Peinture monumentale
Peinture monumentale : Défilé des 7 Péchés Capitaux
Occitanie ; 46 ; Les Junies ; église paroissiale Saint-Perdulphe
46134
Lot
Catus
Masse (La)
Église paroissiale Saint-Perdulphe
IA46100134
En écart
Moitié inférieure des murs gouttereaux de la nef
Peinture murale
Enduit : peinture à la chaux
Le mortier décelé sous les peintures est uniformément rose. Ce mortier est présent sous la totalité des peintures, exceptée la bande de ruban plissé située à l'extrémité orientale du mur nord où ont été décelés des joints de mortier ocre-brun. Sur le mur sud, le mortier a été posé de bas en haut, contrairement à la tradition. Le dessin préparatoire a été tracé en noir. Ensuite les couleurs ont été posées en aplats puis les traits à nouveau soulignés de noir.
Les Vices ; Baiser de Judas ; Flagellation du Christ ; scène (ex-voto : béquille, évêque, crosse)
Les peintures occupent la partie inférieure des murs de la nef et sont de ce fait placées à hauteur d'homme. Celles du mur sud se développent sur deux registres. Sur le registre médian, on peut voir une cavalcade des péchés capitaux. Chacun des péchés est monté sur un animal. Ils sont reliés les uns aux autres par une chaîne qui passe au niveau de leur taille et sont accompagnés par un démon. L'extrémité gauche de la chaîne est tenue par un démon (le seul qui regarde vers nous) qui conduit ainsi les péchés vers la gueule béante du Léviathan. Le défilé des péchés capitaux se déroule ainsi de la droite vers la gauche. Ce premier démon à la tête écarlate est cornu et ses avant-bras ainsi que ses mollets, également écarlates, émergent de masques aux oreilles pointues. Derrière lui vient le lion qui sert de monture à l'Orgueil qui porte sur son poing un faucon. L'Orgueil est suivi de l'Avarice qui monte une sorte d'ours aux longs poils et qui porte une bourse dans chaque main. Elle est accompagnée d'un démon tacheté, à la tête canine et qui tire la langue. Vient ensuite la Luxure qui monte un bouc tout en s'admirant dans un miroir. Elle est accompagnée par un démon qui présente une tête affublée du bec aiguisé des rapaces et de deux cornes et dont les avant-bras émergent d'une tête de serpent. Suit l'Envie montée sur un grand chien et accompagnée par un démon rouge, au nez porcin et aux sabots caprins. La Gourmandise et son démon ont quasiment disparu. Vient ensuite un autre démon cornu à la tête chevaline dont les épaules et les genoux sont articulés par des masques. Sur sa poitrine un autre masque est visible. Il aide la Colère, montée sur un grand chien, à se poignarder. Enfin le défilé se termine avec la Paresse juchée sur un âne et accompagnée par un démon rouge dont les épaules sont formées par des têtes de serpents. Le dernier Péché est suivi par un démon jaune qui tient l'autre extrémité de la chaîne ainsi qu'un fouet. Cinq des huit démons sont ainsi composites avec leurs articulations marquées par des têtes d'animaux. Sous ce défilé des Péchés Capitaux encadré par une bande rouge entre deux filets noirs dans sa partie basse et par une bande ocre jaune entre deux filets noirs dans sa partie haute, on peut voir une scène secondaire dont la partie gauche a disparu. Trois personnages sont conservés. Le premier personnage à droite est un évêque qui tient sa crosse ainsi qu'un second objet qui pourrait être une béquille. Deux autres personnages le précèdent. Il s'agit de deux hommes coiffés d'un chapel à bec portant des sortes de bâtons. Une hypothèse pourrait désigner cette scène comme la remise d'ex-voto à saint Perdulphe, le saint dédicatoire de l'église, connu pour des guérisons miraculeuses. Le mur nord présente à ce jour deux scènes historiées. La première représente le Baiser de Judas. Un groupe de soldats en armure entoure le Christ et Judas, placés au centre. Pendant que Judas embrasse le Christ, l'un des soldats lui lie les mains. A gauche, on peut voir saint Pierre tenant un cimeterre. A ses pieds, on distingue un personnage couché. Il s'agit sans doute de Malchus à qui il vient de couper l'oreille. La scène suivante est une Flagellation. On peut ainsi voir le Christ attaché à une colonne avec à sa droite un bourreau tenant un fouet. Ces deux scènes appartenaient certainement à un cycle de la Passion plus développé.
L = 1035 ; h = 325 ; l = 600 ; h = 210 Les premières dimensions concernent le mur sud et les secondes dimensions concernent le mur nord.
Oeuvre restaurée
En 1996, une campagne de consolidation des peintures a été entreprise par Hervé Langlois. Une nouvelle campagne de restauration, entreprise par Françoise Tollon, s'est déroulée d'octobre 1999 à juin 2000. Lors de ces travaux, la restauratrice a noté l'altération d'un pigment à base de plomb qui n'a été utilisé que pour la carnation des péchés capitaux. Certains visages et certaines mains sont aujourd'hui de couleur brune. Les dossiers de restauration sont consultables au Centre de Documentation.
1ère moitié 16e siècle
La découverte de l'ensemble du décor peint de l'église de La Masse remonte à 1966. La représentation du défilé des 7 Péchés Capitaux avait été dégagée par des amateurs, à la lame de rasoir, dans les années 30 (cf l'article de Françoise Tollon dans les Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, 2002). Le choix iconographique et le détail de certains costumes ont permis la datation de ces peintures. Les armures portées par les soldats de l'Arrestation du Christ étaient en usage du 15e à la fin du 16e siècle. La datation peut cependant être affinée par la robe de la Luxure au col arrondi et aux manches à crevées ainsi que par sa coiffure noire maintenue en arrière, notamment portée par Anne de Bretagne (1477-1514) et dont le succès perdura pendant toute la première moitié du 16e siècle.
Propriété de la commune
1971/11/18 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
2004
2010
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