Tableau
Tableau : Vierge à l'Enfant avec calvaire dit tableau miraculeux
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ain (01) ; Bourg-en-Bresse ; église Notre-Dame dite cocathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation
01053
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Bourg-en-Bresse
Église Notre-Dame dite cocathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation
PA00116321
Sacristie tiroir haut du chasublier du centre
Peinture
Bois (support) : tempera à l'oeuf ; bois (support) : peinture à l'huile ; verre ; cuivre : jaune
Fragment de panneau ancien incrusté dans un panneau du 19e siècle, doublé d'une planche de peuplier ; coffret bois cintré en partie haute, cuivre jaune et verre. Présence d'un authentique au revers. La Vierge est assise sur un trône orné de pommes de pin et dont la mise en perspective est relativement archaïque. L'Enfant, nimbé comme elle, est strictement emmailloté et n'est accompagné d'aucun caractère expressif. La Vierge au contraire qui le tient avec délicatesse, porte la tête légèrement inclinée et son expression est celle de la douleur, de la tristesse du moins engendrée par la prescience de la future Passion. Le caractère extrêmement graphique et sinueux de la représentation renvoie aux formulations du style courtois, dit aussi gothique international, tel qu'il se manifeste au 14e siècle : richesse et raffinement du costume brodé, rythmes curvilignes des mains aux doigts fuselés et parallèles, primat du linéament dans la définition des traits du visage, des yeux, des sourcils, de l'arête nasale et de la bouche très petite.
H = 68,7 ; la = 46,2 ; pr = 5,8 ; (avec encadrement)
Restauration minimale en 1999 par Juliette Mertens et Françoise Auger-Feige.
Inscription ; cachet
Au revers, cachet sur papier collé d'un administrateur du diocèse de Lyon, Monseigneur Merinville et inscription ADMINISTRATOR APOSTOLICUS DIOCESIS et mention manuscrite NE VARIETUR SUBSCRIPSI.
14e siècle ; 19e siècle
Peinture du 14e siècle et cadre du 19e siècle. Monseigneur Merinville, nommé par le cardinal Fesch en mai 1802. L'objet est lié à la légende de la construction de l'église. Une image de la Vierge ayant été trouvée dans un saule, on la transporta à l'église paroissiale d'alors, l'église Saint-Pierre de Brou (emplacement aujourd'hui occupé par l'église et le monastère de Brou). Le tableau n'y resta pas et retourna vers l'arbre. Le miracle se réitérant, on devait décider finalement d'édifier en ce lieu, une chapelle consacrée à la Vierge, chapelle destinée à abriter l'image miraculeuse. Objet de pèlerinages et de grandes dévotions, l'uvre devait opérer plusieurs miracles et guérisons, et elle est citée comme telle en 1515 par le pape Léon X dans la bulle d'érection de l'église Notre-Dame en cathédrale. A l'époque révolutionnaire, ayant survécu toujours miraculeusement aux saccages, elle fut retrouvée dans les décombres et mise à l'abri avant d'être rétablie, après le Concordat, dans ses conditions d'origine. Cette uvre participe presque autant de l'histoire de la dévotion que de l'histoire de l'art. La vénération qui s'y rapporte relève de la même tradition que celle vouée à la Vierge Noire de Notre-Dame de Bourg, trouvée dans un saule, rapportée à l'église Saint-Pierre d'alors (située à l'emplacement de Brou aujourd'hui) et retournée dans son saule à plusieurs reprises. Ce miracle fut à l'origine de la construction d'une chapelle consacrée à la Vierge pour abriter statue et peinture. Objet de pèlerinage et de grande dévotion, le tableau est cité dans la bulle du Pape Léon X en 1515 lors de l'érection de l'église Notre-Dame en cathédrale, comme opérant miracles et guérisons. Mis à l'abri à la Révolution, il a de nouveau été exposé après le Concordat et fait toujours aujourd'hui l'objet d'une vénération particulière de la part des fidèles. Il s'agit d'une peinture de chevalet sur panneaux de bois cintrés inscrits dans un cadre en cuivre doré. Elle est composée d'un double registre avec une Vierge à l'Enfant assise sur un trône en partie basse et un Calvaire en partie haute. La Vierge Marie, au modelé doux et délicat, est la plus expressive : elle tient l'Enfant Jésus emmailloté dans ses bras et incline la tête dans une expression de douleur et de tristesse annonçant la future Passion de son Fils. Sa représentation fine et sinueuse, la richesse du costume brodé et les rythmes curvilignes des mains aux doigts fuselés et parallèles renvoient au style courtois du 14e siècle, appelé aussi gothique international. Certains évoquent des rapprochements avec l'Ecole de Cologne ou bien encore, plus sûrement, avec les peintres italiens du Trecento de la région de Sienne notamment. C'est en effet des Siennois que se rapprochent le plus la poésie de l'uvre, le raffinement du dessin et des courbes, la délicatesse du chromatisme dira Gilles Chomer. Des examens scientifiques plus poussés permettraient cependant de mieux connaître cette uvre. Le Calvaire en partie haute représente le Christ sur la croix s'adressant à sa mère Marie tandis que saint Jean à droite prend une pose étonnée, une main sur la poitrine et l'autre paume vers le bas avec les doigts écartés. Ces détails caractérisent un passage bien précis du Nouveau Testament que l'on trouve uniquement dans l'Evangile de Jean (19, 26-27) : Voyant ainsi sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère : Femme voici ton fils. il dit ensuite au disciple : voici ta mère. Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Cette scène d'histoire, au volume et au traitement différents de l'iconographie plus traditionnelle de la Vierge à l'Enfant située dessous, crée à la fois la saveur et l'étrangeté du tableau. (source Violaine Savereux).
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
1993/09/01 : inscrit au titre objet
Chomer, Gilles, Ain Sacré, trésors peints sur bois, Belley, 15 juin au 17 octobre 2002, catalogue d'exposition. pp. 12-13. Trésors de l'Ain, Objets d'art du Moyen Âge au 20e siècle, catalogue d'exposition, Conseil général de l'Ain, 2011, p.12.
Base In Situ 1AU68 ; 1OM564
Dossier individuel
2015
2003