Autel ; tabernacle ; retable ; statue ; tableau
Maître-autel
Retable du maître-autel
Occitanie ; 46 ; Montcabrier ; église paroissiale Saint-Louis
46199
Puy-l'Evêque
Église paroissiale Saint-Louis
IA46100016
En village
Choeur
Ébénisterie ; menuiserie ; sculpture ; peinture
Bois : taillé, doré, peint ; toile (support) : peinture à l'huile
Installé sur l'entière hauteur du mur plat du choeur, mesurant environ 8 m de haut sur 10 m de large, le retable se développe sur trois registres superposés et trois travées verticales. Il est composé de boiseries fixées sur des poutres, repose sur un soubassement, une estrade et un autel maçonnés, et associe sculptures rehaussées de peintures et dorures, niches pour statues et toiles peintes. La composition est scandée par quatre colonnes dans le registre médian. Le registre inférieur est occupé en partie centrale par le maître-autel à proprement parler, tandis que les côtés présentent deux portes donnant accès à la sacristie placée contre le chevet. Le maître-autel est composé d'une estrade maçonnée à deux marches, d'un autel tombeau en bois peint de forme galbée, venant lui-même dissimuler un autel en pierre taillée, un double gradin en bois doré et peint, et un tabernacle en bois entièrement doré avec une urne centrale de forme arrondie entourée de deux panneaux chantournés formant joues. De part et d'autre de l'autel, des caissons saillants en bois, ornés de deux rangs superposés de panneaux sculptés de bas-reliefs (représentant des figures bibliques), supportent les colonnes qui se développent sur le registre médian. Deux petites toiles peintes de format rectangulaire horizontal prennent place au-dessus des portes donnant accès à la sacristie : elles représentent Le Chemin de croix à gauche et L'ange de la Résurrection à droite. Des caissons similaires se retrouvent de part et d'autre des portes, jouant le même rôle de support de colonne et pareillement sculptés de bas-reliefs ; ils sont complétés de panneaux plats avec bas-reliefs en retour aux extrémités. Le registre médian présente en partie centrale une grande toile peinte de format rectangulaire vertical, représentant La Crucifixion et placée dans une cadre en bois doré, autour de laquelle prennent place deux colonnes torses, avec motifs sculptés partiellement dorés, reposant sur les caissons du registre inférieur et surmontées de chapiteaux corinthiens. Deux niches arrondies en partie supérieure et surmontées de bas-reliefs prennent place dans les travées latérales au-dessus des portes, et accueillent chacun une grande statue en ronde-bosse, saint Antoine à gauche et saint Louis à droite ; elles sont bordées de deux autres colonnes torses, puis de volutes dorées et peintes. Le registre supérieur présente un large entablement architecturé avec ressauts en débord au-dessus des colonnes et chapiteaux : plat au-dessus des travées latérales, il est cintré en partie centrale et accueille une sculpture en haut-relief de Dieu le Père. Le fronton est composé d'une boiserie centrale aux formes chantournées coiffées de bas-reliefs, de deux statues placées dans les travées latérales, et de quatre pots-à-feu posés au droit des colonnes.
Scène(Crucifixion, chemin de croix, Résurrection du Christ, ange) ; figure biblique (Christ : berger, ange, Vierge, saint Joseph, sainte Marie Madeleine, saint Jean, Les Evangélistes, Tétramorphe, saint Jean, saint Luc, saint Marc, saint Matthieu, saint Antoine, saint Louis, Dieu le Père) ; ornement végétal (fleur, rose, marguerite, feuille d'acanthe) ; instrument (pot à feu, panier)
L'autel-tombeau est orné de faux marbres peints entourant un médaillon frappé des initiales SL pour saint Louis. Les deux gradins d'autel sont rehaussés de rinceaux avec fleurs et têtes d'ange. Le tabernacle présente deux cornes d'abondance d'où jaillissent des bouquets de fleurs, de part et d'autre de la porte figurant le Christ berger ; sur les joues, des enroulements de feuilles d'acanthe et fleurs (roses et marguerites) sont ponctués de deux têtes d'anges ; le dôme est décoré de feuilles de laurier et fleurs.£Le registre inférieur du retable est scandé par douze bas-reliefs sculptés, six de chaque côté du tabernacle, organisés eux-mêmes sur deux rangs superposés. Autour de l'autel-tombeau, prennent place la Vierge et saint Joseph tenant son lys, posés tous deux sur un socle avec coeur et feuilles d'acanthe. Sous les colonnes, les quatre évangélistes sont représentés en pied avec leurs attributs (à gauche, Marc et Jean ; à droite, Matthieu et Luc). Directement sous les volutes, ce sont à gauche saint Jean Baptiste (représenté enfant avec l'agneau et portant une croix sur laquelle est enroulé un phylactère) et à droite sainte Catherine d'Alexandrie (couronnée, avec l'épée et la roue) ; en partie basse, les travées latérales sont ornées, à gauche, de saint Pierre avec un livre et ses clés (disparues) et d'un évêque avec crosse et mitre, à droite, d'un moine avec une crosse et une capuche et de saint Paul avec un livre et l'épée.