Chaire à prêcher
Chaire
Occitanie ; 65 ; Saint-Sever-de-Rustan ; ancienne abbatiale bénédictine actuellement église paroissiale Saint-Pierre
65397
Ancienne abbatiale bénédictine actuellement église paroissiale Saint-Pierre
IA65010327
En village
Église, mur nord de la quatrième travée de la nef
Menuiserie ; ébénisterie
Bois (en plusieurs éléments) : taillé, ciré, ; décor dans la masse ; moulure rapportée ; décor rapporté
La chaire, en bois naturel, est scellée en hauteur contre le mur nord de la quatrième travée de la nef. Elle se compose d'une cuve à pans coupés à panneaux rectangulaires surmontant un dôme inversé. On y accède par un escalier droit appuyé au mur. Le dosseret est simple, constitué de panneaux rectangulaires et l'abat-voix, en forme de dôme, terminé par une statue.
Angelot ; triangle de la Trinité
Le sommet de la chaine est terminé par une statuette d'angelot qui devait brandir une trompette. Sous l'abat-voix est figuré le triangle trinitaire dans une gloire composé de petites pièces de bois clouées.
H = 295 cm (sous l'abat-voix) ; h = 160 cm ; la = 115 cm ; la = 130 cm (cuve) ; h = 198 cm (dosseret)
18e siècle ; 2e quart 19e siècle
À l'occasion d'un procès entre les moines et les habitants de Saint-Sever en 1768 il est fait mention d'une chaire placée dans la nef de l’église. Elle était à l'usage des paroissiens avant d'être enlevée, selon les habitants, à l'instigation des moines. Ces derniers contestent le fait et l'attribue à un ancien curé qui aurait fait transporter la chaire à l'église de Laméac, paroisse voisine desservie par le même prêtre que Saint-Sever. Ne souhaitant pas trancher sur ce point, les habitants demandent à pouvoir faire installer à leurs frais une nouvelle chaire mais ce projet n'a probablement pas vu le jour. Dans sa monographie, l'abbé Péman écrit que la chaire est "venue en juillet 1793 du couvent des Capucins de Tarbes". Il se base pour cela de l’autorisation donnée à la municipalité de Saint-Sever par les autorités révolutionnaires le 9 juillet 1793. Cette décision a-t-elle été suivie d’effet ? La présence à Saint-Sever de trois grandes toiles figurant les portraits de dignitaires capucins (IM65010079) étaye la thèse d'une récupération de mobilier dans le couvent tarbais de cet ordre mais on ne sait rien du devenir de la chaire. De fait, sur le budget de 1830 la commune vote une imposition extraordinaire de 200 francs afin de payer la construction d'une chaire et d'une barrière de communion. Une aide de 150 francs est accordée par le préfet mais la somme totale n'est pas suffisante. Il est alors proposé de récupérer le bois de meubles de l'église. 17 octobre 1831 : Louis David Fiaux "menuisier artiste dûment patenté domicilié de la commune de St-Sever-de-Rustan" établi un devis à la demande de la fabrique : construction d'une chaire à prêcher construction d'une balustrade devant le maître-autel réparations nécessaires au confessionnal Pour la chaire, il est précisé : "il faut utiliser les planches d'un grand buffet qui est dans l'église, autant qu'elles en seront propres, estimons qu'on pourra faire servir les portes et les côtés de ce buffet pour la cage de la chaire, le dessus et le fond pour le plancher et les marches de l'escalier. Il ne manque alors que deux madriers pour faire les pilastres et les courbes du cul-de-lampe ; deux autres madriers pour les limons de l'escalier...". Est prévue la fourniture d'un madrier de noyer de 3 mètre de long et 30 cm de large pour 7 cm d'épaisseur (6 francs), autre madrier pour l'escalier de 20 cm de large et 2,50 m. de long, épaisseur 6 cm (7 francs). Plus : 3 poutrelles pour suspendre la chaire, 2 m. de long sur 1 décimètre en carré (2,74 fr.) un mètre de planches de noyer pour accoudoir, baguettes de l'abat-voix (4 fr.). La durée du travail est estimée à 45 journées à 2 fr. = 90 fr. Total = 114,74 fr. 18 février 1832 : nouveau devis de David Louis Fiaux est établi. Il précise que des bois neufs doivent être employés aux courbes du cul-de-lampe et les moulures du tour de la chaire sur 5 faces, "adossier" non compris. Sous la chaire les baguettes doivent se réunir au niveau d'une pomme ronde ou ovale. (...). "La cage aura 60 cm de largeur d'angle à angle sur 1 m. de hauteur à partir du plancher. L'adossier aura la même largeur que la face du devant (...) sur le haut se terminera par un chapiteau où se posera l'abat-voix. L'abat-voix devra avoir la même circonférence que la chaire, représentant les mêmes faces en dehors et se terminera en forme de dôme en poutre fermée et avec petite corniche, sur laquelle on y placera une petite croix au tour de l'abat-voix il devra y avoir une corniche de treize centimètres de large et sous chaque angle, il devra y avoir une goute tombante faite au tour en forme de gland drapé. Sous le ciel de l'abat-voix on y plaquera avec des clous à épingles des rayons formant une gloire. Total des fournitures complémentaires : 163 fr. et 65 journées. Le 29 avril 1832 a lieu l'adjudication au rabais suite à l'apposition d'affiches dans la commune, à Rabastens et dans les communes voisines, le 2 du mois. Deux artisans y participent : Jean-Pierre Mothe et Louis David Fiaux, tous deux de Saint-Sever. Le premier l'emporte pour 285 fr. approuvé par le préfet le 5 juin 1832. Il est difficile de connaître la part de bois de récupération dans la chaire actuelle mais l’ange qui la couronne est datable du 18e siècle.
Propriété de la commune
1986/12/17 ; inscrit au titre objet
Dossier individuel
2015
2015
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47