Tableau
Tableau : Sainte Madeleine en contemplation
Auvergne-Rhône-Alpes ; Cantal (15) ; Laroquebrou ; église Saint-Martin
15094
Anciennement région de : Auvergne
Laroquebrou
Église Saint-Martin
PA00093528
Auvergne, 15, Laroquebrou, maison près de l'église
Peinture
Toile (support) : peinture à l'huile
Sainte Madeleine
L'artiste a opté pour une représentation convenue de Marie-Madeleine, aisément identifiable sans son titre. le peintre campe la sainte en pied, de profil et au centre d'une grotte très sombre. Elle est uniquement vêtue d'une longue tunique blanche, seul halo de lumière dans cette pénombre avec la très fine auréole au-dessus de sa tête. Les yeux vers le ciel empreints de mélancolie, la pécheresse à la longue chevelure blonde et ondulée laisse sa joue droite reposer dans sa main droite, le poing fermé sur des mèches de cheveux. son autre main, apposée contre son ventre entre sa poitrine et sa taille, soutient le bras dextre sous le coude. Attitude corporelle de la méditation dans laquelle la sainte se perd. Sur la droite du spectateur, à hauteur de la taille de sainte Madeleine, un monticule de rochers reçoit dans sa partie haute un crâne et en dessous est posée une simple croix, formée de deux branches de bois liées par une corde. De ce monticule s'échappe un peu de végétation ressemblant à du lierre. L'angle inférieur gauche pour le spectateur, voit la traîne blanche de la tunique de la sainte au sol avec, à côté, un manteau rouge vif abandonné d'où s'échappe un collier de perles grises tombant sur deux anneaux d'or entrelacés. L'angle supérieur gauche est occupé par une petite ouverture vers le ciel, seule percée de lumière dans cette grotte au désert. Quasiment tous les attributs de la sainte sont résumés dans ce tableau. Ceux qui permettent son identification immédiate : sa longue chevelure dénouée, ses larmes. Parmi les symboles « secondaires » complétant et assurant l'identification : le vase de parfum. Deux autres symboles, pas forcément propres à la sainte mais utilisés dans la symbolique chrétienne, évoquent ici la présence du Christ : le lierre, symbole de la Vie éternelle et les anneaux des épousailles mystiques, pouvant également figurer les vanités de l'ancienne vie de Marie-Madeleine ou encore l'éternité.
H = 295 ; la = 228,5 ; ep = 11
Oeuvre restaurée
Oeuvre restaurée en 2013 par l'atelier Coroart et Francesca Berni. La restauration a permis de relever plusieurs observations pour le cadre et sa toile. L'oeuvre n'avait pas subi de restaurations antérieures depuis sa création, c'était donc une première intervention.
Signature ; date
Dans l'angle inférieur gauche, présence de la signature : Marie Jules Quantin et de la date : 1845.
2e quart 19e siècle
1843
Marie-Jules Quantin, peintre parisien (Paris 1810 - Paris 1884) entre le 27 mars 1837 à l'école des Beaux-Arts de Paris. C'est un élève de Léon Cogniet (1794-1880) qui, bien que portraitiste, s'est spécialisé dans la peinture religieuse et dans les différentes techniques ne craignant pas les grands formats. Il expose au Salon de 1830 à 1876 et en 1861, il y obtient une médaille de première classe. On lui doit principalement des portraits et quelques toiles pour des envois de l'État dans les églises. Le 15 mars 1843, Quantin présente au Salon deux tableaux, 'Le Fil de la Vierge', et 'Sainte Madeleine' en contemplation sous le numéro 985, ainsi qu'une aquarelle : 'Costumes des environs de Rome'. Quoique le dossier d'acquisition de la Sainte Madeleine ne le mentionne pas, on peut supposer que les services de l'État ont repéré l'ceuvre lors du Salon. Toujours est-il que le tableau a été acheté par l'État le 31 juillet 1843 pour la somme de 1500 Fr. La toile est spécifiquement destinée à l'église Saint-Martin de la commune de Laroquebrou, comme l'indiquent les archives. Le maire est prévenu par courrier : « Ce tableau sera prochainement expédié à votre adresse, et lors de son arrivée, vous aurez à acquitter sur les ressources locales les frais d'emballage et de transport ». L'Administration précise que « La Sainte Madeleine de Quantin mesure 8 pieds de haut sur 6 pieds de large » et qu'« il y a un cadre ». Comme pour d'autres tableaux du même secteur géographique, la demande émane du député Bonnefon. L'oeuvre fut envoyée à Laroquebrou en 1845 (sources Guilaine Pons, Conservatrice déléguée des Antiquités et Objets d'art du Cantal).
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2000/08/30 : classé au titre objet
Arrêté OM/00-15/n°151.
Bénézit.- Base Mistral, F 21, Art. 0051 DRO 41. Pons Guilaine, 'Sainte Madeleine en contemplation de Jules-Marie Quantin', Revue de la Haute-Auvergne, tome 77, 2015, pp.481 - 489
CAOA
Dossier individuel