POP

Plateforme ouverte du patrimoine

fonts baptismaux

Désignation

Dénomination de l'objet

Fonts baptismaux

Titre courant

Fonts baptismaux

Localisation

Localisation

Grand Est ; Ardennes (08) ; Wasigny ; église

N° INSEE de la commune au moment de la protection

08499

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Champagne-Ardenne

Canton

Novion-Porcien

Nom de l'édifice

Église

Description

Catégorie technique

Sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Pierre : taillé

Description matérielle

Description de 1913 : fonts baptismaux en pierre bleu sombre de Givet ou en granit de Belgique. Grande analogie avec ceux de l'église de Braux. Cuve ronde partagée à l'extérieur par quatre têtes d'hommes en relief. Entre ces têtes et formant quatre compartiments courent, au-dessous d'une arcade romane des feuillages, fleurs et ornements fantaisistes, tous différents dans chaque travée. L'un de ces compartiments diffère en plus des trois autres et représente une sorte de tête de chat couronné. Une ouverture ronde est pratiquée au bas de cette cuve pour l'écoulement des eaux, ce qui laisserait à penser, vu aussi sa largeur, qu'elle servait au baptême par immersion. Lettre de M. Armand Picard du 17 septembre 1913. (source : Picard, Baudon, Dugal, 1914). Nous savons désormais que le matériau extrait des carrières de Belgique n'est pas du granit mais un calcaire parfois gélif. Estimation du poids par les restaurateurs : 800kg. Support primitif : une grosse colonne cantonnée de quatre colonnettes.

Indexation iconographique normalisée

Ornementation végétale ; mitre ; tête ; homme

Description de l'iconographie

Dans son analyse ciblée sur les motifs, l'iconographie et la symbolique, J. Cl. Ghislain indique au sujet de la cuve de Wasigny (p. 358) : Le règne végétal serait une référence à l'Arbre de vie, mais la présence du raisin justifierait à la Vigne du Tout-Puissant, c'est-à-dire le Christ essuscité dispensateur de la vie éternelle. le mode ornemental adopté à Wasigny l'emporterait cependant sur le langage symbolique initial. la seule coiffure conservée est une mitre, évocation possible de l'Eglise par sa hiérarchie ainsi désignée. Lisebeth Tollenaere, 1957, p. 330 : Cuve cylindrique seule ancienne, cantonnée de quatre têtes masculines saillantes, de type cylindrique, coiffées de petites mitres et portées par des consoles à moulure en talon. Cuve bordée, en haut et en bas de la frise, d'un bandeau saillant. Décor : a- masque central à grandes oreilles arrondies au sommet, crachant à travers une triple bague deux rinceaux symétriques gonflés ; ceux-ci décrivent une courbe pour se redresser et s'épanouir en trois palmettes à trois limbes ; écoinçon orné d'une triple palmette ; b- deux disques de rinceaux gonflés, liés côte à côte par une bague et enserrant chacun une palmette déployée en éventail à limbes multiples, dont les extrémités s'enroulent en volutes, de part et d'autre d'une bague plus petite ; les trois bagues sont ornées de deux filets enserrant un tore ; dans la bague centrale passe une triple palmette verticale formant axe ; c- deux rinceaux gonflés s'enroulant en disques opposés et serrés dans une bague ; chacun d'eux prend naissance aux angles inférieurs du panneau, en un large pied à trois divisions, et s'épanouit en une double palmette retombée, à trois limbes, et en une grappe de raisins en forme d'éponge, dressée verticalement ; l'axe vertical est marqué par une branche en zigzag passant à travers la bague et donnant naissance à deux grappes en éponge ; d- faisceau de palmettes à trois limbes, épanouies au centre de rinceaux enroulés en disques opposés et liés par une bague ; au centre, palmette à trois limbes.

