Peinture monumentale
Peinture monumentale
Occitanie ; 46 ; Tauriac ; église paroissiale Saint-Martial
46313
Lot
Bretenoux
Église paroissiale Saint-Martial
IA46100541
En village
Murs et voûtes du collatéral sud ; murs et voûte de la première travée du collatéral nord
Peinture murale
Enduit : fresque ; enduit : peinture à la chaux
Selon un rapport du Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques daté de 1986, les peintures du collatéral sud ont été peintes selon la technique de la fresque. En revanche les peintures du collatéral nord semblent avoir été réalisées d'après une technique à sec. On peut observer sur le mur nord un repentir au niveau de la représentation de saint Christophe.
Dieu le Père ; figures (Sibylle Agrippa ; Sibylle libyque ; Sibylle samienne ; Sibylle érythréenne ; Sibylle phrygienne ; Sibylle européenne ; Sibylle delphique ; Sibylle cuméenne ; Sibylle persique ; Sibylle hellespontique ; Sibylle tiburtine) ; scène (Salomé, danse) ; scène (saint Jean-Baptiste : décollation) ; la Création ; création d'Adam ; création d'Eve ; mariage d'Adam et Eve ; tentation d'Adam et Eve ; Adam et Eve chassés du Paradis terrestre ; Annonciation ; Mise au tombeau ; Visitation ; Annonce aux bergers ; Fuite en Egypte ; Flagellation du Christ ; Dérision du Christ ; scène (saint Georges, dragon, rempart) ; Les Vices ; Jugement dernier ; les prophètes ; Arbre de Jessé ; Assomption ; Couronnement de la Vierge ; Mort de la Vierge ; Baptême du Christ ; figure (saint Christophe, Enfant Jésus) ; ornement (à rinceaux, à cercle, à étoile, à bouquet, à feuille)
Le programme iconographique de l'église de Tauriac commence sur les voûtes des deux travées du collatéral sud. Sur le voûtain le plus à l'est de la travée orientale trône Dieu le Père, coiffé de la tiare pontificale à trois couronnes, apparaissant dans les nuées, tenant le globe croiseté. Il est entouré de quatre anges, du soleil et de la lune. Sur les dix voûtains centraux se répartissent les sibylles. Elles sont au nombre de douze. Elles sont disposées la tête dans l'axe de la clé de voûte centrale. Chacune d'entre elle est pourvue d'un attribut et est accompagnée d'un phylactère nominatif. Enfin chacune d'elle présente un costume différent. Sur la portion nord-est des voûtains, on peut voir du nord au sud la sibylle Antipa (Agrippa) portant un fouet, la sibylle Libiqua (Libyque) tenant une main coupée, et la sibylle Samia (Samienne) portant une sorte de petit berceau. Au sud-est on peut voir la sibylle Ansania (Erythrée) dotée d'une fleur, la sibylle Frigea (Phrygienne) tenant un calice et une sibylle anonyme portant la couronne d'épines et un linge. La partie sud-ouest est occupée par la sibylle Eropa (Européenne) qui porte une grande croix, la sibylle Dealfica (Delphique) qui tient un cierge et la sybille Rustica (de Cumes ?) qui brandit une épée. Enfin sur la portion nord-ouest sont représentées la sibylle de Africa (Persique ?) qui tient une lanterne et est accompagnée d'un serpent, la sybille Helepontina (Elespontique) qui porte une corne et la sibylle Tiburtina (Tiburtine) qui porte une croix de procession. Sur le dernier voûtain est représentée la création du monde. La représentation de la Création se poursuit sur la voûte de la travée occidentale du collatéral sud avec la création d'Adam et la création d'Eve sur les voûtains sud-est. La moitié occidentale de cette voûte est consacrée à la Faute Originelle. Sur le voûtain sud-est Adam et Eve sont présentés l'un à l'autre. Sur la portion sud-ouest Adam et Eve goûtent le fruit défendu avant d'être chassés du Paradis en deux scènes prennant place sur la partie nord-ouest de la voûte. Le démon est figuré par une femme au corps reptilien. La création du monde et d'adam et Eve est associée au martyre du Précursseur, évoquée par la danse de Salomée et la décollation de Jean-Baptiste, toutes deux représentées sur les voûtains nord-est. Le programme continue sur les murs du collatéral. Le mur est présente une Annonciation dans sa partie haute et une Mise au tombeau sur les registres médian et inférieur. Ces deux scènes sont en grande partie cachées par un retable. En ce qui concerne l'Annonciation, on observe facilement l'ange Gabriel et la Vierge Marie. Pour la Mise au tombeau, on discerne Joseph d'Arimathie tenant, au niveau de la tête, le corps du Christ allongé sur