Pressoir à fruits (2)
Pressoirs à raisin
À grand point
Ensemble de 2 pressoirs à raisin, à grand point
Bourgogne-Franche-Comté ; Saône-et-Loire (71) ; Vinzelles ; château (non étudié)
71583
Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté
Saône-et-Loire
Mâcon sud
Château (non étudié)
En village
Dans le tinailler du château de Layé
Charpenterie ; ferronnerie
Chêne (structure) ; orme ; fer
Les deux pressoirs du château de Layé à Vinzelles sont remisés dans une vaste cuverie, appelée tinailler, implantée à l'ouest de la terrasse qui sépare les deux châteaux, le château de Layé, duquel elle dépend, et le 'vieux château' construit au nord du site. Les deux machines sont situées au nord-ouest du tinailler, contre le mur gouttereau postérieur. La cuverie est accessible, côté cour, par une simple porte précédée d'un degré rectangulaire, mais elle s'ouvre plus largement à l'ouest, sur les vignes attenantes, par deux larges portes de service à double battant. Elle est implantée sur une vaste cave située entre deux cavrons accessibles au sud, de plain-pied, par une porte charretière en plein-cintre. Les deux machines jumelées occupent l'angle nord-ouest de la cuverie. Ces deux grands pressoirs 'à grand point' sont en tous points caractéristiques des pressoirs construits dans le Mâconnais aux 17e et 18e siècles. Afin de renforcer leur bâti et limiter au maximum les risques d'arrachement des jumelles pendant la presse, ils ont été adossés et solidarisés par des fers puissants à la manière des pressoirs à contrepoids mobile des Ducs de Bourgogne au Clos de Chenôve et les troncs inférieurs sont ancrés dans le sol. En outre, les leviers sont renforcés par des pièces de chêne solidement assemblées par des cerclages en fer forgé. Ces pressoirs qui utilisent deux arbres montés en parallèle, le levier et un arbre inférieur identique, présentent cette particularité, caractéristique des pressoirs de ce type, d'utiliser la courbure naturelle des troncs qui s'ouvrent à l'avant à la manière d'une puissante tenaille pour donner davantage de course au bras de levier de la machine. Les vis sont actionnées par la fourche naturelle de deux forts leviers, les gosanches, entre les branches desquels est passée une tige de fer qui traverse la base de la vis, cette dernière étant renforcée par des fers plats et des bracelets en fer forgé. Les deux maies sont hérissées d'équerres en fer forgé qui étaient vraisemblablement destinées à retenir des claies. Les manteaux qui étaient posés sur les marcs ont été conservés.
Pressoir antérieur : l = 600. Pressoir antérieur, maie : la = 245 ; pr = 255. Levier : h = 50 ; la = 56. Pressoir postérieur : l = 630. Pressoir postérieur, maie : la = 245 ; pr = 263. Levier : h = 63 ; la = 53.
En état de marche
1er quart 18e siècle
1716
La terre de Vinzelles, propriété dès le 12e siècle des seigneurs du même nom, connut des fortunes diverses. Le vieux château, construit en croissant au nord du site, qui avait déjà fait l'objet de réparations en 1621, était ruiné à la Révolution française quand Pierre-Marie Canot, négociant à Mâcon, en fit l'acquisition. Puis le domaine passa de main en main avant d'être acquis, en même temps que le château voisin de Layé, par le comte de Dormy de Thoisy. Les deux châteaux échurent par alliance à la famille de Lostende qui les possède aujourd'hui. Le second château, situé au sud du vieux château, fut construit au 13e siècle par la famille de Layé qui lui a donné son nom. Après avoir appartenu, notamment, aux Vinzelles, à la fin du 14e siècle, le château de Layé devint la propriété, vers 1545, de Claude Bullion, marchand à Mâcon. C'est son fils Claude (mort en 1640), surintendant des finances et proche de Richelieu, qui aurait, dit-on, fait reconstruire le château. Emmanuel Chesnard, secrétaire du roi, qui l'avait acquis en 1688, y fonda une chapelle en 1696. Ravagé par un violent incendie, les bâtiments du 17e siècle furent partiellement reconstruits vers 1850 par Humbert, comte de Grille, dont les armoiries ornent la porte sud. Les deux pressoirs sont, nous dit Xavier Humbel, les rescapés d'une batterie de sept machines. De structure identique, ces pressoirs, très vraisemblablement contemporains, ont sans doute été installés à leur emplacement actuel au 18e siècle. C'est ce que laisse supposer la date gravée entre deux initiales sur le levier du pressoir de droite. On lit 1716 et la lettre P, l'autre lettre étant masquée par un renfort en fer plat.
Propriété privée
2003/10/29 : inscrit au titre immeuble
De conception singulière, les deux pressoirs jumelés du tinailler du château de Layé marquent l'aboutissement des grands pressoirs à levier qui cesseront d'être fabriqués au 19e siècle pour être remplacés par des machines mécanisées, moins encombrantes et surtout de rendement bien supérieur, comme les deux pressoirs entreposés dans l'angle opposé de la cuverie. La vis centrale, en fonte, à système à cliquet, de ces deux pressoirs à cage carrée porte la marque des établissements Marmonier à Lyon.
À signaler
Dossier individuel
2002
2004
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55