Dimensions normalisées

H = 36 (cuve) ; d = 65 (intérieur) ; d = 81 (extérieur) ; pds = 800

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée

Précisions sur l'état de conservation

Restauration par l'atelier Le Sciapode de Compiègne (2011) : l'atelier est en charge de trois missions, le transport de la cuve vers l'église, la restauration sur site et la mise en place définitive. Avant restauration, les têtes des angles étaient toutes cassées, de grossières reprises au ciment avaient été faites. Trois des quatre faces étaient cassées, cassures dans le sens de la hauteur, plus ou moins larges selon les faces et partiellement ragrées. L'intérieur de la cuve était enduit de ciment, des extrémités de tiges métalliques dépassaient. Le ciment et les tiges ont été éliminés. Un mortier Arto-pierre est utilisé par les restaurateurs. Ajout d'un socle qui n'est pas d'origine.

Historique

Siècle de création

12e siècle

Description historique

L'église Saint-Rémi de Wasigny, rebâtie au XVIe siècle, possédait jadis et jusqu'au début du XXe siècle des fonts baptismaux romans. En 1903, le conseilm de Fabrique décide de vendre la cuve baptismale en pierre de Meuse qui date de la fin du XII, début XIIIe siècle. Un particulier, Monsieur Armand Picard, publiciste et passionné par l'histoire locale, s'en rend acquéreur. Il la destine à l'ornement de son jardin pour sa propriété de Wasigny appelée Marie-Amande. En 1903, l'ancien mobilier de l'église est renouvelé, les fonts doivent disparaître, tout comme les deux anciens autels en bois qui sont remplacés par des autels en pierre. Des fonts plus modernes sont substitués aux anciens. L'historien d'art bruxellois Jean-Claude Ghislain, bien connu pour ses travaux sur les fonts baptismaux romans en pierre dite de Meuse, s'est inquiété dans les années 1980 du devenir de la cuve exposée aux intempéries, et envahie par la végétation. Il redoutait une dégradation rapide de la pierre déjà bien endommagée à cette époque. Aussi décide -t-il de prendre contact avec les héritiers de M. Picard (décédé en 1947) pour tenter un sauvetage. Ce n'est que vers 2008, moment où la mise en vente de la propriété Marie-Amande, que le maire de la commune, M. Hubert Samyn, met en place un projet de restauration. Les fonts installés en 1905 avaient pris la place sur le lieu de l'ancien baptistère, dont on voit encore les traces au nievau de l'assise. Les fonts modernes ne pouvant être déplacés, car consacrés, c'est le côté nord du transept qui est choisi. La cuve baptismale de Wasigny a été étudiée par M. Ghislain. Selon lui, elle est l'une des pièces caractéristiques de la production ardennaise, bien qu'elle ait aujourd'hui perdu ses cinq supports d'origine. Le décor est classique dans cette série, il se répète sur des fonts de plusieurs sites ardennais. Il se compose de volutes à grandes palmettes, de tiges munies de grappes, d'éventails enroulés dans un médaillon ou du mufle cracheur de tiges feuillues qui étonne tant le visiteur.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

1937/09/27 : classé au titre objet

Référence(s) de publication(s)

Picard, Armand, Baudon, Albert, Duval, Honoré, Le bourg de Wasigny (Ardenne). Ses environs, le bourg, notes historiques, l'église, le château, les seigneurs, Matot Braine, 1914. ; Tollenaere, Lisebeth, La sculpture sur pierre de l'ancien diocèse de Liège à l'époque romane, Publication extraordinaire de la société archéologique de Namur, J. Duclot S. A. Gembloux, 1957. ; Collignon, Jean-Luc, Faire parler la pierre, Revue du Curieux Vouzinois, n° 96, juillet 2014, p. 46.

Sources d'archives et bases de données de référence

Lernout, Marie-Pierre, Lefèvre, Thierry (Atelier Le Scapiole) ; Ghislain, Jean-Claude, Les fonts romans en pierres bleues de Belgique et leur diffusion en France aux XIIème et XIIIème siècles, Université de Liège, 2005-2006.

Photographies liées au dossier de protection

DOM

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

fonts baptismaux, vue générale
fonts baptismaux, vue générale
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie (objets mobiliers), tous droits réservés
Voir la notice image