£Le cadre du tableau central présente des feuilles d'acanthe plaquées sur les angles, puis des rinceaux de feuilles et fleurs. La toile centrale figure la Crucifixion avec le Christ sur la croix sur laquelle est fixé un écriteau avec l'inscription INRI, entouré à gauche de la Vierge debout et Marie Madeleine agenouillée, à droite de saint Jean debout. La toile de la travée gauche représente le Chemin de croix et la rencontre entre le Christ portant sa croix et sainte Véronique venant l'éponger d'un linge ; la toile de la travée droite figure l'Ange de la Résurrection, emportant sur ses genoux le Christ vers les cieux, désignant un calice au milieu des nuages.£Les quatre colonnes torses sont relevées de motifs de feuille de vigne plaquées ; leurs chapiteaux sont de style corinthien. Dans chaque travées, les niches sont ornées de coquille, surmontées d'une tête d'ange et les statues reposent sur une console dont le pied est sculpté d'un bouquet de fleurs tendus par deux têtes d'ange : à gauche, la statue grande nature figure saint Antoine ermite, barbu, vêtu d'un manteau à capuche, tenant dans sa main gauche un livre ouvert, dans sa main droite un bâton (disparu) ; à droite, le roi saint Louis portant une couronne à croix et le collier de l'ordre de saint Michel brandit un sceptre de la main gauche. Aux extrémités, les volutes présentent une corne d'abondance avec bouquet, feuilles d'acanthe et tête d'ange en partie haute.£Au-dessus du tableau central, l'entablement circulaire (orné de denticules et oves) laisse place à une sculpture de Dieu le père jaillissant des nuages, les bras ouverts. Au fronton, un bas-relief reprend des enroulements de feuilles d'acanthes, sous un bas-relief de tête d'ange aux ailes déployées surmonté d'une croix avec panneau INRI et entouré de deux paniers de fleurs. Dans chaque travée latérale, un grand ange agenouillé en prière sur un nuage surmonte une tête d'ange et deux pots-à-feu.
Bon état ; oeuvre restaurée
Le retable a été entièrement déposé et restauré en atelier en 2016, par Christian Schmitter (Lamagdelaine, Lot) pour les structures, et CRPA (Hélène Garcia et Olivier Clérin, Gaillac, Tarn) pour les trois toiles peintes. L'étude stratigraphique menée sur les dorures et polychromies du retable ayant permis de préciser la chronologie des décors, il a été fait le choix de conserver le dernier état connu (y compris les repeints récents sur le registre inférieur), en raison du mauvais état de conservation de certaines surfaces et de la difficulté à dégager les décors sous-jacents. La toile centrale avait fait l'objet d'un nettoyage ancien très agressif au solvant, qui a conduit à une disparition d'une partie des carnations.
Date ; inscription concernant une restauration
1er quart 18e siècle ; 4e quart 19e siècle
1881
En l’absence de documentation historique ou d’archive, la datation du retable du maître-autel est donnée par le style qui correspond au début du 18e siècle, en particulier les formes arrondies et chantournées du tabernacle. Les trois toiles peintes, non signées, datent du 18e siècle, mais seules les deux latérales sont contemporaines du retable : le tableau central de la Crucifixion a probablement été ajouté ultérieurement. Les structures n'ont pas connu de modification importante, mais l'ensemble a été largement repeint et partiellement redoré au cours de deux campagnes successives. Une première intervention a eu lieu à la fin 19e siècle (en 1881, d'après l'inscription au-dessus de la porte droite, qui mentionne aussi les noms des artisans A. Barbecot, doreur, et B. Fontanier d'Agen) et a consisté en un repeint quasi intégral des boiseries et sculptures de couleurs vives (rouge vif, bleu, vert, rose), ainsi qu'au remplacement de l'autel-tombeau. La deuxième intervention, probablement dans les années 1950, a été limitée à des repeints sombres, uniquement sur le registre inférieur (brun foncé, rouge, noir et bronzine), ainsi qu'à un repeint partiel sur le tableau central. Le retable et les trois toiles peintes ont été entièrement restaurées en 2016, donnant lieu à une dépose complète et un traitement en atelier, en parallèle d'importants travaux de réfection des maçonneries et enduits du choeur. Le démontage du retable a permis d'observer le système d'accrochage par l'arrière des boiseries, et de constater que le mur est du choeur a été bâti peu avant avec deux niches ménagées en hauteur prévues pour accueillir les statues latérales en retrait.
Propriété de la commune
1927/01/25 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
2014
2014
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47