Retable
Triptyque
Retable (triptyque) : le Buisson ardent, René d'Anjou et Jeanne de Laval
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Bouches-du-Rhône (13) ; Aix-en-Provence ; cathédrale Saint-Sauveur
13001
Cathédrale Saint-Sauveur
PA00080981
Chapelle des âmes du purgatoire aujourd'hui Saint-Lazare
Menuiserie ; peinture
Peuplier : taillé, doré ; toile (support) : peinture à l'huile
Retable surmonté d'un dais (ou superciel) destiné à le protéger de la poussière. Peint à l'huile en plusieurs couches, selon la technique du glacis, sur une toile de lin recouverte d'une préparation à la crais (le gesso) et collée sur des planches de peuplier.
Buisson ardent (Vierge à l'enfant, Moïse, ange) ; René d'Anjou : roi, prière, sainte Madeleine, saint Antoine abbé, saint Maurice ; Laval Jeanne de : reine, prière, saint Jean l'évangéliste, sainte Catherine d'Alexandrie, saint Nicolas ; Annonciation ; Dieu le Père
L'extérieur des volets représente une annonciation en grisaille. Le dessous du dais représente Dieu le père. L'intérieur du volet gauche représente le roi René âgé, agenouillé en prière avec trois saints protecteurs, le volet droit son épouse en vis à vis.
H = 308 ; la = 212 (panneau central) ; h = 308 ; la = 106 ; la = 111 (volets) ; la = 212 ; pr = 81 (dais)
Oeuvre restaurée
Le retable a connu les restaurations inhérentes à son histoire, dont celle du carme érudit Pouillard à la fin du XVIIIe siècle. La première intervention documentée est celle du peintre aixois Joseph Marius Gibert en 1858 (directeur de l'école de dessin et conservateur du musée de la ville). Restaurations à trois reprises par Lucien Aubert sous la conduite des Monuments historiques, en 1938, 1946 et 1949. Restauration sur place de 2003 à 2010 en partenariat avec le centre interrégional de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) de Marseille et l'université de Tokyo : traitement curatif des bois, consolidation générale du meuble, harmonisation de la dorure à l'eau du 15e siècle et de la dorure à la mixtion du 19e ; nettoyage, allègement des vernis, retouche minimaliste, retouche a tratteggio, glacis sur les usures, revernissage ; l'imagerie numérique a permis de mettre au jour dessins préparatoires et repentirs.
Inscription concernant l'iconographie
Inscription sur l'encadrement, en haut et en bas de la scène du buisson ardent.
Anjou René d' (commanditaire)
Lieu de provenance : Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13, Aix-en-Provence, église des Grands Carmes
4e quart 15e siècle
1475 ; 1476
Le roi René d'Anjou (1409-1480), accompagné de sa seconde femme Jeanne de Laval, s'installe en Provence en 1471 après avoir perdu ses territoires. Il établit dans une chapelle de l'église des Grands Carmes d'Aix-en-Provence sa sépulture d'entrailles (il décède en 1480) et, pour en surmonter le maître-autel, fait exécuter ce monumental retable par Nicolas Froment vers 1475. Nicolas Froment est un peintre et verrier originaire de Picardie, actif de 1461 à 1483, établi en Provence. Devenu bien national à la Révolution, le retable est installé dans la cathédrale à partir de 1803. Néanmoins on connaît peu l'histoire de l'oeuvre depuis son installation, à la fin du XVe siècle, jusqu'à la Révolution, période au cours de laquelle l'église des Carmes est détruite. Le retable est affecté à l'église de la Madeleine. Il est ensuite entreposé au dépôt aménagé dans la chapelle des Andrettes puis rendu à la Madeleine, avant d'être installé définitivement, en 1808, dans la nef gothique de la cathédrale Saint-Sauveur. Par la suite, le triptyque quitte Aix à plusieurs reprises pour figurer dans l'exposition régionale des Beaux Arts à Marseille en 1861, puis dans quatre expositions parisiennes (les Portraits nationaux en 1878, l'Exposition rétrospective de l'Art français en 1900, les Primitifs français en 1904 et les Chefs-d'oeuvre de l'Art français en 1937). Enfin, il est évacué pour être mis à l'abri durant la Seconde Guerre mondiale, avant de retrouver sa place dans la troisième travée du mur gouttereau sud de la nef gothique.
Propriété de l'Etat
Classé au titre objet
1898/06/14 : classé au titre objet
Panneaux peints
Marseille, 1861, Exposition régionale des Beaux-Arts ; Paris, 1878, Les portraits nationaux ; Paris, 1900, Exposition rétrospective de l'art français ; Paris, 1904, Les primitifs français ; Paris, 1937, Chefs-d'oeuvre de l'art français.
Le triptyque du Buisson ardent 1475-1476. Aix-en-Provence. Cathédrale Saint-Sauveur, Aix-en-Provence, Direction régionale des affaires culturelles, 2010. ; Cranga, Yves, Kirchthaler, David, Le triptyque du Buisson-Ardent présenté à la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence, Lettre d'information des patrimoines, DRAC PACA, n° 2, mars 2011.
Archives départementales des Bouches-du-Rhône, B 1489, f° 47 v : Comptes des recettes et dépenses faites sur les fonds des menus plaisirs du roi René, 1476. ; Yves Cranga (conservateur des Monuments historiques de Provence-Alpes-Côte d'Azur)
DOM
Dossier individuel