Buste
Buste sur piédouche
1
Buste de Voltaire âgé, dit n°1
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ain (01) ; Ferney-Voltaire ; Château de Voltaire
01160
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Ferney-Voltaire
Château de Voltaire
PA00116395
Sculpture
Ronde-bosse
Marbre : blanc ; piédouche
Sur piédouche circulaire.
Voltaire
Ce buste représente Voltaire âgé, son front est ceint d'un bandeau, il est vêtu d'une toge drapée à l'antique.
H = 70
Bon état
Arouet François-Marie, dit : Voltaire (modèle)
18e siècle
Ce buste est attribué à François-Marie Poncet est né à Lyon, 1736-1797, sculpteur de bustes. Acquisition en 2003 par l'État pour affectation au Domaine de Ferney-Voltaire ; un buste original en plâtre est conservé à l'Académie des arts, sciences et belles lettres de la Ville de Lyon. François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), en délicatesse avec le pouvoir royal français après son séjour à la cour de Frédéric II de Prusse, est contraint à un dernier exil en 1754. Il s'installe près de Genève, dans la zone franche du pays de Gex, où il aura trois résidences : Les Délices, le château de Tournay, et enfin le château de Ferney, qu'il acquiert en 1759 et où il s'installe avec sa nièce Madame Marie-Louise Denis : ? C'est pour n'être ni en France, ni à Genève. Car mon idée est de mourir parfaitement libre. ? Voltaire s'emploie activement à marquer son domaine de Ferney du sceau des idéaux spirituels et matériels des Lumières : en seigneur éclairé et en bienfaiteur local, il fait construire des maisons, aménage des jardins et des fontaines, développe l'industrie horlogère, et installe des activités de soierie et de poterie. Son château de Ferney, agrandi et réaménagé par ses soins, devient un lieu de sociabilité majeur, où se côtoient hommes politiques et hommes de théâtre de l'époque. Exilé et âgé, Voltaire n'en est pas moins au sommet de sa gloire. Il publie Candide à Genève en 1759, et écrit à Ferney plusieurs ouvrages, de nombreuses tragédies, et une correspondance de 30 000 lettres, qu'il dicte revêtu de sa robe de chambre en soie brochée verte. C'est de la toute fin de sa vie que datent le plus grand nombre de représentations du grand homme. Les artistes, séduits par le rayonnement intellectuel de cette figure et flattés de l'avoir pour modèle, sont également conscients de la notoriété du philosophe et par conséquent assurés du succès commercial de ses portraits. Ainsi à Ferney, les artistes de passage, et en particulier les sculpteurs, l'ont représenté. Le sculpteur franc-comtois Jean-Claude-François-Joseph Rosset (1706-1786), qui fréquente Ferney à partir de 1765, diffuse des portraits de Voltaire dès 1766. Jean-Baptiste Pigalle se sert de la tête de Voltaire modelée à Ferney en 1770 pour un buste (bronze, vers 1772, Los Angeles County museum of art), mais aussi pour son Voltaire nu (marbre, 1776, musée du Louvre). À la faveur d'une visite à Ferney en janvier 1776, soit deux ans avant la mort du philosophe, c'est au tour du sculpteur lyonnais François-Marie Poncet de modeler le portrait de Voltaire en terre cuite : il l'apporte à l'académie de Lyon lors de la séance du 13 février 1776, et leur en offre le premier plâtre (toujours conservé à l'académie des beaux-arts de Lyon). À partir de ce buste, Poncet a diffusé deux variantes en marbre d'un Voltaire à l'antique, soit avec un drapé comme c'est le cas ici (et dans un exemplaire du musée des beaux-arts de Dunkerque), soit avec une simple découpe arrondie (comme dans l'exemplaire du musée des beaux-arts de Dijon). Avec ce Buste de Voltaire âgé, c'est bien le visage du philosophe de Ferney qu'il nous donne à voir. Le regard scrutateur mais serein contemple avec aplomb le théâtre de sa vie. Les lèvres pincées esquissent un sourire teinté de nostalgie et de distance ironique. Outre l'expression réaliste et sensible de ce visage qui le rattache à l'art du 18e siècle, ce portrait s'inscrit dans la tradition antique des bustes de philosophes. Le large drapé en retour sur l'épaule gauche évoque la toge, tandis que le crâne est ceint du bandeau de la victoire associé aux représentations antiques des héros. Les sculptures de Voltaire à l'antique connaissent une grande fortune, notamment sous le ciseau de Jean-Antoine Houdon (1741-1828). Houdon fait poser Voltaire en 1778 au moment où il revient à Paris après 24 ans d'exil pour présenter sa pièce Irène, accueillie triomphalement. Sur la scène de la Comédie française, une couronne de lauriers est posée sur son buste en sa présence le 30 mars 1778, soit deux mois avant sa mort, comme un écho réel à l'idéalisation de ses représentations à l'antique. ? Il faut cultiver notre jardin ? : dans cette représentation typique de l'art du 18e siècle, où se marient l'idéal antique et la finesse de l'interprétation psychologique, François-Marie Poncet a inscrit dans le marbre l'effigie du penseur qui fit de Ferney l'illustration de cette maxime finale de Candide, en cultivant loin des sphères officielles l'esprit des Lumières que ses écrits avaient contribué à forger. (source Cécile Oulhen).
Propriété de l'Etat
Classé au titre objet
2005/05/23 : classé au titre objet
OM/2005-01/N°050
Cercle d'études ferneysiennes-Académie Candide (Ferney-Voltaire, Ain), Ferney-Voltaire : pages d'histoire. Annecy : éd. Gardet, 1984. Jean Starobinski, Martine Koelliker, Christine Amsler, Leila el-Wakil...[et al.], Voltaire chez lui : Genève et Ferney. Genève : Skira, 1994. Christophe Paillard, Voltaire en son château de Ferney, éd. Centre des monuments nationaux, 2010.
Base de données CAOA 2016 ; 1OM2811
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Dossier individuel
2004