpture
Revers sculpté
Pierre : peint
La statue est monolithe (à l'exception de la main gauche, aujourd'hui manquante, qui était chevillée, et de la colonne de la balance qu'elle tenait). La console, aussi monolithe, d'élévation triangulaire, comporte une gorge à la partie supérieure et un écu taillé dans la masse sur sa face.
Saint Michel, combat, démon biblique, âme, protection, lance, balance ; écu
Saint Michel est figuré sous les traits d'un jeune homme imberbe, les cheveux ondulés flottant sur les épaules, le front ceint d'un bandeau, revêtu d'une armure à corselet, jambières et chausses ; un ample manteau retenu au col retombe en plis cassés de part et d'autre de la figure. De sa lance tenue dans la main droite levée, l'archange, le visage impassible, transperce la gueule d'un démon anthropomorphe au mufle bestial et à la queue de bouc, renversé à ses pieds. De la main gauche (perdue), le saint tenait une balance dont les plateaux semi-ovoïdes portent deux petites figures nues orantes représentant les âmes des défunts.£ La console porte sur sa face un écusson armorié.
Statue seule : h = 94 ; la = 45 ; console : h = 29.
Manque ; traces de peinture
Il manque la main gauche du saint (qui était rapportée), la colonne de la balance et la partie droite de son fléau, ainsi que la moitié supérieure de la lance ; des ailes rapportées étaient peut-être ancrées dans le dos de l'archange (le revers des épaules n'a pu être examiné). Epaufrures sur le bord senestre de l'écusson de la console. L'ensemble de la statue (notamment la tête du démon, les bras et les genoux de Michel) et l'écu armorié ont conservé quelques traces de polychromie ancienne (d'origine ?) : ocre rouge, gris-bleu et noir.
Armoiries (peintes, partiellement illisibles)
Armoiries (en grande partie effacées) sur l'écu de la console : écartelé, aux 1 et 4 de... à l'oiseau (?) de... posé sur un mont (?) de... ; aux 2 et 3 d'or à trois chevrons de...
Bellepeyre (commanditaire)
1ère moitié 16e siècle (?)
Selon la tradition locale, la chapelle sud de l'église de Saubusse, érigée au 15e (?) siècle, aurait appartenu à une famille possessionnée dans la paroisse, les seigneurs de Bellepeyre et Betbeder, auxquels elle aurait servi de lieu de sépulture. De fait, une telle destination expliquerait la présence d'une statue de saint Michel figuré en 'prévôt du Paradis' et 'peseur des âmes' au jour du Jugement. L'oeuvre devait surmonter l'autel primitif de la chapelle, remplacé par la suite (l'autel actuel, qui a conservé la même dédicace, est orné d'une copie du célèbre 'Saint Michel' de Guido Reni, réf. IM40004172). Les liens avec la famille Bellepeyre sont étayés par les vestiges d'armoiries peintes sur la console (apparemment d'origine) qui supporte la sculpture. On y distingue en effet un écartelé dont les quartiers 2 et 3 présentent avec netteté trois chevrons sur champ d'or, tandis que les deux autres, beaucoup plus dégradés, ne laissent deviner que la silhouette d'un oiseau (?) perché sur un support (quartier 1). Ces éléments, tout lacunaires qu'ils sont, suffisent à identifier les armes Bellepeyre, connues par l'Armorial d'Hozier (1697-1709, vol. XIII), où paraît l'écu de Jean-Raimond de Bellepeyre, lieutenant en la juridiction de Saubusse (Doc. 01). L'inversion des quartiers (les chevrons y figurent en 1 et 4) est une licence fréquente à l'époque et n'infirme pas l'identification. En revanche, il n'est pas exclus que les armes aient été peintes postérieurement, peut-être même longtemps après l'exécution de la statue. L'iconographie du saint en armure chevaleresque, les cheveux flottant librement sur les épaules, tel qu'il est ici figuré, est fixée dès le 15e siècle, mais le style de la composition, son dynamisme, le hanchement prononcé de la figure et la souplesse de son attitude incitent à en repousser la datation au siècle suivant. La qualité de la facture, assez exceptionnelle pour une sculpture destinée à une petite église de village, laisse supposer que l'oeuvre provient d'un centre artistique de quelque importance, Bayonne ou peut-être Bordeaux.
Propriété de la commune
1957/07/23 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
2011
2011
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37