Statue
Statue : gisant de la duchesse d'Alençon
Centre-Val de Loire ; Eure-et-Loir (28) ; Dreux ; chapelle royale
28134
Anciennement région de : Centre
Chapelle royale
PA00097097
Lieu de dépôt : Centre, 28, Dreux, musée d'art et d'histoire Marcel Dessal
Sculpture
Marbre (blanc) : taillé
H = 61 ; l = 229 ; la = 83
Oeuvre restaurée
Oeuvre restaurée en 2022 par Olivier Rolland.
Signature ; date
Signature et date : E. Barrias 1904
Orléans Ferdinand d' (commanditaire)
1er quart 20e siècle
1904
D'abord chapelle funéraire des Penthièvre, la chapelle royale de Dreux a été choisie pour devenir le sanctuaire de la famille d'Orléans en 1830. Des travaux ont été réalisés entre 1838 et 1844 pour accueillir les tombeaux de la famille dont 24 sont aujourd'hui conservés dans la chapelle de Dreux, classée au titre des Monuments historiques en totalité au titre des monuments historiques depuis 1977. Cette chapelle conserve entre autre le gisant de la duchesse d'Alençon, née Sophie-Charlotte Auguste de Wittelsbach, princesse de Bavière (Munich, 1847-1897), la plus jeune sur de l'impératrice Elisabeth d'Autriche (plus connue sous le diminutif de Sissi). Le 28 septembre 1868, elle épouse à Possenhofen, résidence des ducs en Bavière, le prince Ferdinand d'Orléans (1844-1910), duc d'Alençon, petit-fils du roi Louis-Philippe Ier et fils cadet du duc de Nemours (1814-1896). Vivant en exil, comme tous les membres de sa famille, il leur fallut attendre 1873 pour revenir en France, les Orléans ayant reçu l'autorisation d'y rentrer. La princesse eut une vie mouvementée, jusqu'à sa mort le 4 mai 1897 : Sophie-Charlotte périt brûlée vive dans l'incendie du Bazar de la Charité des Dominicains à Paris. En apprenant la tragédie, le duc d'Aumale fut foudroyé par une crise cardiaque et sa sur, l'impératrice d'Autriche, prédit : nous mourrons tous de mort violente. Elle est assassinée à Genève l'année suivante par un anarchiste. Un gisant en marbre fut réalisé en 1910 par Charles-Albert Walhain (1877-1936). Il présente la défunte comme paisiblement endormie. En fait, il s'agit d'une seconde version du gisant, la première ayant été réalisée par le sculpteur Barrias qui connaissait bien le visage de la défunte pour avoir sculpté son buste quelques années auparavant. Louis-Ernest Barrias est un sculpteur français du XIXe siècle (Paris, 1841-1905). Issu d'une famille d'artistes, il entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1858 où il délaisse la peinture pour s'orienter vers la sculpture sous la direction de François Jouffroy. A 23 ans, il obtient le Prix de Rome et est engagé sur le chantier de l'Opéra de Paris. Il produira par la suite de nombreuses oeuvres sculptées, la plupart en marbre. Le premier gisant jusqu'ici conservé dans les anciennes cuisines du domaine royal, en sous-sol, non accessible au public, fut inscrit puis déposé au musée d'art et d'histoire Marcel Dessal de Dreux, à la demande de la Fondation Saint-Louis, afin d'être présenté au public. Dramatique et pittoresque, ce gisant présente une élégante jeune femme au visage serein qui contraste avec le corps disposé en zigzag, les nattes déroulées parmi les décombres du bazar, les pieds croisés et les mains crispées. Lors du Salon de 1904, où le marbre fut présenté, certains admirèrent que l'artiste eût réuni : la Mondanité et la Mort que la destinée avait si brutalement poussées l'une vers l'autre. Paul Vitry jugea en revanche ce réalisme anecdotique et déplacé. Cette statue suscita beaucoup de répugnance auprès du duc dont la représentation réaliste l'effrayait un peu. Il tenta d'intervenir au niveau des maquettes auprès du sculpteur pour faire évoluer le modèle. Mais Barrias maintint son thème et finalement ce n'est qu'à sa mort que le duc décida de faire une nouvelle commande auprès de Charles-Albert Walhain pour le gisant qui, aujourd'hui, est conservé dans la chapelle de Dreux. On note par conséquent le poids de l'artiste qui a signé et daté cette oeuvre ainsi que le lien étroit avec la chapelle de Dreux, classée en totalité. Ce gisant ne fut jamais exposé dans la chapelle royale.
Propriété privée
Classé au titre objet
2014/02/27 : classé au titre objet
Arrêté n° 007. Commission nationale des monuments historiques du 04/02/2013. Commission départementale des objets mobiliers du 20/03/2012. Propriété de la Fondation Saint-Louis.
Irène Jourd'heuil (conservateur des Monuments Historiques à la Direction régionale des affaires culturelles de la région Centre)
Dossier individuel