Peinture monumentale
Peinture monumentale du cabinet d'alchimie
Occitanie ; 46 ; Cénevières ; château
46068
Limogne
Château
IA46000270
Isolé
Ancien cabinet d'alchimie au 1er étage
Peinture murale
Enduit : peinture à la chaux
Scène (combat : Hercule, Acheloos) ; scène (Hercule, Atlas) ; scène (combat : Hercule, Antée) ; scène (les Héliades, cygne, homme, cheval) ; scène (Orphée, femme, les Enfers) ; scène (Bacchus, Ariane) ; scène (?) ; scène (meurtre : Orphée, bacchante) ; scène (Ulysse, Circé : ?), scène (couronnement : roi) ; scène (incendie : ville ; figure : homme : Ulysse : ?, femme : Hécube : ?) ; scène (dispute : Ulysse, Ajax) ; scène (combat : Jason, taureau), scène (Actéon, Diane, cerf, chien) ; scène (Apollon, Zeus, Phaéton, char, cheval) ; ornement à forme architecturale (ordre dorique)
Dix-huit scènes se répartissent sur les murs et la voûte du cabinet d'alchimie. Sur la voûte, côté nord, on assiste au combat d'Hercule contre Acheloos. Hercule, vêtu de sa peau de lion, fait plier les antérieurs du grand taureau dont le dieu-fleuve a pris la forme en le maintenant par les cornes et en appuyant de son genou droit sur sa tête. Cette première scène est suivie par la représentation du 11e travail d'Hercule. Atlas est en train de transmettre son fardeau à Hercule dont les genoux plient sous le poids de la sphère céleste qu'il reçoit sur les épaules. Une troisième scène, aujourd'hui disparue représentait le combat d'Hercule contre Antée. En face sur le mur sud, on peut voir une autre scène de combat. Elle concerne cette fois Jason qui lutte face à deux taureaux dont les naseaux crachent du feu. Jason tend vers eux une poignée d'herbe. Le combat se déroule devant une tribune occupée par quatre personnages (dont Médée). L'un d'eux est couronné. Sur la droite, un groupe de soldats semble invectiver le héros et s'apprête à l'attaquer. La scène suivante montre un homme, debout, s'adressant à un groupe d'hommes armés assis sur des bancs. Au milieu, une armure, un bouclier et une épée reposent au sol. Sur le côté gauche, un homme s'appuyant sur un long bâton et coiffé d'un casque à panache assiste à la discussion. On le retrouve dans le fond de la composition en train de s'empaler sur une épée. Il s'agit en fait de la représentation d'Ulysse et Ajax se disputant les armes d'Achille. La scène représentée ensuite est celle de la chute de Troie. La ville, en proie aux flammes est abandonnée par ses habitants. Au pied de la cité se presse un groupe de soldats. Au premier plan, trois femmes dont l'une est couronnée suivent deux hommes. La dernière scène du mur sud illustre le couronnement de Numa Pompilius, le deuxième roi légendaire de Rome. Devant un décor à l'antique, le roi se voit remettre une couronne et un sceptre des mains de deux hommes faisant partie d'une plus grande assemblée. Le décor se poursuit sur les murs est, ouest et sur la voûte. Sur le mur ouest, c'est une représentation de la métamorphose d'Actéon que l'on peut voir. Un homme entouré de plusieurs chiens et tenant une lance dans sa main gauche surprend des jeunes filles se baignant, cachées derrière une tenture. L'une d'elle éclabousse l'importun. Il s'agit de Diane lançant une malédiction à Actéon pour le transformer en cerf. En face, sur le mur est, trois scènes concernent un seul personnage. Il s'agit du mythe de Phaéton. Dans une première scène située en haut à gauche du mur, on peut voir Phaéton agenouillé aux pieds de son père Apollon, auréolé de rayons lumineux et assis sur son trône. Il lui demande la faveur de conduire pendant tout un jour son char solaire. Mais Phaéton n'ayant pas la puissance de conduire le char mené par des chevaux aux pieds ailés en perd le contrôle et se fait foudroyer par Zeus. Le char se renverse et Phaéton tombe vers une étendue d'eau dominée par une forteresse. Sur la voûte, six autres scènes prennent place. Du côté nord, en partant de l'est, la première des trois scènes concerne le deuil des Héliades. Trois jeunes femmes sont représentées les pieds joints et les mains levées au-dessus de leur tête. A leur côté se trouve un sarcophage. Il s'agit des soeurs de Phaéton, que leur profond chagrin transforme en aulnes. Cette métamorphose est suivie de celle de Cygnus, fils de Sthénélus et demi-frère de Phaéton, matérialisée par la présence du cygne que l'on peut voir dans la partie inférieure gauche de la composition. Dans la scène suivante, on peut voir à droite un homme se tenant debout. Sa tête est ceinte d'une couronne de laurier. Il tient dans ses mains une sorte de violon et un archet. Il tourne la tête derrière lui, vers le côté gauche de la composition où une jeune femme est entraînée par un satyre vers une caverne d'où sortent des flammes. Cette scène illustre l'échec du retour d'Eurydice des Enfers. Vient ensuite une scène où l'on peut voir un homme sortant de l'eau, s'agenouillant aux pieds d'une jeune femme à qui il semble offrir une bague. Il peut s'agir de Diane et Bacchus. Sur le côté sud de la voûte, le décor peint commence avec la représentation possible d'Ulysse face à Circé. Sur la gauche du panneau très lacunaire se trouve un groupe de cochons. A droite, on distingue encore deux pieds, de profil. Le panneau suivant montre Orphée assis sur une souche ou un rocher qui, dans un mouvement de surprise, lève son instrument de musique au-dessus de sa tête. Il est attaqué par une bacchante armée d'un trident. Enfin le dernier panneau, dont il ne subsiste plus grand chose, montre un personnage sur la terrasse d'une maison. Toutes ces scènes ont été composées sur le modèle des illustrations de l'édition des Métamorphoses d'Ovide parue en 1617. L'étude de ces planches illustrées laisse penser que la dernier scène présentait la métamorphose des filles de Minyas. Enfin, le registre inférieur du mur sud est orné d'un décor architectural en trompe-l'oeil composé de colonnes doriques.
Dimensions non prises
Mauvais état
De nombreuses scènes sont abîmées, lacunaires et certaines ont totalement disparu. Le pigment ayant servi aux carnations s'est oxydé, laissant des figures complètement noires.
Inscription concernant l'iconographie ; inscription
Chaque personnage était identifié par une inscription précisant son nom. Certaines sont encore présentes. Sur l'athanor, trois signes sont peints qui symbolisent l'athanor et l'opération de purification.
17e siècle
Les peintures du château de Cénevières ont été découvertes par hasard alors que le cabinet d'alchimie servait de salle de bain. Elles reprennent les gravures réalisées par Isac Gaspar pour une édition parisienne des Métamorphoses d'Ovide datant de 1617, traduites par Henri Renouard. Le décor a donc été exécuté durant le 17e siècle mais pas avant 1617. Au premier abord, aucune logique iconographique ou narrative n'organise ces peintures. Mais une lecture astrologique, pseudo-science très en vogue à l'époque de réalisation des peintures, peut être faite, qui explique alors l'emplacement de chacune des scènes. Voir pour cela l'ouvrage de Paul Verdier cité en référence.
Propriété privée
1957/12/09 : classé au titre immeuble
L'édifice est classé par arrêté du 9 décembre 1957.
À signaler
Dossier individuel
2004
2010
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47