Statue
Grandeur nature
Ensemble de 7 statues (grandeur nature) : Ecce Homo et six personnages de l'ancienne Loi
Occitanie ; 81 ; Albi ; parvis Saint-Salvy ; église paroissiale Saint-Salvi
81004
Tarn
Albi
Saint-Salvy (parvis)
Église paroissiale Saint-Salvi
IA81000391
En ville
Au fond de la nef, sous la tribune de l'orgue
Sculpture
Bois : peint, polychrome, doré
L'oeuvre se compose de 7 sculptures en bois polychrome
Procès du Christ ; Jésus présenté au peuple
Le Christ est représenté debout. Son visage, très allongé est émacié, souligné par une chevelure mi-longue, une barbe et une moustache légèrement bouclées. L'impressionnante couronne d'épines renforce l'allongement du visage et la bouche s'entrouvre sous l'effet de la souffrance contenue. L'anatomie du Christ est sommairement dessinée. La musculature, le modelé du torse, des jambes et des bras manque de précisions. Il a les mains attachées par une lourde corde et porte un perizzonium et a revêtu la tunique que les soldats tireront au sort après sa crucifixion.£Les 6 personnages qui entourent l'Ecce Homo ont le même visage. Les yeux surmontés par d'épais sourcils, le nez droit à arête droite et une barbe bifide. Ils portent tous une impressionnante coiffure, la tête emprisonnée dans un bonnet rouge en forme de suroît. L'un deux est coiffé d'un énorme turban plissé de fine étoffe blanche, agrémenté d'une écharpe dont pans et franges tombent sur la poitrine et qui s'orne en son milieu d'un cabochon en forme de cour. Un autre porte un étrange chaperon dont la calotte est enrichie de deux rangs de motifs carrés et dorés. Ailleurs, la coiffure est sommée d'un bulbe d'orfèvrerie d'aspect oriental tandis qu'un motif de clous décore sur le devant un petit diadème triangulaire d'où partent deux ailes latérales également ornées de clous dorés.£A l'exception du Christ, les personnages sont vêtus d'épais manteaux sous lesquels se remarque la saillie d'un genou replié. Les costumes sont ornés de galons, de franges, de glands, de cabochons carrés, arrondis, losangés, parfois même d'élégantes manches à creuvés. Ils sont retenues à la taille par des ceintures lourdement ouvragées qui laissent voir un haut-de-chausse à galon emperlé, des bottes souples, des chaussons à bouts ronds.Les tuniques sont recouvertes par d'amples manteaux retenus par d'importants cabochons. Ils sont recouverts de pèlerines de formes diverses ornées de glands et de perles.£Cet ensemble présente de nombreuses maladresses, les bras trop courts étriquent les gestes, les mains sont plates, trop grandes et inexpressives à l'exception de celles de l'Ecce Homo, assez vivantes sous leur double lien.£Comme le souligne M. de Bévotte (op.cit.), les attitudes des personnages entourant l'Ecce Homo sont empreintes à la fois de fatalisme et de pitié,: les mains se crispent sur un rouleau de parchemin, se lèvent pour marquer l'impuissance, se tendent en signe d'amitié, argumentent en comptant sur leur doigts, cherchent une contenance en passant le pouce dans une ceinture orfévrée.
H = 175 ; la = 34 ; pr = 34 Dimensions du personnage A. Dimensions du personnage B : h = 173 ; la = 46 ; pr = 38 ; dimensions du personnage C : h = 172 ; la = 40 ; pr = 30 ; dimensions du personnage D : h = 175 ; la = 45 ; pr = 31 ; dimensions du personnage E : h = 180 ; la = 44 cm ; pr = 38 ; dimensions du personnage F : h = 176 ; la = 36 ; pr = 30
Limite 15e siècle 16e siècle
Cet ensemble de sculptures provient vraisemblablement de la clôture du chour et du jubé disparus au 18e siècle. Les accessoires : sceptre doré d'un de ses compagnons, aumônières brodées, parchemins roulés, ceintures orfévrées sont minutieusement exécutés. Les costumes, certaines attitudes de même que les chaussures à bouts ronds des personnages les situent, au plus tôt dans le dernier tiers du 15e siècle. On ignore quelle pouvait être la disposition primitive de ce groupe mais, en 1857, dans sa monographie de la collégiale, Hipolyte Crozes signale que des statues ornaient le sanctuaire et l'abbé Cazals (congrès archéologique 1864) précise qu'elles sont placées à la naissance des baies du sanctuaire. Un projet de l'architecte Bodin-Legendre, daté de 1873, propose de placer les statues contre les colonnettes supportant les nervures de la nef. Devant le refus de la fabrique, l'architecte envisage un nouveau projet visant à rétablir l'ornementation de pierre sculptée qui existait autrefois sur les murs du sanctuaire. Les statues seraient placées dans des niches inscrites à l'intérieur d'accolades gothiques ou bien juchées au-dessus des colonnettes. Le 6 octobre 1878, le conseil de fabrique décide que l'architecte devra faire un devis définitif en plaçant les statues "sur les accolades". En 1896, le baron de Rivières (bulletin monumental Tome 1 1896) critique la nouvelle disposition et signale que les statues, "très habilement polychromées" à nouveau dans les ateliers de Barilier d'Angers ont été réinstallées à leur place primitive où elles demeurent jusqu'en 1961, date de leur dépose. Leur présence à l'exposition "Trésors d'art gothique en Languedoc" organisée à Montauban en 1961 est l'occasion de restaurer encore la polychromie du groupe sculpté. Cette reprise est confiée à Maimponte. On ignore encore le sens exact de cet ensemble. Margueritte de Bévotte (op cit) suggère que ce groupe statuaire illustre le thème de l'accomplissement des Prophéties de l'Ancienne Loi dans la nouvelle, le sacrifice de Jésus prépare le salut de l'humanité en accomplissant l'écriture, c'est le sens du christ de Pitié entouré des prophètes. Les vieillards du Sanhédrin pourraient être reconnaissables à leurs hauts bonnets, leurs aumônières et leurs phylactères. Les rouleaux de parchemin tenus par deux d'entre eux permettent de les identifier comme des scribes. Par ailleurs, le sceptre ouvragé tenu par un des personnages, pourrait être assimilé au bâton du commandement du "Nasi", ou prince du Grand Conseil.
Propriété de la commune
1965/07/01 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
2011
2011
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