Retable
Maître-autel
Retable du maître-autel
Occitanie ; 46 ; Saint-Laurent-les-Tours ; église paroissiale Saint-Laurent
46273
Lot
Saint-Céré
Le bourg
Église paroissiale Saint-Laurent
IA46100520
En village
Choeur
Ébénisterie ; sculpture ; peinture
Bois : taillé, doré, peint ; toile (support) : peinture à l'huile
Le retable du maître-autel est organisé sur cinq travées verticales et quatre registres superposés qui épousent l’organisation architecturale du mur de séparation entre le chevet de l’église et la nef ; il est composé de structures et sculptures en bois taillé, doré et peint, et intègre quatre toiles peintes. Le registre inférieur accueille en son centre un autel-tombeau posé directement sur le sol en pierre, surmonté de deux gradins et d’un tabernacle à ailes ; il est entouré de chaque côté de boiseries scandées par deux cariatides encadrant une porte donnant accès à l’actuelle sacristie aménagée dans l’ancien chevet, puis un panneau sculpté aux extrémités. Le deuxième registre, de faible hauteur, s'apparente à une prédelle et est constitué d'une plate-bande scandée de bas-reliefs, hormis dans la travée centrale occupée à la fois par le tabernacle et la partie basse du tableau central. Le registre médian est scandé de pilastres séparant les cinq séquences successives : un tableau central de La Crucifixion, un panneau de boiseries rehaussé de cinq bas-reliefs sculptés, puis un tableau placé à l’extrémité, saint Laurent à gauche, saint Roch à droite. Le registre supérieur accueille un fronton avec des pots-à-feu et un tableau de l’Apparition de l’esprit saint, entouré de deux cariatides et de volutes.
L’autel-tombeau est orné de faux marbres peints et d’un bas-relief en applique figurant l’agneau de l’Apocalypse, posé sur le livre des sept sceaux.£Le tabernacle présente une plinthe ornée d’une frise de rinceaux de feuille d’acanthes se rejoignant sur une rose pour la partie centrale (correspondant au bouton du tiroir placé sous la porte) et jaillissant d’un panier en osier tressé sur les côtés. La partie centrale, en forme d’urne parallélépipédique à pans légèrement de biais, présente une porte ornée du Bon Pasteur (Christ portant l’agneau sur ses épaules), entourée de deux pilastres composés de figures masculines imberbes ou anges-termes en buste (croisant les mains sur leur poitrine et accompagnés d’une chute de fruits et fleurs), et coiffée d’une nuée d’angelots avec des rayons. Les niches latérales en plein cintre et surmontée d’un enroulement végétal accueillent deux statuettes, celle de gauche ayant disparu à une date indéterminée (présente sur une photographie de 1975), celle de droite figurant un personnage non identifié (probable évangéliste barbu et portant un livre ouvert). Les ailes ou joues du tabernacle présentent chacun un bas-relief de format rectangulaire vertical orné d’une scène historiée (à gauche, saint Laurent tonsuré, vêtu d’une dalmatique de diacre et tenant le grill de son martyre ; à droite, un probable représentation de la lapidation de saint Etienne, attaqué par deux personnages), entourés de deux pilastres identiques à ceux du tabernacle (figurant un personnage masculin, avec une chute uniquement de fleurs ici) puis, aux extrémités, d’une volute avec feuilles d’acanthe et corne d’abondance d’où jaillissent des fleurs ; deux petits frontons étaient anciennement placés au-dessus de ces panneaux, mais ont disparu à une date indéterminée (présents sur une photographie de 1975). L’entablement du tabernacle figure une frise de rinceaux (y compris au-dessus des pilastres en lieu et place des habituels chapiteaux) et un fronton circulaire en partie centrale, surmonté de quatre têtes d’anges et d’un dôme à godrons où prenait place une croix d’autel disparue à une date indéterminée (présente sur une photographie de 1975).£Les deux panneaux placés aux extrémités gauche et droite du registre inférieur représentent deux visages de profil, regardant vers l’autel, un homme aux cheveux longs et barbu à gauche, une femme voilée à droite, probablement identifiables comme le Christ et la Vierge ; ils s’inscrivent dans un médaillon circulaire entouré de quatre panneaux peints en faux-marbres de couleur beige et marron. Les portes en rez-de-chaussée sont entourées chacune de deux personnages féminins en buste ou cariatides dont les bras sont tronqués et le vêtement en gaine s’interrompt en partie basse sur un pilastre plat.£Le cadre du tableau central de La Crucifixion présente une simple moulure en demi-rond dorée, avec des motifs végétaux gravés dans l’apprêt ou reparure aux angles et au milieu des traverses ; le montant horizontal conserve les traces de réserves non dorées qui correspondaient à l’arrière du dôme et des frontons du tabernacle, lorsque celui-ci était placé plus en hauteur qu’il ne l’est aujourd’hui suite à restauration.