Fauteuil ; suspension ; table à manger ; tabouret
Mobilier de la maison Auriol Dominique Zimbacca, Gabaston (Pyrénées-Atlantiques)
Pyrénées-Atlantiques (64) ; Gabaston
64227
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L'oeuvre des architectes Baley et Zimbacca
Pour chacun des espaces de la maison, Dominique Zimbacca a réalisé des pièces imposantes, véritables développement de l'architecture d'E.Lay. Dans le salon, Dominique Zimbacca a conçu un "coin cheminée". Il s'agit de gradins de pierre recouverts d'un empilement de coussins plats en cuir de vache foncé. Formant de véritables strates, ces coussins répondent à l'accumulation géologique qui les environne et forme le dossier de cette assise disposée en arc de cercle. Il reprendra ce principe d’imbrication dans la roche pour la maison Ducourneau à Boutigny-sur-Essonne. Dans la salle à manger se trouve une très longue table composée d'un grand plateau reposant sur un seul pied. De forme rectangulaire, elle fait corps avec le mur de pierre qu'elle borde, puis se prolonge ensuite en meuble de cuisine. L'aubier de ce meuble est visible sur la tranche et son plateau massif laisse voir traces, usures, nœuds du bois des planches assemblées. Au centre de la table, Dominique Zimbacca évide le bois et referme cet espace destiné à ranger les couverts d'un caillebotis de bois ajouré. Un long meuble de rangement en bois de récupération, sur lequel repose l'évier, longe un mur percée de larges baies horizontales. Dans la salle de bain, D.Zimbacca réalise une importante vasque en pierre grise, dont l'aspect velouté contraste avec la rudesse du piètement triangulaire en bois. Les bords de la vasque composent une variation de motifs carrés et rectangulaires en retrait.Outre ces éléments conçus pour s'intégrer matériellement à l'architecture, Dominique Zimbacca réalise plusieurs chaises et fauteuils. Ceux ci sont particulièrement bien visibles sur les photographies que Gilles Erhmann réalise pour le numéro "France Inconnue" de L'Architecture d'aujourd'hui paru en octobre 1983. Il s'agit de deux bancs et d'un tabouret en bois, réalisés selon un principe d'assemblage d’épais morceaux de bois, reliés entre eux par une clef et posés sur des pieds en forme de losange. Un spectaculaire fauteuil baptisé "Râ" forme une véritable sculpture de bois et de cuir tendu. A partir d'un très haut dossier formé par deux morceaux de bois réunis en quinconce, quatre bras, à la fois pieds et accotoirs, se déploient et se croisent donnant à l'assise du fauteuil une forme de losange. Une chaise "Elaphe" est réalisée selon les mêmes principes : cuir tendu et très long dossier reposant sur un piètement qui semble en équilibre. A l'inverse du fauteuil "Râ", et possédant la même force d'évocation sculpturale, cette chaise se caractérise par sa légèreté. Une autre chaise, dite "Joker" est réalisée en laissant visible les tenons et mortaises liant entre eux les différents éléments de bois qui composent dossier, assise et pied, conférant à l'ensemble un aspect primitif, la chaise étant réduite à un lourd squelette de bois. Enfin, une table basse, dite table "Trèfle", est formée par l’assemblage de trois importants morceaux de poutres de récupération. Dominique Zimbacca a également réalisé un dispositif d'éclairage en laiton, destiné à la salle à manger. Ce matériau, mat et réfléchissant, sera repris par l'architecte pour le manteau de la cheminée de la maison Von Bredow à Yerres. Il adopte ici la forme aérienne d'un mobile, les feuilles de laiton pliées à angle droit formant une sorte d'abat jour, relié au plafond par une poutre de bois. Ces éléments sont actuellement toujours en place dans la maison pour laquelle ils ont été conçus.
3e quart 20e siècle
Edmond Lay, né en 1930, a sans doute pris connaissance du travail de Dominique Zimbacca par l’intermédiaire des articles que lui consacrait la revue Aujourd'hui, art et architecture. La proximité de leur démarche, leur recherche d'une architecture organique et leur admiration pour l’œuvre de Frank Lloyd Wright ont bien sur favorisé ce rapprochement professionnel mais il ne semble pas qu'il ait préexisté des liens entre les deux hommes avant la réalisation de la maison de Gabaston qui a été construite entre 1979 et 1989 pour Guy Auriol et son épouse. Edmond Lay a donc pris contact avec Dominique Zimbacca pour la réalisation d'une partie des meubles, qu'il souhaitait en accord avec son architecture. Pour cette commande, Dominique Zimbacca va collaborer pour la première fois avec Jacques Mauraisin, et dessiner une série de meubles massifs, en bois (généralement du bois de récupération que D.Zimbacca appréciait pour son aspect) et en cuir, qui s'intègrent avec beaucoup de justesse dans un environnement de bois et de pierres de Bidache auxquelles on a laissé un aspect brut.Les échanges épistolaires entre les Auriol et Dominique Zimbacca détaillent la démarche de l'architecte et révèlent des échanges fructueux pour l'élaboration du projet.
Propriété d'une personne privée
Sous-dossier
2016
2017