Statue
Statue : Saint Pierre d'Alcantara
Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Saint-Denis-Combarnazat ; chapelle Saint-Domnin
63333
Anciennement région de : Auvergne
Randan
Chapelle Saint-Domnin
En village
Sculpture
Bois : taillé, peint, doré, sur apprêt
Saint Pierre d'Alcantara
Le saint est vêtu comme un frère mineur : il est pieds nus, il porte une robe de bure et un capuce pointu sur la tête. Il est ceint d'une longue cordelière dont les deux tours sont noués sur le devant ; les deux extrémités de la cordellière pendent. Le premier brin, assez court, s'achève par un noeud simple. Le second, tombant jusqu'au pied, est orné de trois noeuds, dits 'noeuds de capucins' dans le langage technique des marins.
H = 90
Manque
La main gauche a disparu, et quatre doigts de la main droite sont cassés.
Inscription concernant l'iconographie (peinte, sur socle indépendant)
ST PIERRE D'ALCANTARA
4e quart 17e siècle (?) ; 1ère moitié 18e siècle (?)
La présence à Saint-Denis-Combarnazat d'une représentation de saint Pierre d'Alcantara (1499-1562), religieux franciscain espagnol auteur de la réforme des frères mineurs dite réforme alcantarine, est assez surprenante. Pierre d'Alcantara fut béatifié en 1622 puis canonisé en 1669. Il est peu vénéré en France, hormis par les récollets qui le considèrent, à défaut de fondateur véritable, comme le fondateur des frères mineurs de l'étroite observance. Or, il existait à Maringues, commune limitrophe de Saint-Denis, un couvent de récollets fondé en 1613 et qui fut supprimé à la Révolution. Le recrutement de ce couvent était assez local, de nombreux frères portaient le nom de leur village d'origine : on connaît ainsi un Adrien de Maringues (auteur d'un livre d'Exercices spirituels en 1660), un Michel de Maringues (mort en 1672), un Salvator de Randan (mort en 1710), un Juvénal de Randan (mort en 1724). A la suite de la béatification du religieux espagnol en 1622, puis de sa canonisation en 1669, son culte se répandit rapidement chez les récollets la Province de Lyon. Dès 1622, une bannière à l'effigie du saint fut portée en procession par les récollets de Montferrand. Des cérémonies marquèrent la canonisation du saint, notamment dans les couvents de Maringues (1669) et d'Ambert (1671). Le couvent de Montferrand reçut des reliques en 1672 ; une chapelle lui fut consacrée, bientôt ornée d'une toile de Guy François, L'extase de saint Pierre d'Alcantara, tableau disparu depuis 1927. La chapelle du couvent de Lyon, fondée et dotée de reliques en 1673, fut ornée d'une statue exécutée entre 1680 et 1695 par Simon Guillaume. La suppression du couvent de Maringues, maison jugée trop petite par l'Ordre, fut décidée au chapitre provincial de 1781. Les bâtiments du couvent furent alors réunis à l'hôpital de Maringues et une partie des biens fut probablement dispersée. Lorsque survint la Révolution, ce qui restait des biens fut vendu le 29 mars 1791, et un frère, Jules Seguin, demeuré dans le couvent fantôme après 1781, fut expulsé. Dans ce contexte, la présence d'une statue de saint Pierre d'Alcantara au couvent des récollets de Maringues, un couvent où les cérémonies de la canonisation du saint furent très marquées, n'aurait donc rien de surprenant. Les caractères stylistiques de la statue autorisent une datation assez haute : l'oeuvre aurait pu être commandée dès la fin du 17e siècle ou au début du 18e siècle. Le procès-verbal de la vente du mobilier des récollets de Maringues en 1791 ne mentionne pas cette statue, qui avait peut-être quitté les lieux dès 1781, au moment de la suppression du couvent. La statue de saint Pierre d'Alcantara a donc pu être placée dans l'église de Saint-Denis à cette date, soit qu'elle ait été achetée par la fabrique, le curé ou tout autre donateur, soit qu'elle ait été offerte par un ancien religieux de Maringues, familier de la paroisse de Saint-Denis. En effet, les récollets assistaient fréquemment le clergé paroissial, et ceux de Maringues ne faisaient pas exception à la règle : les huit religieux prêtres recensés en 1767 étaient réputés contribuer 'au service des paroisses voisines à trois lieux de distance, la plupart des curés n'ayant pas de vicaire'.
Propriété de la commune
À signaler
Dossier individuel
2002
2002
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