Bannière de procession
Élément
Éléments d'une bannière de procession : Saint Martin avec saint Louis et Anges adorant le Saint-Sacrement
Auvergne-Rhône-Alpes ; Cantal (15) ; Barriac-les-Bosquets ; église Saint-Martin-Saint-Louis
15018
Anciennement région de : Auvergne
Pleaux
Église Saint-Martin-Saint-Louis
PA00093472
Mur est de la sacristie
Tissu
Soie : brodé
Paire de soies brodées provenant d'une bannière de procession.
Saint Martin de Tours ; saint Louis roi ; ange : orant ; eucharistie
Les deux saints patrons de l'église sont à nouveau associés sur la face d'une ancienne bannière de procession. Les deux personnages réalisés au point de tige sur un fond de soie verte, couleur symbolisant l'espérance et réservée aux fêtes des saints non pontifes. La position des personnages est frontale, raide et naïve (mains disproportionnées) mais ils sont disposés sur un monticule agrémenté de fleurs. Saint Martin est figuré en évêque. Il est né en 1215 à Poissy et devint roi de France en 1226 sous le nom de IX. C'est un personnage célèbre dont la vie est connue bien documenté. Sa première croisade se solda par une captivité de quatre longues années à Tunis (1248-1252). A son retour, son comportement est celui d'un roi qui voulait devenir saint. Il repart en croisade et meurt devant Tunis en 1270 et sera canonisé 1297 par le pape Boniface VIIISon histoire a été popularisée par la Chronique de sire de Joinville mais l'art a surtout retenu le récit édifiant de Guillaume de Saint-Pathus. Au Moyen-Age, il est représenté comme un transfuge de Saint François d'Assise couronné et nourrissant les pauvres, visitant les malades, lavant les pieds des lépreux imitant le Christ. . Sa légende lui attribut de nombreux miracles mais son culte se diffuse tardivement pour devenir un saint national et protecteur de la France et de la monarchie au XVIIe siècle. Il est le patron des maçons et des charpentiers de par la construction de la Sainte Chapelle, celui des merciers qui tenaient boutiques dans les galeries de la Cité, puis les brodeurs-chasubliers, passementiers et boutonniers à cause de sa générosité pour les églises. D'autres corporations l'ont choisi comme patrons : comme les coiffeurs, perruquiers et barbier car selon Joinville le souverain était toujours bien peigné et parce qu'il ce fit raser la barbe avant sa première croisade. A noter que l'artiste a choisit de le représenter glabre. Enfin les pêcheurs à la ligne le portaient en dévotion tout comme les lingères pour avoir concédés des boutiques, la surdité du fait du jeu de mots sur son prénom et enfin il reste un saint anti-pesteux pour avoir subit cette épidémie. Comme sur la bannière de Barriac, il est figuré en roi avec les attributs de la monarchie : manteau fleurdelisé, sceptre, main de justice et couronne. Sous la Révolution, la fleur de Lys provoqua la destruction systématique de ce saint mais ce ne fut heureusement pas le cas dans cette église puisqu'elle possède trois effigies de ce saint. Particularité de cette représentation, le roi est glabre et porte des escarpins à talons ornés de ruban sur des bas blancs qui firent leur apparition au début du 17e siècle pour perdurer au 18e siècle. L'autre fragment de la bannière montre deux anges agenouillés sur un coussin et les bras croisés sur la poitrine. Ils adorent le Saint Sacrement (dit également très Saint Sacrement) incarné par une hostie présentée dans un ostensoir lui-même couronné par deux putti. Sous cette scène est inscrite la date 1785. Ce thème de l'adoration du Saint Sacrement est courant et visible sur les bannières et tableaux. On expose le Saint Sacrement en plaçant donc une hostie consacrée souvent dans un ostensoir à l'adoration des fidèles. La fête du Saint Sacrement est l'ancienne Fête-Dieu instituée en 1264 et célébrant le corps et le sang du Christ offert lors de l'Eucharistie et ayant lieu le célébrée le 2ème jeudi ou 2ème dimanche après Corps du Christ. Le Saint sacrement était disposé sur l'autel illuminé et fleuri encensé par le prêtre et célébré par les chants des fidèles. Le prêtre bénit l'assistance avec le Saint sacrement puis le repose dans le tabernacle. Cette célébration tomba peu à peu en désuétude car auparavant ils recevaient peu la communion et la possibilité croissante de recevoir plus souvent la communion causa la fin de cette fête.
Date
Sous la scène des anges adorant le Saint-Sacrement : 1785
Lieu d'exécution : Auvergne, 15, Barriac-les-Bosquets (?)
4e quart 18e siècle
Cette bannière a peut-être été fabriquée par un couvent se trouvant à Barriac. Elle a été mise sous cadre au 20e siècle.
Propriété de la commune
Inscrit au titre objet
2009/05/28 : inscrit au titre objet
Arrêté n°2009-718.
Fiche CAOA et CDOM manquantes.
BREUIL-MARTINEZ Véronique, PONS Guilaine, Bannières de procession de la Haute-Auvergne (Cantal) : La Vierge, Géraud, Saint Roch et les Menettes, Regards sur les objets de dévotion populaire, Journées d'Etudes de l'association des Conservateurs des AOA-Mende en juin 2010, Arles, Actes Sud Editions, juin 2011, p. 115-124. BREUIL-MARTINEZ Véronique, PONS Guilaine, La Vierge, Géraud, saint Roch et les menettes. Bannières de procession de la Haute-Auvergne, Revue de la Haute-Auvergne T. 73 octobre-décembre 2011, p. 391-409.
Liste des objets mobiliers de la Conservation des Antiquités et Objets d'Art du Cantal, novembre 2017 ; Base en ligne des archives départementales du Cantal : Cote 16 NUM 212 . http://archives.cantal.fr/ark:/16075/a011350284497lbMJge
Dossier individuel