un linceul. En ce qui concerne le mur sud une ville est représentée au-dessus de la fenêtre à gauche de laquelle on peut observer la Visitation. A droite de la fenêtre c'est une Annonce aux bergers qui se développe. On peut ainsi voir trois pâtres musiciens entourés de leurs moutons et de leur chien recevant le message d'un ange. Sur le registre médian, était représentée une Fuite en Egypte qui a aujourd'hui presque entièrement disparu. Seuls subsistent un phylactère, la tête de la Vierge ainsi qu'un autre personnage, masculin cette fois semblerait-il. Des motifs végétaux sont visibles au bas du mur. Le mur sud de la travée ouest évoque la Passion du Christ au travers de deux scènes : la Flagellation et une probable représentation du Christ aux outrages. Un bouquet, blanc sur fond jaune, représenté au-dessus de la fenêtre sert de séparation entre la Flagellation et un saint Georges terrassant le dragon. Saint Georges et la princesse se tiennent devant une cité à l'intérieur de laquelle le roi et la reine ainsi qu'un troisième protagoniste assistent au combat. Le dragon n'est plus visible. En effet, une bonne partie du registre médian et la quasi totalité du registre inférieur ont aujourd'hui disparu. On ne discerne plus qu'un sol à damier rouge à l'extrémité inférieure gauche du mur et à l'opposé ce qui semble être un des péchés capitaux tenant une bourse monté sur un grand oiseau et se dirigeant vers le mur ouest. Le mur ouest du collatéral a également perdu une grande partie de son décor mais on peut encore tout de même identifier un Jugement dernier. Sur la partie haute du mur, au centre de la composition, le Christ est représenté les bras ouverts, le torse dénudé. Sa tête est encadrée d'une branche fleurie à sa droite et d'une épée à sa gauche. De ce côté, on peut également voir saint Jean-Baptiste et un ange, à genoux, en train de prier. Un autre ange est visible du côté droit. Agenouillé également mais tenant une grande croix, il est placé juste derrière la Vierge. Toute la partie centrale de la scène est perdue mais on distingue encore en bas du mur des éléments qui laissent penser que le Jugement dernier recouvrait la totalité du mur et se terminait par une représentation de l'Enfer. La chapelle ouest du collatéral nord a également été décorée. Les seize voûtains sont occupés par la figure d'un prophète. Ils sont disposés la tête tournée vers la clé de voûte centrale, conversant deux à deux, l'index levé. Ils se détachent sur des fonds alternativement rouges et gris clair. Certains fonds gris présentent encore des étoiles blanches quand les fonds rouges sont agrémentés de motifs végétaux ou géométriques. Les prophètes sont richement et diversement vêtus. Ils sont identifiés par des phylactères disposés dans le haut de chaque voûtain. Seuls cinq noms sont aujourd'hui identifiables : Zacharie, Michée, Joël, Balaam et Siméon. Siméon ne figure pas au nombre des prophètes mais sa présence parmi eux fait référence à sa prophétie au Temple. Sur le mur ouest se développe un Arbre de Jessé. L'Arbre est chargé de prophètes tenant des sceptres ressemblant fortement à ceux présents sur la voûte. Ils sont tout aussi richement vêtus et tendent également un index indiquant ainsi qu'ils conversent entre eux. A côté, se développe une double scène composée de l'Assomption et du Couronnement de la Vierge. La Vierge est portée par quatre anges accompagnés de quatre anges musiciens, sous le regard des apôtres disposés au bas de la scène, jusqu'au Ciel où elle est couronnée par la Trinité. Deux personnages identiques, coiffés du nimbe crucifère couronnent ainsi la Vierge au-dessus de laquelle une colombe nimbée déploie ses ailes. Si le Fils et le Père paraissent identiques, le second est identifiable grâce au globe croiseté porté par la figure de droite. Cette double scène renvoie à celle disposée sur le mur nord : la Dormition de la Vierge. Cette dernière, allongée au centre de la composition est entourée par les apôtres. Deux d'entre eux portent le linceul sur lequel la Vierge est couchée tandis qu'un troisième place un sceptre dans sa main droite. Sous la scène de la Dormition de la Vierge prend place une représentation du Baptème du Christ, en grande partie tronquée lors de l'ouverture d'une porte. Enfin, à droite de la fenêtre, on peut voir un saint Christophe portant l'Enfant Jésus.
