Monument
Du général Le Marois
Monument commémoratif au général Le Marois
Normandie ; Manche (50) ; Bricquebec ; place Le Marois ; place Le Marois (non étudiée)
50082
Anciennement région de : Basse-Normandie
Bricquebec
Le Marois (place)
Place Le Marois (non étudiée)
En ville
Sculpture
Revers sculpté ; intérieur creux
Bronze ; granite : gravé
Monument commémoratif composé d'une statue en bronze représentant le général Le Marois, debout. La tête nue, la main gauche posée sur la poignée du sabre, il tient une carte à demi déroulée dans la main droite. Son buste est garni des multiples récompenses qu'il glana grâce à ses exploits lors des campagnes napoléoniennes, en particulier sa croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur. Le visage, sans doute inspiré d'un buste en marbre exécuté par Charles Dupaty entre 1806 et 1811, répond au canon du néo-classicisme. Le portrait du général Le Marois se signale par une idéalisation des traits du visage et une expression très limitée. Il revient à la chevelure et à la barbe d'animer la physionomie comme dans nombre de portrait du début du 19e siècle. L'allure générale de la statue, d'une grande stabilité, répond également à des critères très classiques. Elle ne traduit en aucune manière l'allant romantique d'un jeune chef de guerre pour privilégier la personnalité du général de division, député de la Manche et Pair de France. La statue repose sur un piédestal en granite de Reville dont la face antérieure est couverte d'une inscription gravée. Le monument est entouré d'une grille en fer forgé.
Portrait (homme, en pied)
Portrait de Jean-Leonor François Le Marois, général napoléonnien
H = 500 ; statue : h = 200 ; socle : h = 300
Signature (sur l'oeuvre) ; inscription concernant l'iconographie
Signature : Picchi sculpteur, Dumoulin fondeur ; inscription concernant l'iconographie : J.L.F. Le Marois/Lieutenant général/Aide de camp de l'Empereur/13 octobre 1836
2e quart 19e siècle
1837
Le 13 octobre 1836 le général Jean-Leonor François Le Marois, né à Bricquebec en 1776, décèdait à Paris. Très rapidement sa famille, et plus particulièrement son fils le comte Jules-Polydor Le Marois, prit l'initiative de lui élever un monument et de l'offrir à sa ville natale. Une ordonnance royale du 19 juin 1837 vint concrétiser le projet en autorisant la commune de Bricquebec à élever sur une de ses places une statue au valeureux guerrier. Le monument fut inauguré le 22 octobre 1837, soit guère plus d'un an après la mort du général, sur une place qui porte son nom. Les festivités commencèrent dès six heures du matin par une distribution de pain et de cidre pour tous les pauvres de la paroisse pour s'achever dans la nuit par un souper populaire. Ces dernières réjouissances furent précédées de manifestations plus officielles. Un banquet de 850 couverts fut ainsi dressé. Mais auparavant une cérémonie solennelle avait consacré la remise du monument aux habitants de Bricquebec. Les discours prononcés par les officiels, le sous-préfet de l'arrondissement, le maire de Bricquebec, un chef d'état-major et le juge de paix, rappellèrent les valeurs de courage, d'honneur et de fidélité à l'empereur qu'incarnait le général Le Marois, remercièrent la famille Le Marois pour son dévouement à la patrie et pour le don du monument à la commune, enfin ils n'omirent pas de rendre hommage au roi des Français, Louis-Philippe, qui avait eu la bienveillance de voir en l'aide-de-camp du général une des gloires nationales. Le monument au général Le Marois s'inscrit dans un contexte artistique et politique précis. Sur le plan artistique, le sculpture se mit, tout au long du 19e siècle, de plus en plus fréquemment au service des hommages publics. Réservés aux symboles de la royauté et aux gloires nationales légendaires (Jeanne d'Arc, Bayard) sous la Restauration, les monuments publics s'avérèrent sous le règne de Louis-Philippe un instrument efficace de réhabilitation des gloires napoléoniennes. La statue du général Le Marois prit place dans un vaste mouvement de célébration des héros de l'Empire, elle vint après les hommages à Joubert ou Hoche mais précéda ceux rendus à Murat ou Championnet. Si le monument n'a pas été déplacé depuis son inauguration, il a néanmoins perdu la grille en fer forgé qui le mettait en valeur et le protégeait. La grille a fait place à un modeste parterre de verdure, et la statue est dorénavant cernée par des véhicules.
Propriété de la commune
Dossier individuel
1998
2000
Région Basse-Normandie - Direction de l'Inventaire général du patrimoine culturel Abbaye aux Dames - Place Reine Mathilde BP 523 - 14035 Caen Cedex - 02.31.06.97.33