Peinture monumentale
Peintures monumentales du choeur : Christ en majesté, le Martyre de saint Laurent ?
Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; Jouillat ; église paroissiale Saint-Martial
23101
Anciennement région de : Limousin
Guéret Nord
Église paroissiale Saint-Martial
PA00100092
En village
Choeur : murs et voûte
Peinture murale
Enduit (support) : fresque (rouge, jaune, bleu, vert, noir, blanc)
Christ glorieux, le tétramorphe ; scène : martyre (martyre de saint Laurent diacre : ?) ; ornementation, ornement à forme architecturale, ornement végétal
Sur le cul-de-four trône le Christ en majesté. Entouré d'une mandorle quadrilobée, il est assis sur un vaste trône, il bénit de la main droite, et de la gauche tient non pas le livre, mais le globe de l'univers, affirmant sa qualité de maître et de sauveur du monde. Il est entouré des symboles des quatre évangélistes portant des phylactères : seuls l'ange de saint Matthieu et le lion de saint Marc sont encore discernables. La composition est très compartimentée, chaque symbole d'évangéliste étant représenté dans un cadre réparti à partir de la mandorle. Une frise d'anges alternant avec des motifs de méandres correspond à la cohorte céleste. Le mur méridional de la travée droite du choeur a conservé une scène fragmentaire : un personnage qui semble nu est allongé, au-dessus, une figure en buste, auréolée et entourée de nuées, bénit de la main droite et tient le globe terrestre, de chaque côté un personnage chauve paraît tirer un bâton. Il s'agit probablement de la représentation d'un martyre, dont l'attribution reste hasardeuse : le supplicié pourrait être saint Laurent, car le fond où est figuré son corps a l'air quadrillé comme pour illustrer un gril. Les deux petits personnages sont des bourreaux comme l'indiquent leurs particularités physiques : la calvitie était signe du mal, les traits de leur visage sont grossiers, notamment pour l'un qui est affublé d'un nez vertigineusement allongé. Ils tiennent sans doute les piques servant à maintenir le martyrisé. Le personnage en buste doit être le Christ puisqu'il tient le globe, ainsi figuré pour accueillir le saint supplicié, affirmant la promesse du Paradis éternel, suite au martyre. La voûte de la travée droite du choeur ne comporte aucune scène historiée, seulement des motifs de fleurs de lys composées, compartimentés dans des cadres rectangulaires, motifs végétaux que l'on retrouve sur l'ébrasure de la baie axiale. Scène lacunaire non identifiée sur le mur nord de la travée droite du choeur.
Dimensions non prises
Oeuvre restaurée
Dégagement et restauration par Albert Carré en 1991 : ces peintures étaient recouvertes par d'autres décorations peintes du 19e siècle. Ces dernières étaient uniquement décoratives, elles ne reprenaient en rien les scènes historiées du moyen âge. Avant l'intervention du restaurateur, les parois montraient de nombreux déplacages de badigeon, dus certainement à la forte humidité de l'édifice. D'après les photographies prises avant et après restauration, aucun changement ne semble être intervenu.
Inscription (illisible)
Sur les phylactères portés par les symboles des évangélistes.
1ère moitié 14e siècle
Peintures murales du choeur découvertes en 1991. Toutes les parties peintes de l'église paraissent avoir été conçues à la même époque. Les visages présentent une composition semblable au nez allongé, dont le même tracé forme les arcades sourcilières en dessous desquelles sont placés des yeux grands ouverts ; la bouche fermée est dessinée de deux traits. Les cheveux sont traités en mèches régulièrement soulignées à l'ocre ; ils sont généralement longs. Les barbes sont également finement tracées et s'enroulent aux commissures des lèvres pour recouvrir la totalité du menton. Ce sont des visages lisses et plutôt figés, exceptés ceux des bourreaux, par leurs particularités physiques : des rides sont peintes, leurs traits sont poussés à la caricature pour faciliter leur identification. L'étude des plis des vêtements est faussée par le mauvais état de conservation ; toutefois, le manteau du Christ de l'abside se termine dans le bas par un gros pli, arrondi et lourd. Enfin, de mêmes bandes rouge et jaune encadrent les scènes ; les fonds sont généralement jaunes, sauf celui de la mandorle. En revanche, dans la troisième travée est utilisé un bleu turquoise alors que dans le choeur il s'agit d'un bleu foncé. Ces constatations permettent d'avancer, comme époque de réalisation de ces peintures, le début du 14e siècle.
Propriété de la commune
Inscrit au titre immeuble
1932/05/11 : inscrit au titre immeuble
La représentation du Christ en majesté est un raccourci du Trône de Dieu et des vingt-quatre Vieillards, une des visions relatées par Jean dans le livre de l'Apocalypse. Cette iconographie, très illustrée à l'époque romane, tendra à disparaître à l'époque gothique pour faire place au thème du Jugement dernier, rassemblant dans une même image les thèmes du Trône de Dieu, des Quatre Vivants, du Christ en majesté et du Souverain Juge, accompagnés de la résurrection des morts, du pèsement des âmes, de la Déisis. Ici c'est l'image du Christ glorieux, revenu à la fin des temps.
SRI (98230893VA, 98230903XA, 98230905XA, 98230901XA, 98230902XA, 98230900XA, 98230904XA)
Dossier individuel
1997
1997