Tableau
Tableau : Montée au Calvaire ou Sainte Véronique (La)
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ain (01) ; Montagnat ; église Saint-Clair
01254
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Péronnas
Église Saint-Clair
Revers de la façade
Peinture
Rectangulaire vertical
Chêne (support) : peinture à l'huile
Huile sur bois, panneau composé de 8 planches de chêne horizontales.
Sainte Véronique : linge ; Christ ; saint Pierre : arrestation ; larrons ; ville : enceinte, fortification
Sainte Véronique tend un linge au Christ agenouillé sous sa croix en forme de tau. A l'arrière plan, l'enceinte de la ville fortifiée et deux petites scènes : l'arrestation de saint Pierre et le Christ entouré des deux larrons.
H = 166 ; la = 120 ; pr = 2 ; profondeur maximale ; profondeur minimale : pr = 1,4 ; dimensions partie originale ; h = 115,3 ; la = 117
Bon état
Restauration en 1999 : support et châssis du cadre par Philippe Hazaël-Massieux ; couche picturale par Béatrice Duclos-Damour (mai 1999) : voir fiche 1TRMH46 pour détails de la restauration.
Marque ; signature
Marque (au dos) : FT ; signature : N. DE HOEY.
Lieu d'exécution : Bourgogne ; Côte d'Or ; Dijon
Limite 16e siècle 17e siècle
Dans l'inventaire des biens de la fabrique paroissiale de Montagnat, il est mentionné : n°29 / 2 tableaux sur toile, cadres noirs, sujets religieux inconnus. (AD de l'Ain 8V45).Tableau inscrit au titre objet le 19/01/1976. Exposition Ain sacré, Trésors peints sur bois, Belley, 15 juin au 17 octobre 1999, Bourg-en-Bresse, 1999. Nicolas de Hoey (né à Leyde vers 1547 et mort à Dijon en 1611) est un peintre flamand actif en Bourgogne. Ce panneau pourrait être l'un des tableaux signalés au décès en février 1748 de Pierre Le Loup, seigneur de Rivoire, propriétaire d'un château à Montagnat. La découverte d'une signature en cours de restauration en 1999 a permis d'attribuer avec certitude la Montée au calvaire de Montagnat à Nicolas de Hoey, flamand immigré en Bourgogne, dont l'activité est attestée de 1567 à 1611. Les planches des extrémités inférieures et supérieures sont des ajouts postérieurs à la composition originelle. Ce n'est qu'au 15e siècle que Sainte Véronique est associée à la Passion du Christ : sur le chemin du Calvaire, elle essuie le visage du Christ d'un voile sur lequel ses traits restèrent miraculeusement imprimés. Ce moment de la Passion connaît son apogée dans l'expression artistique à la fin du Moyen-Age et au début de l'époque moderne. Nicolas de Hoey a choisi le moment où Véronique, saisie de compassion envers la souffrance du Christ, pose un genou à terre et s'apprête à essuyer le visage du Christ. La composition du panneau, déterminée par la croix en forme de tau, s'organise en plans successifs et hiérarchisés. Le mouvement de Sainte Véronique en direction du Christ, l'attitude du Christ au visage serein se retournant pour découvrir le visage de la sainte, confèrent à la scène le statut d'instant pris sur le vif. De fins rayons lumineux irradient de la tête du Christ, ceinte de la couronne d'épines. Du fait de leur position centrale, les deux visages se détachent avec force de l'ensemble de la composition. Derrière la croix, suivant un audacieux raccourci, un soldat romain, le bras en suspens s'apprête à fouetter le Christ pour qu'il presse le pas tandis qu'un homme vu de profil aide le Christ dans son effort. Deux femmes accompagnent le cortège (la Vierge Marie sans doute recouverte d'un voile sombre est vraisemblablement en compagnie de Marie Madeleine). A l'arrière plan, l'enceinte d'une ville fortifiée se détache du fond nocturne de la scène. Par delà la barre transversale de la croix, suivant ainsi le même schéma que dans la Flagellation conservée à l'hôpital de Bourg-en-Bresse également signée de Nicolas Hoey, se développent deux petites scènes : l'arrestation d'un homme dans une foule tumultueuse (sans doute l'arrestation de saint Pierre) et à, l'horizon, le Christ en croix et les deux larrons.La mise en place des coloris renforce la rigueur et le dynamisme de la composition. Les vêtements de sainte Véronique et du Christ s'imposent d'emblée au premier plan par l'éclat de leurs couleurs et la qualité de leur exécution (souplesse des drapés, belles nuances de teintes, d'effets de matières satinées, finesse et transparence du voile blanc recouvrant les épaules de sainte Véronique). Le rouge vif de la tenue du soldat répond comme contrepoint à la belle harmonie de mauve, de rose et de blancs du premier plan. Le soin apporté aux carnations, aux cheveux (aspect soyeux de la belle chevelure de sainte Véronique nouée en une coiffure compliquée d'où s'échappe une fine tresse retombant sur l'épaule de la sainte, finesse de la chevelure et de la barbe du Christ), s'harmonisent avec la volonté affirmée de renforcer la présence des visages. La rigueur de la composition, la force de la présence des personnages de même physionomies ne manquent pas d'évoquer les uvres de Nicolas de Hoey connues à ce jour. Les visages de Véronique et du Christ rappellent ceux des personnages de la Trinité entourée des anges portant les instruments de la Passion conservés à Vitteaux, en Cote d'or, dans l'église Saint Germain ou de saint Luc peignant la Vierge conservé au Musée des beaux-arts de Dijon : visages ovales s'affinant vers le menton, nez longs et fins, légèrement brusqués, yeux en amandes, aux paupières marquées et surmontées de fines arcades sourcilières. Le profil du personnage soutenant la croix évoque inévitablement le saint Pierre du volet gauche du triptyque de Vitteaux. La gamme chromatique, les physionomies évoquent indéniablement des références issues de l'Europe du Nord. Il reste que la puissance et la vigueur du geste et de l'attitude du soldat romain révèlent sans doute la connaissance de l'uvre de Raphaël et renvoient à la Mise au Tombeau de la Pinacoteca di Brera de Milan et au Portement de Croix du musée du Prado à Madrid. Composition maîtrisée, le panneau de Montagnat, malheureusement non daté, pose de nouveaux jalons dans la connaissance de l'uvre peinte de Nicolas de Hoey. La grande qualité d'exécution, le dynamisme de la composition pondéré par la sérénité des deux principaux protagonistes et l'équilibre général de la scène renvoient vers un artiste dont la culture complexe s'exprime par le biais d'une grande habilité technique. (source Rachel Touzé) Exposition 'Trésors de l'Ain, Objets d'art du Moyen Âge au 20e siècle', Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse du 26 février 2011 au 29 mai 2011.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2000/05/26 : classé au titre objet
Inscrit au titre objet 1976/01/19
Arrêté OM/00-01/n°93.
Penez, Catherine, Trésors de l'Ain, Objets d'art du Moyen Âge au 20e siècle, catalogue d'exposition, Conseil général de l'Ain, 2011, p. 41
Guillaume, M., La peinture en Bourgogne au 16e siècle, cat. 39. 3 Ibid., cat. 43 ; Touzé, Rachel, Ain sacré, Trésors peints sur bois, Belley, 15 juin au 17 octobre 1999, Bourg-en-Bresse, 1999, cat. exp., pp.44-45
Base de données CAOA ; 1OM1587
CAOA
Dossier individuel
2013
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