£Le deuxième registre ou prédelle présente, de chaque côté de la travée centrale, deux bas-reliefs séparés par des panneaux peints en faux-bois : au-dessus des portes, un panneau horizontale avec coquille au milieu de feuilles d’acanthe ; sous les tableaux latéraux, un bouquet de feuilles de laurier avec feuilles d’acanthes, qui paraît avoir été placé horizontalement alors qu’il était initialement conçu pour être vu verticalement.£Chaque travée latérale du registre médian est organisée de la même façon avec des décors ornementaux similaires en symétrique. De part et d’autre du tableau central, juste au-dessus des portes, les travées médianes sont entourées de deux pilastres canelés avec chapiteaux corinthiens reposant sur un caisson de faux-marbres, et ornées de 6 panneaux ou bas-reliefs sculptés, surmontés de deux palmes ou rameaux croisés. En haut, deux petits panneaux verticaux placés côte à côte figurent l’un deux carquois avec flèches croisés dans un décor d’enroulements et feuilles d’acanthe, l’autre une coquille inversée au milieu de feuillages et rubans ; au centre, un panneau horizontal figure semble-t-il un écu avec armoiries (arbuste ou plante de couleur verte, dont les branches se terminent par quatre fleurs rouges ; non identifiées), entouré de feuillages à la fois sculptés et peints et surmonté d’une tête féminine aux cheveux bouclés ; en bas, deux autres panneaux verticaux placés côte à côte sont ornés à gauche d’un bouquet noué de feuilles de chêne entremêlé avec des rubans dessinant la forme d’un violon, à droite d’un bouquet noué de feuilles de laurier au milieu duquel prennent place deux trompettes croisées.£L’entablement présente des motifs feuillagés en applique fixés contre la plate-bande de la corniche, restitués en trompe-l’œil peint lors de la restauration achevée en 2017.£Le fronton présente successivement de chaque côté du tableau une chute de fruits en applique (restituée de la même façon en trompe-l’œil), un pilastre avec cariatide identique à celles du registre inférieur, une volute avec grande fleur centrale d’où partent des enroulements de feuilles d’acanthes (restitués) et un pot-à-feu (restitué).
Oeuvre restaurée
Le retable a été restauré entre 2010 et 2017 par Jean-Michel Parrot (Venes, Tarn), avec étude, conservation-restauration des bois, et restitution des parties manquantes.
Armoiries (non identifié)
1ère moitié 18e siècle ; 19e siècle
Le retable du maître-autel est un ensemble composite, avec des boiseries et des sculptures en bois doré datant de la première moitié ou milieu du 18e siècle, mais des toiles peintes qui ne paraissent pas contemporaines, de la deuxième moitié du 18e voire du 19e siècle. Il a été conçu pour être installé contre un mur maçonné construit en même temps entre l’ancien chevet roman (transformé dès lors en sacristie, accessible par deux portes ménagées dans le retable en rez-de-chaussée) et la nef de l’église. Le retable a été entièrement démonté après 1975 à l’initiative du curé de la paroisse : le tabernacle, boiseries et sculptures ont été entreposées séparément dans la sacristie, tandis que les toiles peintes ont été installées individuellement sur les murs de l’église. Les éléments de retable, ainsi que trois des quatre toiles peintes (La Crucifixion, saint Laurent et saint Roch ; à l’exclusion de l’Apparition de l’esprit saint), ont été inscrites au titre des Monuments historiques par arrêté du 20/10/1980, avant que l’ensemble du retable ne bénéficie d’un arrêté de classement le 29/01/1990 bien qu’il fût alors déjà démonté. Une première étude de l'entreprise Férignac (Hautefort, Dordogne) concluait en 2000 à la conservation de moins d’un tiers des boiseries, mais n’a pas eu de suite. Un programme pluri-annuel de restauration a été engagé en 2010, confié à l’entreprise Parrot (Venès, Tarn), et a abouti en 2017 au remontage des structures dans le chœur, après une première phase de conservation et restauration des parties existantes, puis une seconde phase de restitution des parties lacunaires. Il a été fait le choix de restituer les sculptures manquantes d’après photographies et symétrie avec l’existant, mais de limiter la restitution des décors peints et dorés sur les parties neuves à des retouches colorées par trattegio dans les lacunes des parties anciennes et à une simple mise en couleur avec motifs en trompe-l’oeil et sans dorure sur les parties neuves. L'autel-tombeau restauré a été conservé en avant du retable pour des raisons liturgiques, remplacé par un caisson neuf sous le tabernacle. Les quatre toiles peintes demeurent à ce jour indépendantes du retable, dans l’attente d’une restauration.
Propriété de la commune
1990/01/29 : classé au titre objet
Le retable a été inscrit MH le 20/10/1980, alors qu'il était déjà démonté et indépendamment de ses toiles peintes (dont seules trois ont inscrites à la même date, sauf la toile de l’Apparition de l’esprit saint) ; il a ensuite été classé MH le 29/01/1990 (toujours démonté), mais l'arrêté de classement ne mentionne toutefois pas les toiles peintes.
À signaler
Dossier individuel
2009
2017
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47