Dimensions non prises
Repeint ; oeuvre restaurée
Les peintures des voûtes du collatéral sud ont certainement connu une campagne de restauration (contours retracés au trait noir) entre 1880 et 1895, bien qu'aucune trace écrite n'en ai été conservée. Les peintures des murs du collatéral sud n'ont été dégagées qu'à partir de 1986, date à laquelle un vaste programme de restauration a été lancé. Le chantier, qui s'est poursuivi jusqu'en 1993, a été conduit par l'atelier Bellin. Les peintures de la voûte du collatéral nord, pourtant visibles en 1880, ne présentent pas de repeints. Les peintures des murs ont été dégagées à partir de 1986. Une nouvelle intervention a été menée en 2002 par l'atelier d'Assalit. Elle a notamment concerné la travée ouest du collatéral nord.
Inscription concernant l'iconographie
Sur la voûte de la travée orientale du collatéral sud, les figures des sibylles sont accompagnées de phylactères les identifiant. Sur la voûte de la travée ouest du collatéral nord, les figures des prophètes sont elles aussi accompagnées de phylactères nominatifs. Seuls cinq noms sont aujourd'hui lisibles : Zacharie, Michée, Joël, Balaam et Siméon. Les scènes représentées sur la voûte de la travée ouest du collatéral, sur le mur est de la même travée et sur le mur sud de la travée est présentent des phylactères explicitant leur contenu, rédigés dans un mélange de vieux français et d'occitan.
2e quart 16e siècle
Les premières études concernant les peintures murales de l'église de Tauriac, de Poulbrière Jean-Baptiste et Rupin Ernest datant respectivement de 1880 et 1895, ne font référence à aucune campagne de restauration. Pourtant les peintures des voûtes du collatéral sud présentent d'importants repeints. On peut avancer qu'une campagne a bien eu lieu entre ces deux dates : Rupin Ernest, auteur de la seconde étude, montrant une plus grande facilité à lire les inscriptions accompagnant les peintures. La campagne de restauration de la fin des années 1980 a posé la question des repeints du 19e siècle. Il a finalement été décidé de conserver ces repeints, l'usure du décor original étant trop importante pour en permettre la redécouverte. D'un point de vue stylistique, les peintures de l'église de Tauriac peuvent être divisées en deux groupes, chacun étant le résultat du travail d'un atelier particulier. Cependant la complémentarité iconographique existant entre ces deux décors permet d'affirmer qu'ils ont été réalisés lors d'une même campagne. Le thème des douze sibylles se développe à partir de la fin du 15e siècle, plaçant la réalisation de ces peintures à la fin du Moyen Age. On peut cependant préciser leur datation grâce aux costumes des sibylles (robes à encolure carrée et coiffes en résilles dissimulant la chevelure) et notamment celui de la sibylle Frigea. Sa robe à l'échancrure très prononcée et aux manches bouffantes à crevées place la réalisation de cet ensemble pictural dans les années 1525-1550.
Propriété de la commune
1906/10/10 : classé au titre objet
À signaler
Dossier avec sous-dossier
Peinture monumentale
IM46000899
2004
2010
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