Statue (2)
Ensemble de deux statues
Bourgogne-Franche-Comté ; Yonne (89) ; Tonnerre ; rue de l'Hôpital ; hôpital
89418
Anciennement région de : Bourgogne-Franche-Comté
Bourgogne
Tonnerre
Hôpital (rue de l')
Hôpital
IA89000352
En ville
Sculpture
Bois
Les deux statues en bois polychrome ont la taille réelle de deux femmes. Elles sont supposées représenter Marguerite de Bourgogne et sa cousine Catherine de Courtenay. De forme allongée, les statues représentent des femmes en habit très simple aux longs plis souples, à la physionomie longiligne, à peine déhanchée. Elles ont les mains jointes et l'expression de leur visage est impassible. Marguerite de Bourgogne porte un voile et rien ne signale son appartenance à la famille royale. Catherine de Courtenay, eu égard à sa qualité de fille du dernier roi latin de Constantinople, porte également un voile mais le dessus de sa tête, qui figure une forme de coiffe, permet sans doute de placer une couronne amovible. Les deux femmes portent des habits de couleurs inverses et complémentaires. Manteau bleu et robe rouge pour Marguerite, roble bleue et manteau rouge pour Catherine, ce qui révèle aussi le symbolisme de leur personnage : appartenance à la famille de France pour Marguerite, pourpre des rois orientaux pour Catherine de Courtenay. Les deux statues sont évidées à l'arrière.
Femme ; reine
H = 162 ; h = 168 (hauteurs respectives de la statue de Marguerite de Bourgogne et de Catherine de Courtenay)
Bourgogne Marguerite de, comtesse de Tonnerre (commanditaire) ; Courtenay Catherine de, reine de Constantinople (?)
Limite 13e siècle 14e siècle
1307 ; 1308
1307 et 1308 sont les dates de décès respectives de Catherine de Courtenay et de Marguerite de Bourgogne qui s'étaient retirées dès 1293 à l'hôpital de Tonnerre fondé par Marguerite, comtesse. Marguerite de Bourgogne (1249-1308), veuve de Charles d'Anjou, frère de Saint - Louis, en 1285, fonde l'hôpital en 1293. Catherine de Courtenay est la femme de Charles de Valois, frère de Philippe Le Bel. Veuf en 1299, il l'a épousée en 1301. Elle est la fille de Philippe Ier, dernier roi latin de Constantinople et de Béatrice de Naples. Les deux femmes suivent, par cette fondation, l'exemple de nombre de femmes de la famille royale de l'époque, fondatrices ou mécènes dans la construction de couvents ou d'églises. L'atmosphère du règne de Philippe le Bel est en effet emprunte de religiosité et de charité. Le roi et sa femme, Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne, comté frontalier de celui de Tonnerre, donnent l'exemple dans tout le domaine royal car ils désirent montrer qu'ils sont dignes de Louis IX, leur grand-père, qu'ils ont fait canoniser. Saint Louis devient un exemple pour l'ensemble de ses parents. Les registres de délibérations (26 juin 1810) rapportent que la statue de Marguerite se trouvait au dix-neuvième siècle dans la salle des femmes des bâtiments du dix-septième siècle. Quant à la statue de Catherine de Courtenay, les recherches menées par les historiens de l'hôpital citent l'existence d'un autel placé sous le vocable de sainte Catherine, en 1301 : la statue pourrait y avoir pris place.
Propriété d'un établissement public
1903/08/04 : classé au titre objet
L'une des statues est identifiée comme représentant Marguerite de Beaumont et non Marguerite de Bourgogne dans l'arrêté de protection mais il s'agit bien des deux statues de bois visibles actuellement.
Les deux statues ont été étudiées dans le cadre de l'exposition intitulée L'art au temps de Philippe Le Bel, tenue à Paris au Grand Palais en 1997.
À signaler
Dossier individuel
2005
2006
Conseil régional de Bourgogne - Service Patrimoine et Inventaire 17, bd de la Trémouille BP 23502 - 21035 Dijon cedex - 03.80.44.40.55